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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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guêtres faits de laine ou souvent de fil d’estame – et dès lors fabriqués par des badestamiers. Les plus pauvres, naturellement, vont jambes nues.
    Braguette et « sous-tifs » : des siècles de mise au point
     
    Jusqu’à une période récente, le sous-vêtement a été totalement ignoré. En témoigne encore l’expression comme cul et chemise , utilisée pour qualifier l’intimité, à l’image de celle unissant directement la peau des fesses et la toile de la chemise.
    De son côté, la braguette n’avait longtemps été qu’un accessoire que l’on ajoutait à la braie, d’où son nom original de brayette, désignant une partie amovible du haut-de-chausses. Il s’agissait d’un triangle d’étoffe, retenu entre les cuisses et se fixant sur les aines, auquel on aimait donner une bonne taille, pour en faire une véritable coquille proéminente et remarquable. Certains n’hésitaient pas à la rembourrer afin de la rendre flatteuse, en y introduisant parfois carrément une pomme ou une poire. N’hésitant pas à en user comme d’une poche, on en extrayait couramment un de ces fruits pour l’offrir aux dames. La braguette d’origine ne cachait rien : elle était au contraire destinée à mettre son contenu en valeur…
    Ce n’est qu’avec l’apparition des cotonnades, à la fin du XVIII e siècle, que les sous-vêtements vont très lentement apparaître pour ne guère conquérir le monde paysan avant le début du XX e siècle.
    Ce sera d’abord, chez les hommes, le caleçon (qui n’est, étymologiquement, qu’une petite chausse), puis le slip, qui désignait en anglais un petit morceau d’étoffe, comme l’avait fait notre braguette.
    Chez les femmes, camisoles, bustiers et caracos seront, au xx r siècle, doublés du soutien-gorge, avant que bas de laine et de coton ne cèdent la place aux premiers bas nylon, au lendemain de la Libération, introduisant en fait toute une révolution. Depuis le Moyen Âge, la femme, en effet, cachait le galbe de sa jambe, alors que la culotte masculine, au contraire, dessinait celle de l’homme. La décence et l’Église avaient des siècles durant veillé à tout cela. Cette censure se relâchant, les femmes allaient montrer non seulement leurs jambes, mais encore leurs genoux. Sans parler des tenues de bain qui allaient terriblement raccourcir. Les premières baigneuses, qui n’étaient allées aux bains de mer que pour cautériser les plaies dues à des morsures d’animaux enragés ou pour rétablir un bon flux sanguin, avaient imité l’intrépide reine Hortense en entrant dans les flots recouvertes d’une longue robe de laine couleur chocolat. Un siècle et demi plus tard, on en arriva à exposer son corps au soleil et à porter des monokinis, dont les premiers, en 1964, firent largement scandale.
    Avec la Renaissance, on rapportera d’Italie la mode des chausses hautes et des vêtements cousus au point, ces fameux pourpoints , sortes de tuniques courtes piquées et rembourrées de laine sur la poitrine et les épaules, qui s’imposeront dans les classes aisées. Ils seront à leur tour remplacés, au XVIII e siècle, par les justaucorps , plus ajustés comme leur nom l’indique, pourvus de basques flottantes agrémentées de poches, et accompagnés d’une culotte et d’une veste à basques , qui vont avec eux composer le costume. Le paysan, par-dessus sa chemise, garde sa biaude, sa blouse ou son sarrau, et commence à ajouter des mouchoirs de col , parallèlement aux cravates que prennent l’habitude de porter les notables (jabots ou cravates, nœuds de mousseline, etc).
    Si l’homme porte un chapeau dont les bords ont tendance à s’élargir au fil des siècles, que porte-t-il aux pieds ? Le sabot, curieusement n’est apparu que tard. Nombreux sont ceux qui vont pieds nus – et ils vont si souvent ainsi que l’on parle volontiers de « va-nu-pieds » –, que ce soit chez eux, sur le sol en terre battue de leur maison, ou à l’extérieur. Certains, au Moyen Âge, semblent pourtant avoir porté ces sortes d’escarpins pointus, dits aussi parfois à la poulaine (parce qu’originaires de Pologne), assez vite remplacés par ces guêtres que Fortescue appelle des heuses ou des housseaux , ou bien par des chausses munies des semelles incorporées, ou des bottes ou brodequins chez les plus aisés. Mais bientôt auront cours, aux pieds des notables, bourgeois et citadins, les savates de cuir, achetées à prix d’or chez

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