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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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s’éclaircit…
    L’as de pique dont il s’agit n’est en fait nullement celui des cartes. L’expression se rapporte en fait au croupion de volailles, qui en rappelle exactement la forme. L’image retenue est donc celle de la volaille ficelée et plumée, à laquelle le volailler a seulement laissé trois plumes dans le derrière pour les besoins de la présentation à son étal. Lorsque chez Molière, on entend un personnage se faire traiter d’« as de pique », personne ne s’y méprend : on le traite de « trou du cul ! » Était donc ficelé comme tel qui était mal peigné et drôlement présenté…
    Rien à voir avec les « habits du dimanche », arborés par nos grands-parents à la messe ou à la promenade bourgeoise. Au XVII e siècle, on disait que l’on se mettait « sur le bon bout », le bon bout du banc, là où, à la cour comme dans bien d’autres endroits, se tenaient les gens « de condition ». Il semble que ce soit ce « bon bout » qu’a remplacé le fameux « trente et un », peut-être en référence au nombre à obtenir pour gagner la partie d’un jeu de cartes ainsi nommé, et qui fut très en vogue durant un temps.
    Tout au bas de l’échelle, il y avait enfin le clochard dans ses loques. Son nom lui venait du fait que bien souvent il boitait et allait à cloche-pied. On disait qu’il était à la cloche et l’on se méfiait, de la part de qui s’approchait de cet état, de la tendance à déménager « à la cloche de bois », selon une autre expression, sans rapport avec ce qui précède. On pensait ici en effet aux locataires des meublés qui, pour ne pas payer leur loyer, s’arrangeaient pour quitter les lieux de nuit, en évitant que sonnât la cloche métallique que déclenchait l’ouverture de la porte. La sonnerie de la cloche de bois, bien sûr, était plus discrète…
    De pied en cap : du haut-de-chausses à la culotte
    Au début du règne de Louis XI, l’Anglais John Fortescue, traversant le nord du pays pour aller à Paris, note que les Français « ne portent pas de laine, sauf une pauvre cote, sous leur vêtement de dessus, lequel est fait de toile grossière et appelé blouse. Leurs housseaux sont en toile pareille et ne dépassent pas les genoux, où ils sont attachés par une jarretière ; les cuisses restent nues. Leurs femmes et leurs enfants vont nu-pieds ». Ajoutant que ces pauvres gens « ne peuvent pas vivre d’une autre façon », faute de moyens, il a donné ici les grands traits du costume de nos ancêtres et les raisons qui feront qu’il n’évoluera que très lentement.
    Mais offrons-nous donc une petite revue de détail.
    Curieusement, l’homme du Moyen Âge n’a pas cessé de porter les vêtements d’Obélix : les braies et la saie de ses ancêtres gaulois.
    La saie est devenue une sorte de cotte ou de tunique, de longueur variable. Robe longue chez le bourgeois, éventuellement agrémentée de ceinture à boucle de métal, de fourrure ou de passementerie, elle est nettement plus courte chez le paysan, pour des raisons à la fois économiques et pratiques, afin de moins l’entraver dans ses mouvements. Lui arrivant à mi-jambes, c’est cette robe que Fortescue appelle une blouse, et que d’autres nomment un bliaud ou une biaude. Sous ce vêtement, l’homme qui en a les moyens portera en hiver un pelisson de fourrure, sinon une chemise de chanvre, sans le moindre sous-vêtement.
    En dessous de la ceinture, les braies, héritées à l’origine des costumes des soldats romains, sont devenues au Moyen Âge des chausses , parce qu’enfilées par les pieds. Tricotées en laine grossière, rarement en fourrure, et le plus souvent découpées elles aussi dans des draps de chanvre, elles sont parfois serrées autour de la jambe par des bandelettes, pour finalement la coller complètement et s’allonger, à la fin de cette période. Elles deviennent alors des hauts-de-chausses, faisant de plus en plus fonction de pantalons et de culotte, comme en témoignent encore des expressions tel que faire dans ses chausses , signifiant avoir peur, ou porter des chausses, équivalent, en parlant d’une femme, de l’actuel porter la culotte. «  Y laisser ses chausses  » signifiait perdre la vie et n’avoir pas de chausses être très pauvre. Ces chausses allant de la ceinture aux genoux, notre bliaud en profite pour raccourcir et laisser la place aux bas-de-chausses , bientôt nommés des bas tout court, bas ou

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