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Révolution française Tome 1

Révolution française Tome 1

Titel: Révolution française Tome 1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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le
Palais-Bourbon, où sont prisonniers cent cinquante Suisses. Et des
sans-culottes exigent qu’on les leur livre.
    « La Commune du 10 août, écrit ce Jacobin, commence à
faire trembler une partie des habitants de Paris… Les partisans de la
Révolution se divisent en deux classes, ceux de 89 jusqu’au 10 août exclusivement,
et ceux qui datent du 10 août, qui se disent des patriotes par excellence ;
ces derniers font un bruit terrible dans les sections, aux Jacobins même où l’on
commence à se regarder jusqu’au fond de l’âme. Cette société prend une autre
face depuis le 10août… Elle dégénère en tripot démocratique. Quoique j’y
signifie rien et que je veuille y rien signifier, je balance, je ne sais si je
dois y rester ou m’en retirer. »
    Mais il y a la menace étrangère, les Prussiens, les
Autrichiens qui approchent, les émigrés qui marchent à leurs côtés.
    La patrie est en danger. « Un Français doit vivre pour
elle, pour elle un Français doit mourir », chante-t-on.
    Et les tambours battent la générale. On s’enrôle. On entonne
« Aux armes, citoyens, formez vos bataillons ». Les volontaires de
1792 rejoignent les volontaires de 1791
    « Ô sublime élan ! » « On est dans une
atmosphère lumineuse. »
    Les, volontaires élisent les chefs de bataillon, les
officiers. Marceau, Oudinot, Championnet, Lefebvre, Jourdan, Victor, Bemadotte,
Ney, Murat, Soult, Pichegru, Hoche, Gouvion, Brune, Joubert sont élus.
    Le général Dumouriez a remplacé le « traître » La
Fayette.
    Kellermann, ce vieil officier de cinquante-sept ans, maréchal
de camp en 1788, est promu général en 1792.
    Quand, le 27 août, il arrive à Metz, il est accueilli par
les volontaires, au cri de « Ça ira ».
    Ces soldats-là, brûlant d’une ferveur patriotique, n’ont
besoin que d’être commandés par des chefs décidés à se battre. Et les officiers
qu’ils viennent d’élire, et ceux qui, d’ancien régime, n’ont pas déserté, sont
résolus à le faire.
    Et tous les régiments chantent :
    Aux armes, citoyens,
    Formez vos bataillons
    Marchons, marchons
    Qu’un sang impur
    Abreuve nos sillons.
    Mais, pour l’heure, les Austro-Prussiens de Brunswick après
avoir pris Longwy marchent sur Verdun.
    Et les émigrés se moquent de ces « faïences bleues »
    — la couleur des uniformes des volontaires français -qu’ils
briseront d’un coup de sabre !
    Et au Conseil exécutif, le ministre de l’intérieur Roland
répète que le gouvernement, l’Assemblée doivent quitter Paris pour Blois.
    Danton se lève, brandit ses poings, lance de sa voix qui
vibre comme un tambour :
    « Avant que les Prussiens entrent dans Paris, je veux
que vingt mille flambeaux fassent de Paris un monceau de cendres ! »
    À la Commune, à l’Assemblée, il attaque les Girondins, ces
ministres « rolandistes » qui sont saisis par la peur.
    Il faut sauver la patrie.
    « Quand un vaisseau fait naufrage, s’écrie Danton, l’équipage
jette à la mer ce qui l’exposerait à périr, de même tout ce qui peut nuire à la
nation doit être rejeté de son sein. »
    Danton incite les commissaires, dans les départements, à
user de leurs pleins pouvoirs.
    À Paris, les visites domiciliaires, les perquisitions, les
arrestations se multiplient. Trois mille suspects sont jetés en prison, et même
si la plupart d’entre eux seront libérés, la peur se répand. Mais personne ne
proteste.
    On n’entend plus qu’une seule voix puisque la presse
royaliste a été interdite. Et les journaux demandent aux citoyens de jurer
comme les Jacobins de purger la terre du fléau de la royauté. Et ils incitent
les Parisiens à participer aux travaux de défense entrepris de Clichy à Montmartre.
    On creuse des tranchées, on chante :
    Veto-femelle avait promis
    De faire égorger tout Paris
    Ses projets ont manqué
    Grâce à nos canonniers
     
    Dansons la carmagnole
    Vive le son, vive le son
    Dansons la carmagnole
    Vive le son du canon !
     
    Veto-le-mâle avait promis
    D’être fidèle à son pays
    Mais il y a manqué
    Le fourbe est encagé.
    Mais les Prussiens sont aux portes de Verdun, et l’inquiétude
nourrit l’exaltation patriotique.
    Le 27 août, un long cortège parti de la place de l’Hôtel-de-Ville
traverse Paris, jusqu’aux Tuileries où sur le grand bassin on a construit une
pyramide granitique.
    Il faut célébrer, à la manière antique a proclamé la Commune,
les funérailles

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