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Rive-Reine

Rive-Reine

Titel: Rive-Reine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Maurice Denuzière
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ville de Genève. La bibliothèque compte, en 2010, 400 000 volumes.
     
    24 Une par les armes, la langue, l’autel (de la patrie), les souvenirs, le sang et le cœur.
     
    25 Le comte Federico Confalonieri (1785-1846) vit sa peine commuée en prison à vie et fut gracié en 1831 à condition de s’exiler en Amérique. Il ne put rentrer en Europe qu’en 1837. En 1846, ses funérailles provoquèrent à Milan une grande manifestation politique.
     
    26 Silvio Pellico (1789-1854) avait eu l’imprudence de demander, dans une lettre que saisit la police autrichienne, quelles étaient les conditions pour être admis dans la charbonnerie ! Il vit, lui aussi, sa peine de mort commuée, en 1822, à quinze ans de forteresse. Gracié en 1830, il s’installa à Turin, où il publia bientôt l’ouvrage qui devait le rendre célèbre : Mes Prisons.
     

7.
     
    En ouvrant la Gazette de Lausanne , le 1 er  juin 1821, Charlotte Métaz sursauta. Elle se tourna vers son fils, qui, arrivant de Vevey, venait d’entrer dans le salon.
     
    – Écoute ça, dit-elle, après qu’il l’eut embrassée. « Rubrique Angleterre : Londres, 20 mai. Des avis récents de Sainte-Hélène portent que Bonaparte est sérieusement indisposé et que, pendant deux ou trois semaines, il n’a pas quitté son lit. Une personne qui est arrivée de cette île ajoute, d’après le rapport d’un des domestiques de Bonaparte, qu’il était dans un si mauvais état qu’on regardait sa fin comme prochaine. Il ne pouvait plus rien digérer. »
     
    » Crois-tu qu’il va mourir ? Ce serait un coup pour Blaise.
     
    Depuis qu’Axel avait rapporté à sa mère son entrevue, très courtoise, avec le général Fontsalte, ils parlaient entre eux très librement de lui. Quand son fils séjournait à Lausanne pour ses affaires, Charlotte ne se cachait plus pour se rendre au moulin sur la Vuachère, où il lui arrivait de passer la nuit.
     
    – C’est une fâcheuse nouvelle, en effet, pour tous les bonapartistes qui espéraient le retour de l’empereur. Mais les génies sont mortels comme les hommes ordinaires, dit Axel.
     
    Il prit le temps de s’asseoir et replia le journal que sa mère venait d’abandonner.
     
    – J’ai une autre nouvelle, pour vous, plus personnelle, dit-il en lui prenant la main.
     
    Comme M me  Métaz levait sur son fils un regard étonné, Axel tira de sa poche une feuille de papier.
     
    – Hier, Charles Ruty m’a remis ceci, dont vous allez bientôt recevoir une copie. C’est la notification du jugement de divorce, rendu la semaine dernière par le tribunal cantonal. Vous êtes divorcée, à vos torts exclusifs, et condamnée à payer les frais de la requête introduite par mon père, enfin, par Guillaume Métaz.
     
    Charlotte pâlit et se laissa aller contre le dossier de son fauteuil.
     
    – Divorcée, divorcée, mon Dieu ! repéta-t-elle.
     
    Puis elle se mit à pleurer doucement.
     
    – Vous deviez bien vous y attendre ! N’est-ce pas ?
     
    – Certes. Mais je ne sais pourquoi cela me fait si mal. Ce reniement brutal, juridique, d’un passé qui fut ce qu’il fut, mais enfin…
     
    Incapable de poursuivre, Charlotte se leva en refoulant ses larmes et se mit à marcher nerveusement dans le salon. Son chagrin inattendu fit place à une colère tout aussi surprenante.
     
    – Ta grand-mère, ma propre mère, toujours aussi bigote, qui ne m’a pas pardonné le scandale de 1819, qui n’a même pas cherché à comprendre si mon inconduite pouvait avoir des excuses, pour le coup, ne voudra plus me voir ! Pense donc ! Une femme divorcée chez les Rudmeyer ! Et Blandine, ma fille, qui ne m’a pas écrit depuis des mois ! Rien ne me sera épargné ! Et les frais de ce procès et la publication du jugement, sans doute, dans les journaux !
     
    – À cela Ruty s’est opposé, à ma demande. En revanche, il n’a pu s’opposer à une exigence formelle de votre mari. Il vous interdit de vous faire appeler M me  Métaz. Vous devrez reprendre votre nom de jeune fille, dit Axel.
     
    – Je m’en moque ! Son nom, je le lui laisse ! Sans les Rudmeyer, les Métaz ne seraient rien, rien, tu entends ! Nous lui avons tout apporté !
     
    Elle revint brusquement s’asseoir, en face de son fils.
     
    » Mais alors, toi, quel nom vas-tu porter ? Un nom différent de celui de ta mère ? C’est insensé ! Non ?
     
    – Guillaume continue à me considérer comme son fils légitime

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