Robin
propos d’archers
gallois ayant traversé de leurs flèches une solide porte en chêne épaisse de
dix centimètres lors du siège du château d’Abergavenny. Hardy continue
ainsi :
Tout comme les Gallois, les Anglais ont appris une leçon
importante en se retrouvant face à des arcs : que ceux-ci sont des armes
formidables quand on les utilise à bon escient. Après l’ultime défaite des
Gallois, et leur « alliance » avec les Anglais, ces derniers
commencèrent à utiliser des archers gallois dans leur propre armée. En
parallèle, ils entreprirent une campagne d’entraînement pour leurs propres
archers.
Dans son livre Les Célèbres
Batailles galloises, l’historien britannique Philip Warner écrit :
Il n’y avait pas de victoire facile contre les Gallois.
Leurs ennemis les tenaient en grande estime et les craignaient beaucoup, qu’ils
combattent comme mercenaires au Moyen Âge ou qu’ils mènent une guérilla. Du sud
du pays de Galles arriva une nouvelle arme, l’arc long, aussi terrifiante à
l’époque que les armes de destruction massive modernes. Long d’environ deux
mètres et pouvant décocher en moyenne douze flèches de un mètre à la minute,
ils recouvraient une cible tel un sombre nuage vengeur. L’instant suivant, ce
n’était plus que gémissements, cris et confusion.
Pris tous ensemble, ces indices de
temps, de lieu et d’armement nous donnent les germes desquels sortira Robin des
Bois. Le Robin des Bois anglais avec lequel nous sommes si familiers a dû subir
le même phénomène qu’Arthur, un Breton, qui se retrouva finalement anglicisé,
transformé en quintessence du roi héroïque anglais par les mêmes ennemis saxons
qu’il avait combattus. Le chef de la résistance bretonne, mis hors-la-loi et
contraint à se réfugier dans les forêts primitives des Marches, a finalement
pris souche dans l’imaginaire populaire comme un Anglais aristocratique luttant
pour redresser les torts et refréner la puissance d’une monarchie dominatrice.
C’est une histoire qui a traversé les siècles sans guère vieillir. Mais la
vraie doit être bien plus intéressante encore.
Voilà pourquoi, en essayant de
replacer les diverses légendes de ce héros breton en un temps et un lieu
desquels elles me semblent originaires – et pas là où elles ont
finalement abouti –, j’ai situé un Rhi Bran breton, ainsi que toute sa
joyeuse bande d’amis et d’ennemis, au pays de Galles.
Stephen
Lawhead
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[1] Les
mots et expressions en italique suivis d’un astérisque sont en français dans le
texte original. (N.d.T.)
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