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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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foyer et retira des flammes le chaudron toujours bouillonnant. La marmite
miraculeuse entre ses solides bras de pierre, il sortit du château d’ossements
pour retrouver le monde extérieur. La vieille sorcière l’y attendait.
    Elle se releva d’un bond et se
précipita sur lui. « À n’en point douter, tu es un puissant
champion ! lui cria-t-elle. À partir d’aujourd’hui, considère-toi comme
mon époux. »
    Bran la regarda de biais. « Ma
dame, si vous en êtes bien une, cela ne se peut. Vous m’avez dit que mon plus
grand souhait se réaliserait, et me marier avec vous ne s’en approche guère. Et
même si le cœur m’en disait, je suis promis à une autre. »
    La vieille sorcière à la chevelure
farouche ouvrit grand sa bouche édentée et lui rit au nez. « Ô, homme de
peu de compréhension ! Ne sais-tu pas que quiconque possède le Chaudron de
la Renaissance devient le Seigneur de la Forêt ? Il est mon époux, et je
suis sa femme. » Elle tendit le bras et le saisit de ses mains calleuses,
presque griffues. Puis pressa ses lèvres humides contre son visage.
    Écœuré, Bran se cabra et se libéra
de son emprise. Il voulut fuir, mais elle se lança à sa poursuite avec une
rapidité surnaturelle. Bran se métamorphosa en cerf et fila à toute vitesse,
mais la sorcière se transforma en louve et lui courut après. Quand Bran comprit
qu’il ne pourrait lui échapper de cette manière, il se changea en lapin ;
elle devint un renard et resta sur ses talons. La voyant gagner du terrain, Bran
opta pour la loutre, plongea dans le courant au flot clair et s’enfuit à la
nage. Mais la vieille se métamorphosa en grand saumon et l’attrapa par la
queue.
    Bran, sentant ses dents mordre dans
sa chair, bondit hors du courant, le saumon toujours cramponné à lui. Une fois
hors de l’eau, le poisson relâcha sa prise. Bran se transforma aussitôt en
corbeau et s’envola au loin.
    Mais la sorcière, désormais devenue
un aigle, le saisit dans ses puissantes serres et le ramena à terre. « Ce
fut une bien belle chasse, mais je t’ai eu, mon fier corbeau ! » Elle
caqueta de jubilation, puis reprit sa répugnante forme originale. « Et
maintenant, tu dois m’épouser. »
    Se tortillant dans tous les sens et
donnant des coups de bec aux doigts osseux qui l’enserraient fermement, Bran,
toujours corbeau, s’écria : « Jamais ! Je me suis promis à une
autre. En ce moment même, elle m’attend sur le rivage éclatant.
    — Bran, Bran, n’as-tu donc pas
compris que j’étais cette même femme ? » Avec un sourire monstrueux,
elle lui raconta tout ce qui lui était arrivé depuis qu’il l’avait rencontrée
sur le rivage où elle venait chaque jour sous l’apparence d’une belle dame dans
l’espoir de se trouver un champion. « C’est moi que tu as promis
d’épouser, conclut-elle. À présent, allonge-toi auprès de moi et remplis ton
devoir d’époux. »
    Horrifié, Bran s’écria :
« Jamais !
    — Puisque tu t’y refuses, dit
la vieille femme qui le serrait toujours dans ses mains, tu ne me laisses guère
le choix ! » Sur ce, elle cracha dans sa main droite et se mit à
enduire de salive la tête lustrée de Bran. « Un corbeau tu es, un corbeau
tu resteras, jusqu’au jour où tu t’acquitteras de ta promesse de me prendre
pour épouse. »
    La sorcière relâcha Bran, qui
découvrit que s’il pouvait encore changer de forme – tantôt une créature,
tantôt une autre, il redevenait toujours un corbeau en fin de compte. Ainsi
devint-il Rhi Bran le Hud, que certains appellent le Sombre Enchanteur des
Bois. Et depuis ce jour, il est resté un grand corbeau noir.
     
    La dernière note finit par mourir.
Après avoir posé la harpe, Angharad regarda fixement le jeune homme captivé.
« Voilà le chant du Roi Corbeau. Rêves-en, mon fils, et laisse-le te
guérir. »

TROISIÈME PARTIE

La Danse de Mai

CHAPITRE 22
    Des vents chauds venus de la mer
apportèrent un printemps précoce, et humide. Entre la Saint-David et la fête de
la Saint-Jean, le ciel demeura bas, une étendue gris ardoise gorgée de petites
pluies qui grossissaient les ruisseaux et les rivières partout dans les
Marches. Puis les deux finirent par se dégager, et la terre sécha sous un
soleil si brillant que les malheureux étrangers, dans leurs cottes de mailles
rouillées, oublièrent presque les rigueurs de l’hiver précédent.
    Les premières fleurs sauvages
apparurent, et avec

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