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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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le vent
s’apaisèrent, et le tonnerre alla résonner au loin. Bran entendit alors un
bruit grinçant – comme celui d’une meule quand elle écrase des grains
durs. Une crevasse s’était ouverte dans le sol et une vapeur jaunâtre s’en
échappait, telle une haleine viciée. Au cœur des fumées jaunes apparut une femme –
si vieille, si flétrie qu’on l’aurait crue faite de brindilles emballées dans
un sac de cuir séché.
    Sa chevelure – du moins ce
qu’il en restait – était un enchevêtrement miteux de feuilles et de
petites branches, de mousse et de plumes. Dans sa bouche, qui évoquait une
balafre flasque dans le bas de son visage, Bran ne pouvait discerner qu’une
unique dent pourrie. Ses vêtements se résumaient à une loque crasseuse si
élimée qu’elle ressemblait à de la toile d’araignée, si petite qu’elle laissait
voir ses mamelles flétries au-dessus et ses cuisses grêles en dessous. Son
visage tenait davantage du crâne que de la figure, avec ses yeux profondément
enfoncés dans leurs orbites, où ils luisaient comme deux pierres précieuses.
    Bran ne lui jeta qu’un bref coup d’œil
avant de détourner le regard, ravalant son dégoût tandis qu’elle s’avançait
dans sa direction.
    « Toi, là-bas !
cria-t-elle d’une voix claquante comme une cosse sèche qu’on brise. Sais-tu ce
que tu as fait ? En as-tu seulement idée ? »
    Se protégeant à moitié les yeux
avec les mains, Bran lui adressa un sourire mielleux et répondit :
« J’ai fait ce qu’on m’a demandé de faire, rien de plus.
    — Oh, vraiment ? ironisa
la vieille sorcière. Par le feu du ciel, tu regretteras bientôt de ne pas t’en
être abstenu.
    — Femme, dit Bran, c’est déjà
le cas !
    — Dis-moi ton nom et ce que tu
veux, et je verrai si je peux te venir en aide.
    — Je m’appelle Bran
Bendigedig, et je suis venu rompre l’ignoble sort qui ravage l’Albion.
    — Je ne t’ai pas demandé la raison de ta venue, ricana la vieille bique. Mais ce que tu voulais.
    — Je suis né le cœur tourmenté
et n’ai jamais pu le satisfaire, mais cela ne vous regarde pas.
    — Silence ! hurla la
femme, si fort que Bran plaqua ses mains contre ses oreilles de peur de perdre
l’ouïe. Le respect est un précieux trésor qui ne coûte rien. Si tu savais tenir
ta langue, peut-être verrais-tu tout le bénéfice qu’on peut tirer de la
courtoisie.
    — Pardonnez-moi, bafouilla
Bran. Je n’avais pas l’intention de vous offenser. Mes grossières paroles
n’étaient que le reflet de mon impatience. Voyez-vous, j’ai rencontré une noble
dame que mon cœur a élue, et je me suis fixé pour but de la conquérir si je le
pouvais. Pour ce faire, j’ai juré de débarrasser l’Albion du fléau qui détruit
tout sur son passage sur la plus belle des îles. »
    La vieille sorcière rapprocha son
visage de celui de Bran – si près qu’il pouvait sentir la puanteur qu’elle
dégageait et dut se pincer le nez. Elle lui jeta un regard de côté.
« C’est donc de cela qu’il s’agit ?
    — Si fait, répondit Bran.
Apportez-moi votre aide, et je vous serai à jamais redevable. Sinon, dites-moi
seulement qui le pourrait, et je ne vous importunerai plus.
    — Tu me demandes mon aide, dit
la très vieille femme. Tu l’ignores sans doute, mais tu n’aurais pu t’adresser
à créature plus à même de te l’apporter, car de l’aide tu vas recevoir, mais il
t’en coûtera.
    — C’est toujours le cas,
soupira Bran. Quel sera votre prix ?
    — Je vais te dire comment
rompre le mauvais sort qui pèse sur l’Albion – et je te souhaite de
réussir, car dans le cas contraire l’Albion sera perdue et deviendra sous peu
un désert.
    — Votre prix ? insista
Bran, qui sentait croître son impatience.
    — Le voici : le jour où
l’Albion sera libérée, tu prendras la place de l’homme que les géants ont tué.
    — Ce n’est pas un bien lourd
fardeau, fit remarquer Bran avec soulagement. Je pensais qu’il serait plus
lourd.
    — Certains le trouvent
exorbitant. » Elle haussa ses épaules décharnées ; Bran put presque
les entendre craquer. « Néanmoins, tel est mon prix. L’acceptes-tu ?
    — Oui, répondit Bran le Béni.
En vérité, je serais prêt à tout accepter pour briser la malédiction et
conquérir l’élue de mon cœur.
    — Entendu ! Marché
conclu ! croassa triomphalement la vieille femme. Écoute-moi bien à
présent, et suis mes

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