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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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d’aller le décrocher. Finalement, le drapeau est descendu… à la mitraillette par les nazis furieux, qui continuent d’arrêter et d’expulser.
    Le 9 décembre 1940, la famille Blelly, avec 30 kilos de bagages et 6 000 francs par personne, fait partie d’un convoi qui, dans des wagons aux compartiments verrouillés de l’extérieur, est refoulé en France par Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Dijon. Antoine Blelly et les siens se fixent à Montauban. Plus tard il revoit Armand Scheibel à Clermont-Ferrand : « Ensemble, nous décidons de rejoindre l’armée de De Gaulle en Afrique du Nord, en passant par l’Espagne.
    « Le 31 janvier 1943, je prends le train pour Perpignan. Je dois y retrouver Armand et d’autres, qui emprunteront la même voie clandestine. Le 1 er  février, notre groupe se divise pour prendre le car. Une personne montée avec nous nous dit : “Descendez, vous serez pris, des Allemands vous pistent.” Nous prenons donc le car suivant et nous descendons à l’arrêt avant Céret, car nous voulions contourner à pied cette ville où les occupants devaient stationner.
    « Nous voici donc dans la nuit à marcher deux par deux. Je suis en tête avec Claude Rémond. En cas de danger, il est prévu que nous allumons une cigarette. Nous faisons très attention mais, à l’entrée d’Amélie-les-Bains, deux douaniers allemands nous surprennent dans le noir. Ils nous fouillent, ce qui ne nous empêche cependant pas d’allumer la cigarette d’avertissement, et ils nous emmènent à pied.
    « Le chemin était donc libre en principe pour les suivants. Mais derrière nous Armand et Jochem veulent savoir. Ils sont pris entre les douaniers français et les allemands, lesquels nous font marcher jusqu’à l’hôtel d’Arles-sur-Tech, où ils ont leur cantonnement. Nous terminons la nuit sur les tables de l’hôtel. Insouciants, nous jouons aux échecs, au billard. Le lendemain matin, les Allemands emmènent Armand à moto jusqu’au croisement où nous avons été pris. Ils veulent savoir si nous avions des compagnons, connaître la filière, etc. Armand ne donne que de fausses indications.
    « Ce jour-là, 3 février 1943, accompagnés de deux Allemands, nous prenons le car de Perpignan, en “liberté” avec les gens du pays. À Perpignan, toujours les mains libres, nous sommes conduits à la citadelle, juchée sur une colline… On nous enferme dans une petite pièce sans lumière où sont déjà serrés une vingtaine de détenus… Nous voyagerons ensuite en train jusqu’à Paris, en camion fermé jusqu’à Compiègne. »
    En mars 1943, quand la Gestapo s’empare de lui à l’hôtel de Luchon où il est descendu, le capitaine de frégate Jozan a déjà fait des voyages mouvementés. De plus mouvementés l’attendent encore avant qu’il reprenne après guerre sa place dans la marine nationale, où il terminera sa carrière comme amiral : « Au moment du débarquement allié de novembre 1942 en Algérie, je suis sous-chef d’état-major et chef des opérations de la préfecture maritime en Tunisie. Bien entendu, mes idées sont connues, non seulement de l’état-major mais de beaucoup de mes camarades officiers qui les partagent. Toutefois, lorsque les forces allemandes débarquent en Tunisie je ne peux m’y opposer. Alertés par des bavardages, les Allemands et la S. S. déjà en place m’ont arrêté. On m’embarque sur un torpilleur italien jusqu’à Naples. Je suis laissé en semi-liberté, ce qui fait que je peux m’échapper, prendre le train et rejoindre ma famille à Cannes.
    « Au début de 1943, je décide de repartir pour m’engager dans les troupes françaises qui combattent l’Allemagne et le nazisme, d’autant plus que je risque d’être arrêté du jour au lendemain, car le gouvernement de Vichy n’apprécie pas ma conduite en Tunisie.
    « J’ai la chance de rencontrer Claude Bourdet, depuis bien longtemps dans la Résistance. Il décide, avec Jean Moulin, de me faire passer “de l’autre côté” en avion. Ils ne peuvent réussir l’opération. Dans deux avions successifs la place qui m’était promise est prise par des personnalités politiques…
    « On m’indique une autre filière vers les F. F. L. : par les Pyrénées, tout près de Luchon. Je pars avec un de mes camarades de la marine, le lieutenant de vaisseau Vedel. Nos hôteliers sont des gens remarquables. Malheureusement, le passeur espagnol avec lequel ils s’abouchent

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