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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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est un traître. Le matin de notre départ, c’est la Gestapo qui est au rendez-vous…
    « Je suis emprisonné à Toulouse, puis cinq mois à Fresnes. Sans m’avoir interrogé, on m’expédie dans le sud de l’Allemagne, près de la frontière tchèque, au camp d’Heiselberg. C’est un camp, nous dit-on, réservé aux personnalités qui doivent se considérer comme les invités d’honneur du Reichführer Himmler. Cela ne me plaît pas. Nous décidons à plusieurs de nous évader : le général Chapuis, le capitaine de cavalerie De Dionne, le professeur d’enseignement technique Orplacet et moi-même. Suite sans doute à une dénonciation, nous sommes arrêtés et transférés à Berlin après une épouvantable traversée de l’Allemagne en wagon cellulaire. Incarcéré dans une prison de Berlin je vais ensuite à Sachsenhausen. » À Sachsenhausen, où Claude Bourdet, membre du Conseil national de la Résistance au titre du mouvement « Combat », sera lui aussi déporté.
    Pour gagner les Forces françaises libres en Angleterre, le jeune Breton de dix-sept ans Jean Coatanroc’h, de Lézardrieux, ne cherche pas d’autre moyen que la mer. Le 7 mars 1943, avec quatorze compagnons camouflés dans l’île Modez, au milieu de l’embouchure du Trieux, il attend le bateau sur lequel ils traverseront la Manche : « C’est la vedette “La Horaine”, du parc de balisage de Lézardrieux, utilisée pour la relève des gardiens de phare en mer. Avec l’accord de l’ingénieur André Le Bras, responsable du parc que la Kriegsmarine occupe, l’officier mécanicien André Le Razavet et deux marins, les frères Yves et Georges Le Du doivent prendre possession de la vedette à la tombée de la nuit, la laisser dériver sur le Trieux pour s’éloigner du port avant de mettre le moteur en route et d’embarquer les passagers.
    « Mais, vers 17 heures, nous avons la désagréable surprise de voir entrer dans le Trieux deux vedettes rapides allemandes : “La Horaine” ne pourra pas sortir. Nous passons la nuit sur l’île et au matin un responsable, M. Alfred Druais, vient nous dire de rester sur place, que le départ aura lieu dans la soirée. Beaucoup en profitent pour descendre à la grève et pêcher, mais, en cette fin d’après-midi du 8 mars, seconde et redoutable surprise : l’île est cernée par les Allemands. Impossible de fuir. Tout le monde est rassemblé et les papiers sont contrôlés par un officier qui parle français. Il laisse passer sans rien dire les hommes qui commencent à défiler devant lui. Quand vient mon tour, il me fait mettre à part après avoir consulté une liste où figurent six noms. Le même sort frappe Alfred Le Bihan, un cheminot de Bois-Colombes qui s’était réfugié chez moi pour échapper au travail obligatoire en Allemagne, et Yves Le Corre. Pendant que les autres sont relâchés, nous sommes embarqués tous les trois sous bonne escorte pour Lézardrieux, où nous sommes bientôt rejoints dans les bureaux de la Kriegsmarine par André Le Razavet, Yves et Georges Le Du. Les six de la liste sont là et nous pensons immédiatement à une dénonciation : il faut absolument nier que nous voulions partir en Angleterre. Parce que je suis le plus jeune, on me sépare de mes camarades et l’on m’interroge en dernier. Giflé, roué de coups pendant trois quarts d’heure, je tiens bon et ne tombe pas dans le piège des Allemands qui prétendent que mes amis ont avoué. Aucun n’a parlé. Le lendemain, la Gestapo nous emmène à la prison de Saint-Brieuc. Durant un mois, je suis encore interrogé une fois par semaine par le chef de la Gestapo, et moi seulement, parce qu’il pense qu’étant le plus jeune je finirai bien par craquer. Il en est pour ses frais. Le 15 avril, nous partons tous les six pour Compiègne que nous quittons peu après pour Sachsenhausen avec les “66 0000”… »
     
     
RAFLES
    Les rafles brutales, méthodiques, sont un des moyens que les nazis utilisent tout au long de l’occupation pour faire pression sur les Français. Ce n’est plus la chasse aux patriotes menée par la Gestapo et les autres polices sur des pistes particulières. C’est la battue aveugle, les arrestations sans discrimination effectuées avec le concours d’importantes forces armées où peuvent être engagés aussi bien des soldats de la Wehrmacht que des S. S., des Feldgendarmes que des miliciens de Vichy. De même que la prise et l’exécution

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