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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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l’ennemi. Chacun se protège comme il peut. Les rafales partent maintenant de différents points… C’est la tenaille qui se resserre. Paul, jeune officier du 18 e  R. I., est tué sur le coup. Des cris rauques parviennent jusqu’à nous… L’adversaire est proche. Malgré le clair de lune, certains peuvent profiter du terrain accidenté pour s’éloigner de la zone dangereuse. Un silence angoissant succède à la fusillade. Que faire ?
    « Notre groupe d’une dizaine de rescapés réussit à atteindre une bergerie. Blottis les uns contre les autres pour garder un peu de chaleur, nous attendons vainement la fin du clair de lune pour tenter une sortie… Au petit matin du 16, une pluie fine et froide nous incite à quitter les lieux avant que les Allemands ne ratissent le secteur. En file indienne nous cheminons pendant une dizaine de minutes avant d’aborder l’escalade d’un mamelon qui, pensons-nous, nous permettra d’éviter l’encerclement. Après quelques centaines de mètres d’ascension, le clac… clac des armes reprend. Plusieurs d’entre nous cherchent à se protéger des balles, d’autres continuent leur progression vers le sommet… Ils se rendent vite compte que l’ennemi est posté sur l’autre versant. Le repli est impossible. De plusieurs côtés on nous tient en joue. L’ordre fatal arrive jusqu’à nous. “Les bras en l’air !”
    « Après trois quarts d’heure de marche, nous retrouvons, au poste de douane, une vingtaine de copains arrêtés lors de l’embuscade. Des coups de feu claquent encore. Le dernier groupe d’une dizaine d’hommes nous rejoint : l’un des leurs a été tué.
    « Bientôt le bilan est établi : quarante et un prisonniers et deux tués sur la cinquantaine que nous étions la veille au soir. Le guide a disparu. C’est un traître, que la Résistance jugera quelques semaines après.
    « Vers midi, les Allemands nous rassemblent. Nous rallions, à pied, la commune d’Alcay, distante d’une dizaine de kilomètres. Parqués dans un grenier au-dessus de la Mairie, nous subissons le premier interrogatoire dans les locaux de la maison commune. Un copain signale à Jean Lainé avoir été reconnu comme étant d’origine juive. Le lendemain nous ne le reverrons plus.
    « En fin d’après-midi, on nous intime l’ordre de monter dans un camion non bâché qui nous transporte vers Oloron. Pendant la traversée de cette ville, de nombreuses personnes assistent à notre retour. M me  Kemfert reconnaît son fils et crie sa douleur. Le camion redouble de vitesse et heurte le panneau publicitaire d’une devanture : Palassio, d’Oloron, est projeté à terre sous l’effet du choc. Grièvement blessé, il est abandonné sur la chaussée. Alors que des personnes accourent pour le secourir, le camion repart. À bord, un Basque a le bassin fracturé et moi-même je suis légèrement blessé à la cheville. D’autres Oloronais, parmi lesquels Chavarias, Chaillet, Garda, les deux frères Jungalas, Luna, Moreau, disent adieu à leur cité. Le camion roule jusqu’à Pau, où nous dormons dans un chalet. Le lendemain, sous bonne escorte, nous prenons un autocar spécial en direction de Bordeaux et du fort du Hâ. »
    Léopold Chiron tombe entre les mains des Allemands à Hendaye, Antoine Blelly à l’autre extrémité des Pyrénées.
    Jeune Alsacien, Antoine Blelly a déjà été pris en juin 1940 dans le filet lancé par Hitler sur la France. Bien que n’ayant que dix-sept ans, il a tenté, à bicyclette, de rejoindre « l’intérieur », selon l’ordre donné par les autorités françaises « à tous les hommes valides de dix-huit à cinquante ans ». Mais, à La Bresse, la tenaille des envahisseurs s’est refermée sur lui et il est revenu à Saverne. Là, il reprend en octobre 1940 ses études au collège mais pense à autre chose. Avec trois de ses camarades de classe, Armand Scheibel, Claude Rémond, Pierre Gillmann, il fabrique un drapeau français. Un morceau d’étoffe bleue est utilisé, ainsi que le rouge et le blanc d’un emblème nazi dont la croix gammée a été enlevée. Et, par un beau soir, au clair de lune, ils grimpent tous quatre à travers la forêt jusqu’à la ruine historique du Griffon. Armand seul réussit, au péril de sa vie, à monter au sommet, où le drapeau est hissé. Que de commentaires le lendemain, à sa découverte dans le ciel au-dessus de Saverne ! Un Allemand se fracture une jambe en essayant

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