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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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lourd de la Luftwaffe. Le premier prototype du He-177 vole le 19 novembre 1939, mais s’écrase peu après. L’appareil, de 31,44 mètres d’envergure, de 22 mètres de longueur et de 6,67 mètres de hauteur, est facilement reconnaissable. Quadrimoteur, il n’a que deux hélices quadripales de 4,50 mètres de diamètre. Chacune est entraînée par deux moteurs couplés logés dans l’aile, où se replient les quatre roues du train d’atterrissage également couplées.
    La mise au point et les essais sont plus longs et plus difficiles que prévu dans l’usine conçue spécialement pour résister à des attaques aériennes. Les sept halls de fabrication, répertoriés du n° 2 au n° 8, sont disséminés en quinconce dans les pins, loin les uns des autres. Ils mesurent 120 mètres de long, 66 mètres, de large, 20 mètres de haut et chacun est flanqué, en vis-à-vis, d’un bâtiment de service pour le personnel ouvrier : réfectoires au rez-de-chaussée ; vestiaires, lavabos, W.-C., abris étanches et cloisonnés au sous-sol.
    Jusqu’au début de 1940, il n’y a que des civils allemands à Heinkel. Puis cent cinquante à deux cents détenus y sont amenés de Sachsenhausen tous les jours pour ouvrir de nouvelles routes. Mais les premiers prisonniers employés à la construction des avions sont des P. G. français. Trente ans plus tard, à Vinneuf (Yonne) le déporté Louis Chaput en rencontre un, M. Toussaint, secrétaire de la mairie :
    « Vers la fin de 1940, je quitte le Stalag III A situé à Luckenwalde pour le kommando 952 C implanté dans le village de Germendorf et je travaille à l’usine de construction d’avions Heinkel cachée dans une pinède.
    « L’usine étant divisée en halls numérotés, je me retrouve me semble-t-il au hall 2, au montage de pièces détachées avec des outils marchant à l’air comprimé. J’y reste près de dix-huit mois avant qu’un coup d’air dans les yeux ne déclenche une forte conjonctivite et mon admission à l’infirmerie, où le docteur allemand me garde comme aide-infirmier.
    « Je pense que c’est dans le courant du mois de juin 1941 que nous voyons arriver les premiers “rayés”, qui se différencient par des insignes de couleurs et de formes géométriques diverses fixés à la couture du pantalon côté droit.
    « Tout au début, le service de garde de ces déportés n’étant pas organisé, j’ai l’occasion de voir comment ils sont traités. C’est affreux. Le soir, après le travail, ils sont enfermés dans les sous-sols. Ils dorment pêle-mêle sur le béton, sans couverture ni paillasse. Puis ils sont isolés de nous, derrière des barbelés, et je ne peux plus avoir de contacts avec eux. »
    Effectivement, l’été 1941 voit le nombre des déportés de Sachsenhausen augmenter à Heinkel, où ils restent désormais à demeure. Ils sont occupés principalement à agrandir le kommando. Des baraquements en bois s’élèvent derrière les bâtiments de service en dur dont les sous-sols sont aménagés en dortoirs. Bientôt, un véritable camp est prêt pour accueillir ceux qui seront envoyés sur les chaînes de fabrication, lesquelles ont bien du mal à démarrer. Sur une pré-série de trente-cinq avions lancée en novembre 1941, onze sont perdus à la suite d’accidents de moteur. Les pilotes de la Luftwaffe surnomment le He-177 « Briquet volant », « Cercueil enflammé », etc. Une enquête est ordonnée. Elle entraîne l’arrêt de la production durant plusieurs mois, mais celle-ci repart sans que tout soit réglé. La guerre se prolonge. Il faut des avions à tout prix…
    Au début de 1943, l’arrivée massive de Français à Sachsenhausen réjouit les nazis. Les Français ne sont-ils pas des ouvriers qualifiés particulièrement compétents en construction aéronautique ? Les voilà donc qui « sélectionnent » à tour de bras pour Heinkel, dans les convois de janvier. Après la quarantaine au grand camp, le départ a lieu en camions et remorques, à la mi-février.
    Les hommes affaiblis, groupés par cent, ont du mal à se hisser sur les plates-formes. Un coup de crosse dans les reins couche Pasdeloup sur ses camarades : « Dans chaque véhicule, un S. S. nous surveille et arme ostensiblement son fusil. Surtout, que personne ne se relève, nous hurle-t-on : ce serait considéré comme une tentative d’évasion. Malgré cela, nous réussissons à apercevoir des femmes faisant la queue

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