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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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pas ça ! S’ils étaient découverts… Espèce d’idiot, croyez-vous que je vous ferais du mal ? Pensez-y ! Même si la reine le permettait, ce qui est hors de question, pensez-vous que je risquerais d’attirer l’attention sur l’un d’entre vous ? » Elle se tut, avant de poursuivre en hurlant : « J’exige que vous teniez votre langue ! » Son corps se mit à tressaillir.
    « Si vous ne tenez pas un peu mieux la vôtre, milady, le garde n’ignorera plus rien de vos affaires. Nul doute qu’en ce moment même il soit en train de tendre l’oreille. »
    Elle porta la main à sa bouche. « Oui ! s’écria-t-elle, l’air hagard. Oui… » Elle se tourna vers la porte, puis me regarda d’un air si terrorisé que cette gente dame me fit pitié.
    « Nous demeurerons cois », lui assurai-je.
    Elle planta sur moi un regard dur. « Je n’ai guère d’autre choix que de vous faire confiance, semble-t-il.
    — Nous allons donc prendre congé », conclus-je. J’attendis un instant, au cas où elle eût souhaité ajouter quelque chose, mais elle se contenta d’opiner du chef, tout en me fixant d’un air farouche. Barak et moi inclinâmes le buste, Tamasin fit une révérence, et nous quittâmes la pièce.
    Je jetai un coup d’œil au garde en faction devant la porte, mais il arborait un air impassible. Nous restâmes cependant tous les trois silencieux jusqu’à ce que nous ayons atteint l’espace dégagé situé entre les pavillons et le manoir. Je m’appuyai contre un chariot et m’essuyai le front avec mon mouchoir.
    « Merci, monsieur, dit Tamasin. Si vous n’aviez pas été là, je me serais évanouie de frayeur.
    — Oui, ajouta Barak. Bien joué ! Vous avez gardé votre calme.
    — C’est ce que vous apprennent des années de rapports avec des juges acariâtres. Mais ça n’a pas été facile. Grand Dieu ! j’ai le cœur qui cogne. » Et la tête me tournait un peu.
    « Ça va, monsieur ? demanda Tamasin. Vous êtes tout pâle.
    — Donnez-moi juste quelques instants, soupirai-je. Ces jours-ci, j’ai l’impression de me trouver à bord d’un bateau pris dans la tempête… Des vagues déferlent sur moi et le vent me pousse Dieu sait où, ajoutai-je en secouant la tête.
    — Espérons qu’on sera bientôt sur un vrai bateau, dit Barak, et loin d’ici !
    — Certes. Lady Rochford est terrifiée à l’idée de ce qu’on pourrait dire, Dieu du ciel ! Y a-t-il réellement quelque chose entre la reine et Culpeper ou craint-elle pour sa place ?
    — Dieu seul le sait, dit Tamasin. Tout ce que je peux dire, moi, c’est que les serviteurs affirment que le torchon brûle entre Culpeper et Francis Dereham.
    — Ah oui ! Dereham…, fis-je, l’air songeur. Un autre vieil ami de la reine.
    — Culpeper, la reine et lady Rochford sont-ils fous tous les trois ? demanda Barak.
    — Lady Rochford ne semble pas… disons, tout à fait normale. Et Culpeper a l’air d’un demeuré.
    — C’est un fat débauché ! » s’écria Tamasin en frissonnant. Je me rappelai que, selon Barak, Culpeper avait tenté de la séduire. « Et la reine Catherine est une petite étourdie. Mais pas au point de tromper le roi avec Culpeper.
    — Quelle décision prenons-nous, maintenant ? demanda Barak. On reste bouche cousue ou on informe Maleverer ?
    — On se tait. Je ne crois pas que lady Rochford puisse être liée au vol des documents, ni d’ailleurs qu’elle sache de quoi il s’agit.
    — J’ai interrogé les serviteurs sur les origines de Culpeper, dit Tamasin. Il est à la Cour depuis quatre ans. Il retourne dans sa famille de temps à autre. À Goudhurst, dans le Kent.
    — Merci, Tamasin. » Je parlais d’un ton neutre, mais ce détail ne manqua pas de m’intéresser.
    « Bon. Il faut que je me retire. Mlle Marlin va se demander où je suis passée. » Elle fit une révérence et s’éloigna, d’un pas relativement assuré.
    « Elle a beaucoup de sang-froid, dis-je à Barak.
    — Oui. Bien que toute cette affaire l’ait bouleversée. Savez-vous ce qu’elle a dit hier ? Que si seulement elle pouvait découvrir l’identité de son père et apprendre qu’il était un haut personnage, alors il pourrait nous protéger. Je lui ai répondu que sa position ne serait de toute façon jamais plus élevée que celle du roi. Cette histoire de paternité lui fait perdre le sens commun. »
    J’opinai du chef. « Et il y a de fortes chances que son père

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