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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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soit un simple citoyen… Pour en revenir à Culpeper, le fait qu’il soit originaire du Kent est intéressant. Goudhurst est-il proche du village de Braybourne ? Et un homme appelé Blaybourne est-il lié aux rebelles ?
    — Par rapport à York, le Kent n’est pas tout proche. » Il regarda derrière moi. « Mais voilà quelqu’un qui a parcouru toute cette distance. »
    Je me retournai et vis le sergent Leacon, qui, le visage fermé, se dirigeait vers nous à grands pas. « Sangdieu ! murmurai-je, qu’est-ce qu’il y a, encore ? »
    Le sergent s’approcha de nous et salua. Comme au réfectoire, son comportement était froid et guindé.
    « Je vous ai cherché partout, messire Shardlake, dit-il. Sir William Maleverer veut vous voir, toutes affaires cessantes. Il se trouve avec sir Edward Broderick. Dans sa cellule.
    — Broderick ? » Sous la pression des événements survenus depuis la veille, je l’avais complètement oublié.
    « On a une nouvelle fois attenté à sa vie. »

25.
    APRÈS AVOIR PRIÉ BARAK DE M’ATTENDRE À LA RÉSIDENCE, je suivis Leacon, qui se dirigeait à grandes enjambées vers le groupe de bâtiments monastiques.
    « Que s’est-il passé ? » demandai-je.
    Sans ralentir le pas, le jeune sergent me répondit. « Juste après avoir regardé le prisonnier manger, Radwinter est allé se dégourdir les jambes, comme Maleverer l’y autorise. Dix minutes plus tard, les soldats qui gardent Broderick ont entendu des bruits de hoquet et de vomissement et l’ont découvert allongé sur le sol. L’homme qui l’a trouvé m’a appelé et j’ai envoyé chercher de la bière et du sel. Je les ai mélangés et ai forcé le prisonnier à ingurgiter cette mixture, puis j’ai fait venir le Dr Jibson. Il se trouve à son chevet, en compagnie de sir William. Ce dernier est d’une humeur de chien…
    — Vous avez bien réagi. »
    Il ne répondit pas et j’eus une nouvelle fois l’impression que, pour une raison mystérieuse, il m’en voulait désormais. Nous enfilâmes le couloir ; nos pas résonnaient sur les dalles de pierre. La porte de la cellule de Broderick était ouverte. Il y avait beaucoup de monde à l’intérieur, malgré l’odeur de vomi qui emplissait l’espace. À demi conscient, semblait-il, Broderick était assis sur le lit, soutenu par deux soldats. L’un d’entre eux lui maintenait la bouche ouverte tandis que le Dr Jibson lui versait un flacon de liquide dans le gosier. Radwinter contemplait la scène, les yeux brillants de rage. Un autre sentiment s’y lisait : la perplexité ? Maleverer se tenait à côté de lui, les bras croisés, les sourcils terriblement froncés. Il tourna vers moi un regard courroucé.
    « Où étiez-vous passé ? me lança-t-il.
    — J’étais chez… chez messire Wrenne, sir William.
    — Accompagnez-moi. Non, restez là ! » hurla-t-il à Radwinter qui s’apprêtait à nous suivre. Une fois hors de la cellule, il croisa de nouveau les bras sur sa poitrine et me fit face.
    « On a récidivé, dit-il.
    — Du poison ?
    — Comme d’habitude, Radwinter a surveillé la préparation de la nourriture dans la cuisine du roi, puis l’a apportée ici et a regardé manger le prisonnier. Dix minutes plus tard, Broderick est pris de convulsions et se contorsionne par terre. Radwinter assure que personne n’a pu ajouter quoi que ce soit aux aliments puisqu’on les a préparés sous ses yeux. Le sergent Leacon confirme ses dires… Alors je ne vois pas, siffla-t-il, comment quiconque, à part Radwinter, a pu l’empoisonner.
    — Mais s’il est coupable, sir William, pourquoi attirerait-il si clairement l’attention sur lui ?
    — Je n’en sais rien, répliqua-t-il, à la fois irrité et déconcerté.
    — Et si ce n’est pas lui, qui pourrait être coupable ? Qui sait que Broderick est ici ?
    — Pas mal de gens ! rétorqua-t-il en secouant la tête d’un air furieux. La nouvelle s’est répandue.
    — Le sergent Leacon m’a expliqué que Radwinter est sorti se dégourdir les jambes juste après le repas du prisonnier. Quelqu’un aurait-il pu alors s’introduire auprès de Broderick ?
    — Sans en être empêché par les soldats ? Et cette personne l’aurait forcé à absorber le poison ? s’écria-t-il impatiemment. Où le poison aurait-il pu se trouver, sinon dans sa nourriture ?
    — Peut-être n’a-t-il pas été contraint de l’absorber. Peut-être était-ce son intention. »
    Un

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