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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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Broderick geignit et se redressa sur son siège. Leacon regarda Maleverer d’un air dubitatif. « Je n’ai guère d’expérience, monsieur…
    — Messire Shardlake vous indiquera vos tâches. Dr Jibson, prenez ce mouchoir et examinez-le. Je veux que vous identifiiez la substance… Et vous, geôlier, suivez-moi, dit-il en se tournant vers Radwinter. Que deux soldats nous accompagnent. Vous êtes aux arrêts, maître Radwinter, jusqu’à nouvel ordre. »
    Radwinter me fusilla du regard. Ses lèvres s’entrouvrirent et je crus qu’il allait dire quelque chose, mais deux soldats l’encadrèrent et il emboîta le pas à Maleverer. Je poussai un profond soupir et me tournai vers Leacon.
    « Je crois, sergent, que vous devriez lui faire regagner sa cellule. »
    Il enjoignit aux soldats de soulever Broderick. Le prisonnier me regarda.
    « Par conséquent, lui dis-je, vous vous êtes empoisonné.
    — Ne m’accusez pas d’avoir commis là un grand péché, maugréa-t-il. Je ne faisais que tenter d’empêcher une mort plus douloureuse. Que je vais devoir subir, désormais.
    — Qui vous a apporté le poison ?
    — La Taupe. » Il se pencha en avant, saisi par une quinte de toux et de hoquets. Je fis signe aux soldats de le transporter dans sa cellule. Je restai debout dans la pièce et sursautai quand le sergent toussa à mes côtés.
    « Que dois-je faire, monsieur, s’enquit-il d’un ton guindé. Comment se déroule sa journée ? »
    J’expliquai à Leacon qu’il devrait surveiller Broderick sans relâche, assister à la confection de ses repas et le regarder manger. « Je vous suggère de demander des instructions supplémentaires à sir William quand il aura du temps à vous accorder. Ah ! j’oubliais. Vous ne devez pas l’encourager à parler. Pour cela, il faudra attendre qu’il arrive à Londres. »
    Leacon opina du chef, puis me fixa du regard. « C’est le geôlier qui l’a empoisonné ?
    — Je ne le crois pas. Mais je n’en sais rien, en fait.
    — La réputation des bourreaux de la Tour n’est plus à faire. Je comprends pourquoi Broderick souhaite quitter ce monde.
    — Alors je dois bloquer la sortie si c’est en mon pouvoir. Mais que pouvais-je faire d’autre ? soupirai-je. J’étais bien obligé de mener mon enquête.
    — Les enquêtes créent parfois plus de problèmes qu’elles n’en résolvent, déclara Leacon d’un ton aigre.
    — Que voulez-vous dire ? »
    Il hésita, puis prit une profonde inspiration. « Vous vous souvenez du problème foncier de mes parents, à Waltham ?
    — Certes.
    — J’ai reçu une lettre il y a quelques jours. Vous vous rappelez qu’il s’agit de déterminer si certains vieux bois leur avaient vraiment été donnés par le prieuré local ? Or c’est bien le cas, apparemment.
    — Voilà donc une bonne nouvelle, non ? »
    Il secoua la tête. « Ce serait une bonne nouvelle s’il n’existait pas une question de limites. Des limites établies il y a quatre ans entre les terres de l’ancien prieuré et celles du seigneur. La ferme de mes parents se trouve du mauvais côté, ce qui signifie que, finalement, ils dépendent du seigneur. La question a été réglée après l’arbitrage d’un avocat. » Il prit à nouveau une profonde inspiration. « Cet avocat, c’est vous, monsieur, comme le montrent les archives d’Ashford. Mon oncle, qui sait lire, les a consultées pour mes parents. »
    Je le regardai, stupéfait. « Oh ! fis-je. Ce travail que j’ai effectué…
    — Les terres dont vous avez fixé les limites appartiennent en partie au seigneur de mes parents. Vous vous êtes peut-être livré à un arbitrage équitable entre lui et l’homme qui a acheté les terres de l’abbaye, mais cette décision a laissé mes parents sans le sou. »
    J’étais muet de stupéfaction.
    « Que voulez-vous ? Les pauvres n’ont jamais voix au chapitre, déclara le sergent d’un ton tranquille, teinté d’amertume, tout en se détournant de moi. Bon, il est temps que j’aille m’occuper de mon prisonnier. »
    Une demi-heure plus tard, Barak et moi étions assis sur le banc sous le hêtre pourpre. C’était un endroit sûr, d’où on avait une vue dégagée de tous côtés. En cette fin d’après-midi, un vent glacial s’était levé et nous étions emmitouflés dans nos manteaux. Des feuilles mortes tombaient tout autour de nous en bruissant et s’ajoutaient à l’épais tapis qui s’étendait sous

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