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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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n’y a qu’une seule façon d’en être sûr. Interrogez-le. »
    Je répugnais à faire honte à Craike, mais j’étais conscient que je n’avais guère le choix. « J’irai le voir demain », dis-je. Nous continuâmes à marcher en silence quelque temps, puis je demandai : « Tamasin est-elle au fait de ton travail pour Cromwell ?
    — Pas dans les détails, répondit-il en me lançant un coup d’œil perçant. Elle n’a pas besoin de les connaître. Après tout, vous-même ne m’avez jamais posé de questions trop précises.
    — En effet.
    — Heureusement que j’ai deviné aussi vite ce qui se passait dans le tripot. Sinon, à cette heure, nous serions sans doute en train de subir une belle rossée flanquée par quelques vieilles putains salaces armées de verges… avant qu’un petit rapport soit expédié à qui de droit au Manoir du roi. »
    J’éclatai de rire. Nous poursuivîmes notre chemin, nos pas résonnant sur les pavés. Au moment où Botham Bar apparut, je demandai à Barak : « As-tu repensé à notre conversation de l’autre jour ? À propos de ton avenir ?
    — Pour l’heure, je ne souhaite qu’une chose : regagner Londres en toute sécurité. Et être assuré que j’ai bien un avenir », ajouta-t-il, l’air sinistre.
    Nous rentrâmes tard à Sainte-Marie. Il était onze heures lorsque le garde nous autorisa à franchir la porte. Tout le monde était couché. C’était la pleine lune, et dans la pâle lumière jaunâtre les soldats casqués continuaient leur marche sans trêve sur le chemin de ronde, tandis que d’autres montaient la garde devant les tentes, les pavillons, et les portes du Manoir du roi, dont aucune fenêtre n’était éclairée. J’avais entendu dire que le roi allait chasser le lendemain. On n’annonçait toujours pas l’arrivée du roi d’Écosse.
    « J’ai rendez-vous avec Tamasin, déclara Barak, mais je vais d’abord vous raccompagner à la résidence.
    — À cette heure ? Ah ! dans votre nid d’amour secret ? » Je n’avais pas eu l’intention d’employer un ton narquois. Il me décocha un coup d’œil cinglant.
    « Oui. Elle se sent en sécurité avec moi.
    — Elle va avoir des ennuis si on s’en aperçoit.
    — Elle n’en aura pas. Après trois mois de voyage, la plupart des servantes de la maison de la reine ont une liaison. Et la reine ne peut guère jouer les prudes et tenir ses suivantes en laisse. » Il passa alors devant moi et se dirigea d’un pas vif vers l’église. Je compris que je l’avais agacé. L’éternuement d’un des gardes en faction devant les pavillons me fit sursauter. Mais j’appréciais la présence de ces hommes armés. La nuit, tous mes sens étaient désormais en éveil, dans la crainte d’une nouvelle agression.
    Un certain nombre de valets d’écurie logeaient dans l’église du monastère. Ils dormaient sur la paille, enroulés dans des couvertures, à côté des chevaux. Les montures des hommes de qualité – plus d’une centaine – se tenaient calmement dans leurs stalles ; sur la porte de chacune d’entre elles était accroché un bout de papier indiquant le nom du propriétaire – système ingénieux qui permettait au cavalier de trouver tout de suite sa monture. Quant au gigantesque troupeau des chevaux de trait, il paissait dans les prés. Nous nous dirigeâmes vers les stalles de Genesis et de Sukey, côte à côte.
    « Allons voir comment vont les chevaux ! dis-je.
    — D’accord. »
    Un jeune palefrenier, enveloppé dans sa couverture sur un tas de paille, se redressa, l’air endormi. C’était un adolescent au visage rond dont la blouse était couverte de fétus de paille.
    « Qui va là ? demanda-t-il d’un ton méfiant, l’œil fixé sur nos vêtements minables.
    — Nous sommes les propriétaires de ces deux chevaux. Nous sommes juste venus voir comment ils allaient.
    — Ils se portent comme des charmes, monsieur.
    — Fort bien. Rendors-toi, mon garçon, nous n’allons rester là qu’un court moment. »
    Nous nous approchâmes des stalles et parlâmes un peu aux chevaux en les caressant. Genesis semblait plutôt content, mais Sukey était agitée et se déroba à la main de Barak.
    « Tu t’ennuies, Sukey ? demanda-t-il. Tu n’as rien à faire, c’est ça ? Eh bien, avec un peu de chance, on va bientôt reprendre la route. Tout dépend du roi d’Écosse.
    — Quand pensez-vous que le roi Jacques va arriver, monsieur ?

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