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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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ironique.
    — Si ce galeux de Jacques ne montre pas bientôt sa méchante trogne à York, les Écossais en subiront les conséquences. »
    On frappa à la porte et le soldat fit entrer le gardien des ours. Le costaud avait l’air effrayé. Rich agita la main devant son nez.
    « Sangdieu, tu sens mauvais !
    — Je suis désolé, monseigneur, dit l’homme d’une voix tremblante. C’est que je viens de transporter le cadavre de l’ours hors de l’église…
    — Comment est-il sorti de sa cage ? Avais-tu par négligence mal rabattu le loquet ?
    — Non, monsieur, je le jure ! Il n’y a pas de loquet. L’ouverture de la porte se fait par une corde que l’on tire vers le haut, par-derrière. Pour des raisons de sécurité, voyez-vous. Quelqu’un a soulevé la porte et a attaché le bout de la corde à l’arrière de la cage, avant de filer à toute allure et de laisser l’ours s’échapper.
    — N’importe qui pourrait donc faire cela ? lança Maleverer en fronçant les sourcils. La porte n’est-elle pas, d’une manière ou d’une autre, solidement fixée ?
    — Non, monsieur. Qui… Qui aurait envie de laisser s’échapper un ours sauvage ?
    — Une personne qui savait que j’allais emprunter cette allée en pleine nuit, dis-je. Je devine maintenant ce qui s’est passé. Quand je suis entré dans Sainte-Marie en compagnie de Barak, quelqu’un qui se trouvait dans la cour m’a vu. Cette personne a longé l’église en courant, est passée derrière la cage de l’ours, et a libéré l’animal quand je suis ressorti de l’église. Pour qu’il me tue.
    — Où était Barak ? demanda Maleverer d’un ton sec.
    — Je l’avais autorisé à rendre visite à quelqu’un, répondis-je après une brève hésitation.
    — À cette donzelle, c’est ça ? »
    Je restai coi. Rich ramassa ses documents. « Bon, sir William. Je ne peux pas supporter cette puanteur une seconde de plus. Veuillez m’excuser, je vous prie. » Il fit un salut à Maleverer et quitta la pièce. Maleverer foudroya du regard le gardien des ours.
    « Tu aurais dû mieux surveiller l’animal. Que se serait-il passé s’il s’était échappé quand le roi était dehors ?
    — Mais je…
    — Ferme-la ! Écoute-moi bien. Ne dis pas que quelqu’un a ouvert la cage, mais que tu avais mal refermé la porte. Je ne veux pas que des bruits courent. Compris ?
    — Oui, monsieur. Je vous le promets.
    — Tu as intérêt à tenir ta promesse. Bon, va-t’en maintenant ! D’autres combats d’ours et de chiens sont-ils prévus ?
    — Oui. Mardi. Pour divertir le campement. On amène de nouveaux ours demain.
    — Bien. Alors tu les installeras ailleurs, loin du manoir. Si d’autres s’échappent je te jette dans l’arène avec les ours, à la place des chiens. Compris ?
    — Oui, sir William.
    — Bon. Fiche le camp ! »
    Le gardien sortit, apeuré, la tête basse. Maleverer soupira, puis se tourna vers moi. « Dorénavant, gardez le dénommé Barak auprès de vous et n’allez plus vous balader tout seul. Je suis surpris qu’après avoir failli vous faire embrocher au campement vous soyez resté seul cette nuit.
    — J’ai été négligent, hélas !
    — Qui est le coupable ? éructa-t-il. On a l’impression d’avoir affaire à un fantôme. » Il soupira, puis, avec un geste de la main : « Bon. Vous pouvez disposer… Au fait, reprit-il en me lançant un regard torve, vous avez un autre ennemi en la personne de Richard Rich. Vous auriez intérêt à inciter le Conseil municipal de Londres à renoncer à son action en justice. Ça vaudrait mieux pour votre cabinet, pour votre réputation, pour tout. »
    Je restai silencieux. Maleverer fronça les sourcils. « Vous êtes têtu, n’est-ce pas ? Vous feriez bien d’agir au mieux de vos intérêts. »
    Comme je redescendais l’escalier accompagné du garde, je réfléchis au conseil de Maleverer. Toi, en tout cas, tu soignes tes propres intérêts, pensai-je. Tu t’empares des terres d’Aske qui avaient été confisquées par le roi et placées sous la tutelle de la Cour des augmentations. Qu’obtenait Rich en échange ?
     
    Barak revint à la résidence au petit matin. Je l’appelai dans ma cabine pour lui raconter ce qui était arrivé et lui indiquai que Maleverer avait ordonné qu’il m’accompagne partout.
    « Si c’est nécessaire, monsieur, on s’exécutera.
    — Il a deviné que tu étais avec Tamasin.

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