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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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êtres chers de mon passé, me dis-je. Mlle Marlin remplaçant Suzanne et Giles Wrenne remplaçant mon père…
    « C’est l’un de ses amis qui m’a persuadée de venir, poursuivit-elle. Un autre avocat de Gray’s Inn. Lorsque Bernard a été emmené à la Tour au mois d’avril, je suis allée le voir chaque jour. Mais ses amis m’ont prévenue que je risquais de devenir moi-même suspecte et que j’aurais intérêt à m’éloigner avec le cortège. En outre, lady Rochford a beaucoup insisté pour que je l’accompagne. Elle a l’habitude que je m’occupe de ses vêtements.
    — Je comprends que vous ayez répugné à quitter Londres.
    — S’il y a du nouveau, j’ai la permission d’y rentrer. Mais depuis trois mois rien ne s’est passé… Veuillez m’excuser, monsieur, s’écria-t-elle soudain, je dois vous ennuyer avec mes histoires !
    — Pas du tout ! Je suis avec vous de tout cœur. Comment se porte votre fiancé à la Tour ? Ses amis vont-ils lui rendre visite ? »
    Elle tritura sa bague de fiançailles. « Oui. Ils lui apportent de la nourriture et des vêtements et il jouit d’une cellule moins sordide que la plupart, au-dessus du sol. On a dû suborner les geôliers, précisa-t-elle avec aigreur.
    — Je m’en doute.
    — Cela ne m’empêche pas de craindre pour sa santé. L’hiver approche.
    — Peut-être sera-t-il libéré avant. »
    Elle se contenta de soupirer.
    « Ses amis, demandai-je. Appartiennent-ils tous à Gray’s Inn ? »
    Elle planta sur moi un regard perçant. « Pourquoi cette question ?
    — Je me demande s’il ne connaîtrait pas le neveu d’un de mes amis, un autre avocat de Gray’s Inn originaire du Nord. » Je lui parlai de la détermination de Giles à retrouver son neveu et de ma proposition de l’aider.
    Elle réfléchit un instant. « Il est vrai que les avocats nordistes de Gray’s Inn ont tendance à s’entraider. La plupart sont des traditionalistes en matière de religion.
    — Je crois que c’est le cas de celui-là. Il s’appelle Martin Dakin.
    — Ce nom ne me dit rien.
    — D’autres avocats de Gray’s Inn ont-ils été arrêtés ? Ils étaient considérés comme suspects en 1536.
    — Pas que je sache.
    — C’est rassurant. Je vous remercie. À Gray’s Inn, où se trouvait le cabinet de consultation de votre fiancé ?
    — Ne parlez pas au passé, monsieur. Son cabinet se trouve à Garden Court.
    — Veuillez m’excuser. Merci. »
    Elle demeura silencieuse quelques instants, puis tourna vers moi ses grands yeux tristes. « Savez-vous de quoi est accusé mon Bernard ?
    — Non, mademoiselle.
    — Je croyais, déclara-t-elle en posant sur moi un regard pénétrant, que vous en aviez entendu parler, puisque à ce sujet les rumeurs vont bon train.
    — Non.
    — On l’accuse de connaître deux hommes de qualité du Yorkshire qui faisaient partie de la conjuration. Mais c’étaient de vieux amis. Évidemment qu’il les connaissait !
    — Ont-ils prétendu qu’il y était impliqué ?
    — Non. Bien qu’ils aient été torturés. Ils sont morts, maintenant. Leurs restes ont été exposés à Fulford Gate avant d’être enlevés en prévision de l’arrivée du roi. » Elle serra fortement ses petits poings dans son giron.
    « Il n’existe aucune preuve, par conséquent. »
    Elle se tourna vers moi. « Il y avait une lettre envoyée par l’un d’entre eux à Bernard, à Gray’s Inn, à la fin de l’année dernière. On prétend qu’elle annonçait pour cette année des temps plus propices. Mais Bernard m’a expliqué que cela ne signifiait que l’espoir d’une meilleure récolte après la sécheresse de l’année dernière.
    — S’il n’y a rien d’autre, cela semble fort maigre.
    — Aujourd’hui il n’en faut pas beaucoup pour condamner un homme. Surtout s’il regrette les anciennes mœurs religieuses. Oh, il n’est pas papiste – au contraire –, et je crois que j’étais sur le point de le persuader de la vérité d’une religion strictement fondée sur la Bible… Dans la mesure où une femme peut influencer un homme. Mais on savait qu’il était traditionaliste, et ç’a été une raison suffisante pour l’incriminer. Du moment que l’on murmure des infamies aux bonnes oreilles… » Son regard se fit dur et perçant.
    « Les oreilles de qui ? » C’était à l’évidence la question qu’elle souhaitait que je lui pose.
    « Bernard a acheté dans la

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