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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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femme ?
    — Suppose qu’il arrive quelque chose à son fiancé. Elle n’aurait plus de raison de vivre.
    — Peut-être sauriez-vous le remplacer ? dit Barak avec un large sourire.
    — Je pense qu’à ses yeux il est irremplaçable. En outre, le caractère passionné de Mlle Marlin doit être pénible à supporter. » Je regardai dans la direction suivie par les deux femmes. « J’espère pour elle qu’on ne trouvera rien à reprocher à messire Locke. »

30.
    NOUS RETOURNÂMES CET APRÈS-MIDI-LÀ AU CHÂTEAU pour traiter les derniers placets. Les ossements d’Aske avaient disparu de la pelouse sous le donjon. Plus rien n’indiquait que le squelette était resté longtemps accroché là-haut, à part une mince traînée rouge au sommet de la tour. Je crus qu’il s’agissait de sang, avant de me rendre compte que ces traces résultaient plutôt de la rouille des chaînes.
    Giles traita les requérants d’une manière inhabituellement dure, à mon avis ; j’intervins à deux ou trois reprises pour venir en aide à ceux qui bafouillaient, émoussant la patience de mon confrère. Quand nous eûmes fini, vers cinq heures, messire Waters ramassa ses papiers et nous fit un profond salut.
    « Eh bien, messieurs, je vous souhaite bonne route jusqu’à Hull !
    — Je vous remercie, répondis-je. Mais Dieu seul sait quand nous nous y rendrons.
    — En effet. Le roi semble installé ici pour un long séjour. »
    Une fois Waters parti, je me tournai vers Wrenne. Il avait le teint pâle et la mine fatiguée, et son grand corps se voûta lorsqu’il se releva. Il s’appuya lourdement sur sa canne, qu’il utilisait ce jour-là, d’une manière qui, l’espace d’un instant, me rappela bizarrement l’attitude du roi.
    « Vous avez mal, Giles ? »
    Il hocha la tête. « Oui-da. Vous serait-il loisible de me prêter le bras et de me raccompagner au mien logis ?
    — Bien sûr », répondis-je, touché par la façon dont il avait repris la façon de parler du cru. Je l’aidai à descendre les marches pour regagner la rue. Barak nous suivait. Giles frissonna dans le vent glacial.
    « Combien de temps le roi va-t-il laisser Jacques le faire attendre ? s’écria-t-il avec humeur. Il ne viendra pas !
    — Rien ne nous dit que des messages ne sont pas échangés entre ici et la cour d’Écosse.
    — Il ne viendra pas ! répéta Giles avec force. Grand Dieu ! entreriez-vous en terre étrangère pour vous placer à la merci d’un quidam comme Henri ? »
    Barak jeta un regard inquiet à l’entour. Heureusement, personne ne se trouvait à portée de voix.
    « Ne parlez pas si fort, Giles ! » le priai-je.
    Il baissa le ton. « Je parle d’or, comme vous savez… Oh, Dieu ! s’exclama-t-il avec une véhémence inaccoutumée, je veux avoir le temps d’arriver jusqu’à Londres. »
    Nous le laissâmes avec Madge et retournâmes au Manoir du roi. Je priai qu’il garde assez de force pour effectuer son dernier voyage de réconciliation. Nous avions pris rendez-vous avec Tamasin pour dîner ensemble. Au réfectoire, l’atmosphère était détendue. Les gens, désormais habitués à la présence du roi, bavardaient, plaisantaient et mangeaient en oubliant les bonnes manières, comme avant son arrivée. Tamasin nous attendait, assise à la table qui était devenue la nôtre, tout au fond et à un endroit d’où l’on pouvait bien voir la porte d’entrée. Elle portait une seyante robe bleue et un petit bonnet laissant échapper ses longs cheveux d’un blond doré, qui se déversaient sur ses épaules.
    « Vous avez eu un après-midi très occupé, mam’selle ? lui demanda affectueusement Barak.
    — Plutôt calme, en fait ; le roi et la reine étaient à nouveau absents pour une journée de chasse. Bonsoir, monsieur, me dit-elle en souriant.
    — Bonsoir, Tamasin. » Je m’assis à côté de Barak, avec le sentiment d’être de trop. « Ce soir, je vais rester à la résidence, je pense. J’ai des papiers à examiner. » Ce n’était pas vrai, mais mon mensonge leur permettrait de passer quelque temps en tête à tête. Tamasin, loin d’être dupe de ma déclaration, me fit un sourire de gratitude.
    « J’ai eu une conversation intéressante avec Mlle Marlin, aujourd’hui, lui dis-je. Elle m’a donné davantage de détails sur son fiancé.
    — Pauvre Mlle Marlin. Elle parle de lui à quiconque veut bien l’écouter. Elle devrait prendre garde que ses

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