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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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sache. Comme je l’ai dit, l’histoire a été étouffée après l’accession au trône des Tudors. Car Henri VII a épousé la fille d’Édouard IV, la mère de l’actuel roi. Richard a fait voter une loi…
    — Le Titulus Regulus.
    — Vous connaissez ? me demanda-t-il, l’air soudain inquiet. Peut-être ne devrait-on pas parler de ces choses, même aujourd’hui. Voilà des années que je n’y avais pas songé.
    — Vous devez être l’une des rares personnes à vous en souvenir.
    — En effet. Peu de gens atteignent l’âge de quatre-vingt-six ans, affirma-t-il avec fierté. Mais il ne s’agissait que de rumeurs, même à l’époque. »
    Je me levai brusquement. « Je viens de me rappeler que j’avais un rendez-vous, monsieur. Notre discussion était si passionnante que je l’ai complètement oublié. »
    Il eut l’air déçu. « Êtes-vous obligé de partir si vite ?
    — J’en ai bien peur.
    — Eh bien ! On se reverra une autre fois. Je viens souvent ici le matin, près du bon feu de confrère Davies… Il est très tolérant envers moi, ajouta-t-il, le regard soudain empreint de tristesse. Je sais que je parle trop et que j’empêche les gens de travailler. Mais, voyez-vous, monsieur, tous mes contemporains sont morts. »
    Je saisis sa main, fine et légère comme une griffe d’oiseau, et la serrai. « Vous pouvez vous vanter d’être une mine de souvenirs, confrère. Merci ! » Sur ce, je sortis de la pièce, la tête prise dans un violent tourbillon.

38.
    JE REGAGNAI HULL EN TOUTE HÂTE, luttant tête baissée contre les rafales de vent. Mon esprit s’emballait, faisant des calculs, établissant des liens.
    J’avais donc eu raison lorsque j’avais évoqué devant Barak la possibilité qu’Édouard IV fut de naissance illégitime, son vrai père s’appelant Blaybourne. Toutefois, Blaybourne n’avait pas été éliminé, comme le supposait le vieux confrère Swann, et avait eu le temps de rédiger une confession sur son lit de mort. Je me rappelai les quelques mots tracés de l’écriture maladroite d’un homme sans grande instruction. «  Voici la confession véridique d’Edward Blaybourne, rédigée à l’article de la mort, afin de révéler au monde mon lourd péché… » Il avait dû mourir avant 1483, comme l’avait supposé Swann, avant que la vieille Cecily Neville ne fasse son annonce, autrement elle aurait sans doute présenté son ancien amant à l’appui de ses déclarations.
    Et, à la Tour, au mois d’avril dernier, après la découverte de la conspiration, quelqu’un avait révélé sous la torture l’existence de ces documents sans pouvoir indiquer ni l’endroit où ils se trouvaient, ni le nom de la personne qui les détenait. L’habitude des conjurés de réserver ces renseignements uniquement à ceux qui avaient besoin de les connaître avait joué en leur faveur. Bernard Locke, qu’on avait emmené à la Tour, savait, lui, qu’Oldroyd possédait ces documents, mais, paradoxalement, on avait hésité à le torturer à cause de ses relations et de la minceur des preuves l’incriminant. Entre-temps, Broderick avait été arrêté. Je le soupçonnais d’avoir eu vent de l’existence de ces papiers, mais, puisqu’on avait été incapable de le faire parler à York, il avait été décidé qu’il serait transporté dans le Sud.
    Et quelle était la teneur des autres papiers contenus dans le coffret ? Sans doute des documents étayant les affirmations de Blaybourne. Par exemple, le Titulus. Et l’arbre généalogique était une sorte d’aide-mémoire. Qui pouvait connaître l’affaire Blaybourne, à présent ? Le roi et le Conseil privé devaient en avoir eu vent depuis des mois. Quand j’avais dit à Maleverer qu’Oldroyd avait prononcé le nom de Blaybourne juste avant de mourir, il avait transmis le message au duc de Suffolk. Le duc savait ce que signifiait ce nom, et avait dû alors en informer Maleverer. Cela expliquait pourquoi celui-ci avait affirmé que tout commençait par Cecily Neville. La suite de la déclaration d’Oldroyd me revint en mémoire : « Aucun rejeton de Henri et de Catherine Howard ne pourra jamais être un héritier légitime. Elle, elle le sait. » je me figeai, en pleine rue. Il ne voulait pas dire qu’aucun de leurs enfants ne pouvait être héritier légitime parce qu’un rejeton de Catherine pourrait avoir Culpeper pour père, mais bien parce que Henri était le petit-fils d’un

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