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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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voir demain matin à propos de cet apprenti ? »
    Nous n’avions plus qu’à retourner à nos chambres. N’ayant pas la moindre envie d’emprunter le raccourci à travers l’église, même pour éviter la pluie, nous longeâmes le bâtiment. Je constatai que le chariot du verrier avait été enlevé.
    « J’avais bien dit que j’aurais dû revenir pour porter un message à Maleverer.
    — Merci de me rappeler ton conseil, répliquai-je sèchement. Je vais sans doute avoir des ennuis, maintenant. Pourquoi donc est-il allé rejoindre le cortège ? Sangdieu ! cette affaire est-elle assez grave à ses yeux pour qu’il juge nécessaire de consulter le Conseil privé ?
    — Richard Rich appartient au Conseil privé, n’est-ce pas ?
    — Ne m’en parle pas ! soupirai-je. Tudieu, comme je regrette de m’être laissé entraîner dans cette affaire ! » ajoutai-je en donnant un violent coup de pied dans un bout de bois qui traînait sur les caillebotis. Je rougis de confusion en apercevant la massive silhouette de Craike se dessiner dans l’obscurité. Drapé dans un manteau doublé de fourrure, le capuchon relevé pour s’abriter de la pluie, il marchait avec précaution sur le sol glissant. Il sourit, l’air de ne pas avoir remarqué mon éclat de colère.
    « Sale temps ! s’écria-t-il.
    — En effet. Je viens de remarquer que le chariot du verrier a été emporté. »
    Il opina du chef. « Le véhicule a été fouillé, sur ordre, Dieu seul sait pourquoi. Mais comment vas-tu ? Est-il vrai que vous ayez été enfermés dans la salle du chapitre ? demanda-t-il, l’œil brillant.
    — Ç’a été une ridicule mésaventure. Je dois te remercier de ton aide, ce matin.
    — Je t’en prie, cher ami. La mort du verrier semble avoir causé beaucoup d’agitation. J’ai été conduit devant sir William afin de lui raconter par le menu tout ce qui était arrivé. Il y a anguille sous roche, déclara-t-il avec gravité.
    — Oui. Apparemment. Dis-moi, tu connaissais bien Oldroyd ? »
    — Pas très bien, s’empressa-t-il de répondre en posant sur moi un regard pénétrant. Quand il est arrivé la semaine dernière pour commencer le travail, il a demandé s’il pouvait disposer d’un endroit où remiser son cheval et son chariot durant la nuit ; j’ai dû l’informer qu’il devrait laisser son chariot dehors et ramener chaque soir la bête chez lui. Il y a si peu de place, vois-tu. Ensuite, lorsqu’il m’est arrivé d’échanger quelques mots avec lui, il m’est apparu comme un gars assez agréable, et cela m’intéressait de parler à un Yorkais. Je ne suis pas souvent allé en ville, ajouta-t-il, un peu trop vite à mon avis.
    — Il semblait regretter la disparition des mœurs d’antan, déclarai-je en scrutant le visage de Craike.
    — C’est possible. Je n’ai pas discuté de ça avec lui. Je n’ai guère le temps de bavarder, vu le travail qui m’incombe ! Le chevalier avant-courrier est arrivé afin de s’assurer que tout était prêt pour le séjour du roi. J’ai justement rendez-vous avec lui maintenant. » Il fit tomber un filet d’eau de son capuchon. « Je dois me sauver.
    — Eh bien ! à plus tard, sans doute. Il faudra qu’on boive un verre ensemble, comme promis.
    — En effet », acquiesça-t-il en hâte. Il nous contourna, pataugea dans l’herbe boueuse et s’éclipsa.
    « Il était pressé de partir », dit Barak.
    Je regardai la forte silhouette disparaître sous la pluie. « Oui, je suppose qu’il est partisan de l’ancienne religion et que lui et Oldroyd partageaient les mêmes convictions. J’espère que ça n’allait pas plus loin. » Nous reprîmes notre chemin.
    — Il ne peut pas être impliqué dans la mort d’Oldroyd, reprit Barak. Il était avec nous quand nous avons entendu grincer la porte de l’église.
    — Tu as raison. Mais il était dehors très tôt. Il est venu vers moi juste après que le cheval a chargé dans la cour. Il est possible que plus d’une personne ait été mêlée à cette affaire. Tu as vu à quel point l’endroit est surveillé. Le meurtrier du verrier était déjà à Sainte-Marie. Il y réside.
    — Mais il y a des centaines de résidents !
    — En effet. »
    Nous nous dirigeâmes vers nos chambres. Dans leur enclos, le bétail et les moutons étaient trempés et les volailles s’agglutinaient contre les murs pour tenter de se protéger de la pluie. À l’intérieur du bâtiment,

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