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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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autour du feu qui flambait joyeusement, un groupe de clercs se passaient une grosse outre de vin. Un peu à l’écart, messire Kimber, le jeune avocat que nous avions rencontré plus tôt, se réchauffait les mains.
    « Bonsoir, monsieur… Vous avez été surpris par la pluie ! lança-t-il.
    — Oui. Nous sommes allés en ville. Et vous, les gars, vous avez terminé le travail ?
    — Oui, monsieur. Les clercs et moi avons trié les factures concernant l’achat de tous les vivres… Cet après-midi, maître Barrow, ici présent, poursuivit-il en désignant un jeune homme, a inscrit cinquante porcs au lieu de cinq cents ! Le trésorier de la maison du roi menace de le renvoyer à Londres. Auriez-vous par hasard besoin d’un aide-comptable ? »
    Maître Barrow lui jeta un regard noir.
    « Non, merci ! m’esclaffai-je.
    — Quelqu’un vous a demandé tout à l’heure, me dit Kimber, avant de tourner la tête et de lancer : Holà, Tom Cowfold ! Vous êtes là ? » Un jeune homme au visage tout rond, et dont le crâne commençait déjà à se dégarnir, sortit la tête d’une cabine voisine. « Je vous présente messire Shardlake, déclara Kimber d’un ton solennel.
    — Ah oui, monsieur, dit le clerc en avançant vers nous. Il s’agit de la répétition de demain concernant la présentation au roi…
    — Venez dans ma chambre », dis-je, conscient que les autres clercs écoutaient avec curiosité. Je le menai dans ma cabine, suivi de Barak.
    « Voilà de quoi il retourne, monsieur, expliqua maître Cowfold d’un air supérieur. Vous êtes prié de vous rendre à neuf heures au bureau de mon maître, sir James Fealty, du service de l’intendance. Messire Wrenne sera également présent avec les placets. Mon maître vous indiquera la façon dont on doit les présenter au roi.
    — Qui doit effectuer la présentation ?
    — Messire Wrenne. » Je fus soulagé d’avoir cette précision. « Euh… Et vous devrez avoir déjà revêtu les habits que vous porterez à la cérémonie, ajouta-t-il en avisant le manteau trop grand dont j’étais affublé.
    — Fort bien.
    — À demain, par conséquent, monsieur ! » Il inclina le buste et s’éloigna.
    « Changeons-nous ! dis-je à Barak. Puis allons dîner ! La jeune Reedbourne nous a donné rendez-vous dans la salle à manger à six heures. C’est presque l’heure.
    — D’accord ! Je vais demander à ces jeunes gars où cela se trouve. » Il sortit de la cabine et un instant plus tard j’entendis Cowfold s’écrier : « Voici l’assistant de l’avocat bossu ! »
    J’eus un coup de sang. Ce malotru aurait pu baisser la voix !
    « Taisez-vous, espèce de crétin ! » rétorqua Barak. Après un court silence la conversation reprit d’un ton plus calme. Je changeai mes chausses mouillées, pris une profonde inspiration et sortis, désormais mal à l’aise dans le grand manteau de Wrenne. Quel ennui que Dieu ait donné un si grand corps au vieil homme ! Les clercs s’étant dispersés, Barak se tenait seul près du feu. Il me regarda d’un air gêné. Il savait que ce genre d’insulte n’arrangeait pas mon humeur.
    « Alors, où est la salle à manger ? demandai-je sèchement.
    — Les clercs affirment qu’elle a été installée dans l’ancien réfectoire des moines. Tout le monde mange ensemble, à part les hauts dignitaires qui se restaurent dans la maison abbatiale.
    — Eh bien, allons-y ! »
    Un certain nombre de personnes se dirigeaient vers la longue rangée de bâtiments claustraux situés le long de l’église. Nous suivîmes un groupe de charpentiers couverts de sciure mouillée qui approchaient d’un grand portail ouvert. Sous le porche se tenait Tamasin. Elle était vêtue de la robe jaune apparemment de grande qualité qu’elle portait le jour de notre première rencontre et coiffée d’un attifet bleu qui rehaussait l’éclat de ses yeux. À ma grande surprise, Jennet Marlin se tenait près d’elle, l’air un brin renfrogné, son expression habituelle, semblait-il. Tamasin nous fit une révérence, mais Mlle Marlin se contenta d’un froid hochement de tête. Tamasin nous remit deux billets. Sur le mien les services du chambellan avaient tamponné mon nom, suivi de l’appellation : « Avocat chargé des placets présentés au roi ».
    « Merci, mam’selle Reedbourne, dit Barak. Vous nous avez évité d’attendre dans les courants d’air de la tente.
    — En effet. Merci

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