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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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mille ! Des hommes sont allés jusqu’à Carlisle chercher du foin pour nourrir les chevaux.
    — C’est très bien organisé. Il y a même une donzelle qui parcourt la ville pour acheter les friandises destinées à la reine. » Je lui racontai notre rencontre avec Tamasin Reedbourne. Wrenne adressa un clin d’œil à Barak.
    « Elle était mignonne, n’est-ce pas ?
    — Assez jolie, monsieur. »
    Soudain, une pensée me revint à l’esprit. La petite m’avait dit avoir autorisé son garde du corps à entrer dans une échoppe, afin qu’il choisisse une étoffe pour son pourpoint. Or, l’homme en était ressorti les mains vides. J’écartai cette pensée.
    « Bien, dit Wrenne. Mettons-nous au travail. Les résumés peuvent être brefs. Je suggère qu’on commence tout de suite et qu’on ne s’arrête qu’une fois ivres de fatigue.
    — Oui. Je n’aimerais pas irriter le bureau du chambellan. Ni sir William Maleverer. »
    Wrenne se renfrogna. « Bien qu’il soit issu d’une vieille famille du Yorkshire, Maleverer est un malotru. Il ressemble à beaucoup de ceux qui ont été nommés au Conseil du Nord depuis le Pèlerinage de la Grâce. Il fait partie de ces nobliaux qui ne s’étaient pas joints à la rébellion et qui aujourd’hui proclament leur fidélité à la réforme alors qu’ils n’ont en fait aucune religion, hormis leur propre avancement. Ce sont des hommes ambitieux et sans pitié. Mais, dites-moi, qu’avez-vous vu des constructions de Sainte-Marie ?
    — C’est extraordinaire. Des centaines de charpentiers et d’artistes y construisent d’imposants pavillons. Au fait, quand le monastère a-t-il été détruit ?
    — Il y a deux ans. Dans une requête à Thomas Cromwell, l’abbé Thornton a demandé qu’on épargne le monastère. Dans le cas contraire, il sollicitait des terres et une pension… Ce qu’il a obtenu, conclut le vieil homme en partant d’un rire cynique.
    — Les abbés des grands monastères étaient des hommes avides et corrompus.
    — Et maintenant, Sainte-Marie appartient au roi et la maison abbatiale a été rebaptisée le Manoir du roi. » Il passa sa main sur sa joue, l’air songeur. « Peut-être va-t-on annoncer que la reine est enceinte.
    — Le roi serait sans doute heureux d’avoir un deuxième fils.
    — La succession royale, commenta-t-il en souriant. La lignée des oints du Seigneur traversant les siècles. La tête et l’âme du royaume, le sommet de l’échelle qui lie les hommes entre eux et assure la sécurité de tout et de tous.
    — Et nous, les juristes, nous nous trouvons quelque part vers le milieu, espérant parvenir au faîte, tout en craignant de choir.
    — En effet ! » s’écria Wrenne dans un éclat de rire. Il fit un geste qui englobait toute la pièce. « Voyez ma table placée sur sa plateforme, tout près du feu, de façon que, lorsqu’ils dressent leur propre table pour dîner, les serviteurs soient assis plus bas et plus loin de l’âtre. Tout a sa place sur la grande échelle des rangs terrestres, dans le grand théâtre du monde. Et c’est bien ainsi, car autrement nous aurions le chaos. » Il me fit un clin d’œil de connivence. « Même si je permets à Madge de rester assise près du feu afin qu’elle réchauffe ses vieux os. »
    Nous passâmes le reste de la journée à examiner les placets, ne nous interrompant que pour manger une assiette de la fade potée préparée par la vieille Madge. Certaines des requêtes étaient élégamment calligraphiée, frappées de lourds sceaux de cire, tandis que d’autres étaient griffonnées sur de minables bouts de papier. Barak rédigeait de brefs résumés des questions soulevées par chaque cas, sous ma dictée ou celle de Wrenne. Le vieil homme se montrait vif et sûr de lui, séparant prestement le bon grain de l’ivraie. La plupart des plaintes étaient insignifiantes et mettaient en cause de petits administrateurs. Nous travaillâmes dans un esprit de camaraderie, à la lueur de bougies allumées tôt pour éclairer le morne après-midi. Outre nos voix, on n’entendait que le tintement de la clochette du faucon et, de temps en temps, le carillon de la cathédrale.
    En fin de journée, Wrenne me tendit une feuille de papier couverte d’un maladroit griffonnage. « Voici quelque chose d’intéressant », fit-il.
    La requête émanait d’un fermier de la paroisse de Towton, située aux environs d’York. Il avait converti ses

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