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Sarah

Sarah

Titel: Sarah Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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fructifier sa
semence !
    Un rire pétilla dans leurs yeux, puis
éclata. Un grand rire plein de joie et de légèreté.
    Plus loin, Loth s’était dressé et
demandait :
    — Pourquoi riez-vous ? Pourquoi
riez-vous ?
    *
    * *
    Le lendemain, ils parvinrent aux abords
d’une vaste vallée qui s’étendait le long d’une chaîne de montagnes. Les verts
et les jaunes des champs de fleurs, de céréales et des pâturages s’y
entremêlaient comme un tissage. Des bêtes paissaient, des hommes travaillaient
dans les prés.
    La frustration gâcha leur émerveillement.
Pourquoi le dieu d’Abram leur désignait-Il ce pays-là ?
    Saraï, résumant ce que tout le monde
pensait, se tourna vers Abram :
    — Cette terre est magnifique, mais
apparemment elle n’est pas vierge d’hommes. Pouvons-nous y dresser nos tentes,
y construire une ville ?
    Abram contempla longuement le paysage qu’il
avait sous les yeux. De toute évidence, Yhwh avait voulu qu’il mesure toute la
beauté de ce pays avant d’y entrer. Oui, cette terre était capable de supporter
leur présence. À l’ouest et au sud on n’apercevait ni la laine blanche des
moutons ni les masses sombres du gros bétail. Il leur fit remarquer :
    — Il y a là de quoi nous accueillir.
    — C’est bien possible, répliqua
sombrement Arpakashad. Mais Saraï a raison : dès que nos troupeaux
laperont l’eau des rivières, que nos seaux remonteront celle des puits, cela engendrera
des querelles.
    Abram sourit sans s’offusquer. Il y avait
bien longtemps qu’on ne l’avait vu si réjoui et si serein. Rien ne semblait
capable d’entamer sa bonne humeur. Il hocha la tête.
    — Ce pays est en partie vide.
Regardez : au sommet de la montagne on aperçoit une ville. Venez.
    Il demanda que l’on fasse avancer trois des
meilleurs chariots attelés aux plus belles mules. Il en fit recouvrir
l’intérieur de draps propres et déclara :
    — Remplissez ces chariots de tous les
pains cuits d’hier et de ce matin. Ajoutez-y tout ce que nous possédons de
bonne nourriture : les agneaux fraîchement tués comme les fruits cueillis
ces derniers jours. Et allons offrir tout cela aux habitants de cette ville.
    Une femme, d’une voix aiguë, s’écria :
    — Tu nous dépouilles entièrement. Que
nous restera-t-il à manger ces jours prochains ?
    — Je ne sais pas, répliqua Abram. Nous
verrons. Peut-être les habitants de la ville nous donneront-ils de quoi manger
à leur tour…
    Abram paraissait si sûr de lui que, même si
ses mots pouvaient paraître présomptueux, chacun savait qu’il n’avait d’autre
choix que de suivre son obstination.
    *
    * *
    Dans la chaleur de l’après-midi, ils
prirent le sentier conduisant à la ville.
    Ils formaient une longue cohorte. Plus d’un
millier d’hommes, de femmes et d’enfants, le double au moins de petits bétails,
sans compter les chariots portant les tentes et les coffres, les troupeaux de
mules et d’ânes. On pouvait voir de loin le nuage de poussière soulevé par les
sandales et les sabots. On pouvait entendre les bêlements, les grincements des
essieux et même les cailloux roulés par le martèlement de leur pas.
    Aussi, à peine furent-ils parvenus en vue
de la ville que les trompes et les tambours sonnèrent l’alarme. Son long bâton
dans une main, l’autre reposant sur la sangle de sa mule, Abram prit garde à
n’avancer qu’avec lenteur. Il voulait que, depuis les murs, on puisse les
examiner à loisir et s’assurer qu’ils approchaient paisiblement, sans armes ni
esprit de bataille.
    Cependant, quand ils arrivèrent à une
portée de flèches des murs éblouissants de blancheur, l’énorme porte peinte en
bleu qui en constituait la seule ouverture demeura hermétiquement close.
    Des têtes et des lances se mouvaient entre
les crénelages de l’enceinte. Çà et là, d’étroites tours, fendues d’ouvertures
verticales, permettaient d’entrevoir des silhouettes.
    Abram leva son bâton. La colonne
s’immobilisa. Plaçant les mains autour de sa bouche, il cria :
    — Mon nom est Abram. Je viens en paix
avec mon peuple saluer ceux qui ont embelli cette terre et construit cette
ville !
    Abandonnant son bâton, il tendit la main
droite pour saisir celle de Saraï et, de la gauche, attrapa celle de Loth. Il
demanda que chacun en fasse autant. Les familles formèrent des grappes aux
mains nouées. Venant se placer au côté d’Abram et de Saraï, ils s’unirent en
une sorte de

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