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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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logement de Thames Street au moment où la nuit tombait. Il entra, demanda un brasero allumé à sa logeuse, l’épouse maussade d’un marchand, et gravit l’escalier branlant qui menait à sa mansarde. Toujours enveloppé de sa cape, il resta quelques instants allongé sur son lit, se remémorant tout ce qu’il avait vu, entendu et dit. Peu à peu, son esprit entrevit une logique d’ensemble ; après avoir allumé les chandelles, il défit ses affaires, sortit son nécessaire à écrire et se mit à noter sur un parchemin usagé les faits qui étaient maintenant clairs dans son esprit.

CHAPITRE V
    Corbett dormit tard le lendemain matin, mais, à son réveil, il relut le rapport qu’il avait rédigé la veille, l’étudiant soigneusement et y apportant différentes corrections jusqu’à en être satisfait. Puis, après s’être rapidement lavé, habillé et restauré, il prit sa cape, quitta sa mansarde et se rendit d’un pas vif vers le fleuve. Un soleil hivernal resplendissant semblait conforter son sentiment d’assurance tranquille quant au déroulement de sa mission. Il pensait savoir ce qui s’était passé dans l’église St Mary-le-Bow, mais n’aurait su dire le pourquoi ni le comment. Ces questions le tarabustèrent pendant le court trajet qu’il fit jusqu’à East Watergate où il loua une barque qui l’amena à Westminster après une traversée courte, mais pénible et glaciale. Il débarqua, rabattit le capuchon de sa cape pour éviter d’être reconnu, et se fraya un chemin dans la foule en contournant le Grand Hall. Il se dirigea alors vers l’un des plus petits bâtiments situés derrière, frappa à la porte et demanda à entrer. Lorsqu’une voix grincheuse lui intima l’ordre de s’en aller, il toqua à nouveau. L’homme de haute taille et d’allure ascétique qui finit par ouvrir avait un visage allongé et pâle, tout ridé et des yeux larmoyants qui clignaient à la lumière du jour. Il était vêtu d’une longue robe brune.
    — Maître Couville, c’est moi, Hugh Corbett. Êtes-vous devenu aveugle au point de ne pas me voir ou assez sénile pour ne pas me reconnaître ?
    Les traits tirés du vieillard s’éclairèrent d’un sourire et ses mains décharnées aux veines apparentes serrèrent les bras de Corbett.
    — Il n’y a que vous, Hugh, pour oser m’insulter ainsi ! murmura-t-il. Mon meilleur élève ! Entrez ! Entrez ! Il fait si froid dehors !
    Hugh pénétra dans la pièce mal éclairée et puant le suif, le charbon de bois et l’odeur tenace du cuir et du vieux parchemin. À part une table six tréteaux et un énorme tabouret, la salle était remplie de coffres en cuir et en bois de toute taille, dont certains débordaient jusqu’au sol de rouleaux de parchemins ; le long des murs, des étagères se superposaient jusqu’au plafond noirci, elles aussi chargées de parchemins. Tout cela donnait une impression de désordre, mais Corbett savait que Couville pouvait, sans se tromper, retrouver sur-le-champ n’importe quel manuscrit. Il s’agissait là d’une partie des archives de la Chancellerie et de l’Échiquier, qui remontaient à plusieurs siècles. Tout document publié ou reçu y était rangé à une place bien précise. C’était le royaume de Nigel Couville qui avait été autrefois premier clerc à la Chancellerie et à qui on avait donné ce poste en guise de sinécure ou de bénéfice, en signe de reconnaissance pour ses longs et loyaux services envers la Couronne. Couville avait été le mentor et le maître de Corbett lorsque celui-ci avait débuté sa carrière de clerc, et, en dépit de la différence d’âge et d’expérience, ils étaient devenus très amis.
    Questions et remarques se succédèrent, mais Corbett esquiva la curiosité empressée du vieillard jusqu’à ce que Couville éclatât de rire :
    — Allons, Hugh ! s’exclama-t-il. Que voulez-vous ? Vous n’êtes pas venu dans le seul but de taquiner un vieil homme, n’est-ce pas ?
    Corbett esquissa un sourire en opinant avant d’expliquer rapidement en quoi consistait sa mission et ce qu’il recherchait. Couville, assis, l’écouta patiemment jusqu’à ce qu’il eût terminé ; il se leva alors et, perplexe, le menton dans la main, parcourut la pièce du regard, passant en revue les coffres les uns après les autres. Mais il hocha la tête.
    — Je suis désolé, Hugh. Je ne peux vous aider. Ce que vous cherchez doit se trouver aux Archives de la

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