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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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rien dit ? demanda-t-il anxieusement. Il vous a sûrement raconté quelque chose.
    L’homme s’essuya la bouche et fixa un point derrière la tête de Corbett.
    — Une devinette, seulement, répliqua-t-il. Un bon matin, il est revenu à l’aube, en fait, c’était le jour même où il a disparu. Il était tout excité et il m’a posé une devinette. Voyons, comment c’était déjà ?
    Il s’arrêta, les sourcils froncés sous l’effort de la réflexion.
    — Ah oui ! continua-t-il. « Quand un arc inutilisable est-il plus efficace qu’un arc utilisable ? »
    — Et la réponse ? coupa Corbett.
    — La réponse de Savel, dit calmement le tavernier, fut une autre énigme : « Quand il contient toutes les autres armes. »
    Il se leva.
    — C’est tout. J’y vais maintenant et vous, vous feriez bien de partir aussi.
    Il s’éloigna, laissant Corbett plongé dans ses réflexions.
    Premièrement, Savel avait dû découvrir quelque chose, grâce, probablement, à la vieille sorcière qu’on avait tuée. Deuxièmement, à en juger par le court message envoyé à Burnell, il devait y avoir un rapport avec une secte de sorciers et de rebelles. Mais cette devinette ? Est-ce que l’arc aurait quelque chose à voir avec St Mary-le-Bow {22}  ? En ce cas, pensa Corbett, voilà un lien ténu entre une secte secrète et la mort de Duket. Il essaya de résoudre la devinette, mais finit par décider qu’elle pouvait signifier n’importe quoi. Si elle faisait référence à St Mary-le-Bow, cela ne valait pas la peine de s’en soucier pour le moment ; sa mission était de retrouver les meurtriers et les motifs de l’assassinat qu’ils avaient si efficacement perpétré.
    Corbett jeta un coup d’oeil à la ronde. La taverne était bondée et encore plus bruyante qu’auparavant. Le colporteur, ivre à présent, offrait une fiole contenant, selon ses dires, des larmes de la Vierge Marie. Corbett observa attentivement certains clients et comprit qu’il était temps de s’en aller. Il se sentait mal à l’aise, comme si un être malfaisant, une présence maléfique le surveillait, mais cela pouvait être n’importe qui, n’importe lequel de ces regards qui le jaugeaient avant de se dérober. Corbett eut soudain peur. Il sentit ses cheveux se dresser sur sa tête et lutta contre l’envie de se lever et de s’enfuir. La bière forte le rendait somnolent et il se raidit, sachant qu’il lui fallait encore retrouver son chemin jusqu’au fleuve. Une femme, prostituée à perruque blonde et lâche robe écarlate, vint se pencher à sa table ; elle avait un regard de vieille dans un doux visage d’adolescente, et elle lui promit en minaudant toutes sortes de plaisirs en échange d’un peu de bière et de quelques pièces. Corbett sentit la panique le gagner. Il se leva, écarta la fille qui lui lança un chapelet d’injures imagées, et fonça vers la porte en jouant des coudes. Est-ce ainsi, pensa-t-il, que l’on avait piégé Savel ? Un coup sur la tête avant d’être emporté au loin ? Corbett ouvrit la porte et plongea dans le silence glacé de la nuit, mais il faillit crier en voyant un monstre poilu et noir s’avancer vers lui. Il se recula contre la porte et regarda s’approcher la silhouette masquée et maléfique de Satan.
    Il voulut saisir son poignard, mais le masque grotesque se souleva soudain et révéla un visage d’adolescent qui lui souriait. Corbett, les genoux tremblants, poussa un soupir de soulagement et s’écarta pour laisser passer le jeune homme... et le Satan de pantomime entra dans la taverne.
    Reprenant son calme, Corbett arrangea sa cape et dégaina son long poignard gallois. Le serrant contre sa poitrine, il parcourut les ruelles tortueuses et défoncées, en s’efforçant d’en éviter le caniveau central et les tas d’ordures devant les maisons. Des ombres s’agitaient au plus profond des ténèbres, mais, à la vue de son poignard, elles le laissèrent passer sans dommage. Corbett poussa un grand soupir en tournant dans une rue qu’il savait mener à la rive, mais s’arrêta tout d’un coup. Il était sûr d’avoir entendu des pas derrière lui, comme un glissement discret sur les pavés. Il se retourna d'un bloc, mais ne vit rien. Il poursuivit son chemin ; la rive était devant lui.
    Il aperçut la lumière des torches et des passeurs et entendit le bruit de leurs voix. Il continua à marcher. Le son derrière lui reprit, presque comme un pas

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