Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
communes du district de Charleville ( 45 ), en farine allemande, charbons, pommes de terre, etc...
« Considérant qu‘il y a nécessité absolue de continuer le fonctionnement de ce ravitaillement ;
« Considérant que, pour l’année 1916, les autorités allemandes ont fixé à 20% de la valeur de la récolte la part qui doit être affectée au Crédit allemand, mais que la somme représentée par ces 20% sera tout à fait insuffisante. »
Pour ces motifs, décide d’abandonner 50% de la valeur de la récolte de 1916, et autorise le président du Comité de district de Charleville à donner, au nom de la commune, quittance de cette somme, dont le montant sera versé au fonds du Crédit allemand et inscrit sur les livres du district, au crédit de la commune ( 46 ).
La situation de la ville, qui ne peut plus émettre de bons municipaux pour son compte personnel, oblige alors le Conseil à faire appel à la Caisse du Syndicat ardennais de ravitaillement (région de Sedan) pour deux prélèvements de 100.000 francs et de 300.000 francs sur la Caisse syndicale ; et il devra encore, pour la même raison, prélever 300.000 francs en avril 1917.
Dans cet ordre d’idées, la Gestion de guerre au 30 septembre 1916 fixe surtout l’attention de nos édiles en la séance du 30 octobre. — Malgré l’intérêt qu’ils présentent, nous ne pouvons détailler à cette place les innombrables titres de compte qui en sont les éléments constitutifs (plus de 150) : cet état représente un travail dont il convient de louer ceux qui l’ont dressé.
A cette date du 30 septembre 1916.
Le compte ville se monte à
fr.
901.061.19
Les avances faites par la ville s’élèvent à
—
139.432.43
Les dépenses de guerre s’élèvent à
—
838.357.98
Les avances sur réquisitions s’élèvent à
—
16.695.31
Total
fr.
fr. 1.895.546.91
Plus tard, cette comptabilité sera certainement publiée in extenso par les soins du Conseil, et nous-même disons ailleurs ce qui concerne l’Hospice et le Bureau de Bienfaisance ( 47 ).
La liberté du travail, tant préconisée, n’est plus devise pratiquée en ces jours de calamiteuse oppression ; et les ouvriers civils, dénués de vêtements, de chaussures, sont dignes de sollicitude : les crédits utiles à ces fins sont donc votés.
On doit regretter dans l’attribution faite en cette même réunion du 30 septembre, de bons de 7 francs pour les filles, de 6 francs pour les garçons, et de 2 francs pour les enfants des écoles maternelles ( 48 ), l’exclusivisme qui ne comprend, dans cette décision communale, que les élèves nécessiteux des écoles publiques. — Ceux des écoles libres, dont les pères ou les frères payaient, eux aussi, généreusement alors l’impôt du sang, avaient assurément autant de droit au même subside.
La cherté des vivres pose le problème de savoir s’il n’est pas opportun d’établir une taxe sur certains produits alimentaires, tels que les légumes ; — de même, l’ augmentation du prix du gaz , dont les Allemands sont consommateurs au même titre que la population civile, puis la saisie du coke qui nous prive d’un combustible d’autant plus nécessaire que la houille est plus rare, sont l’occasion de correspondances entre la municipalité et une maison de Saarbruck, par intermédiaire de la Commandanture, et de démarches auprès de l’autorité ; — enfin, les conseillers adressent une nouvelle requête à l’administration allemande à l’effet d’obtenir le retour à Sedan des ouvriers — pour la plupart fort jeunes, privés depuis si longtemps des soins qu’ils pourraient recevoir dans leurs familles ( 49 ).
Des ordres, rigoureux comme toujours, de faire enlever chez les émigrés, après scrupuleuses perquisitions ( 50 ), les vêtements d’hommes et de femmes, forcent le Conseil qui avait jusque là temporisé, à aviser à un mode d’exécution : il s’arrête à une commission répartie en cinq groupes dont chacun comprendra : l’employé de la mairie chargé des inscriptions, l’expert en lingerie et l’expert en vêtements, tous choisis parmi des commerçants en ces articles, et dont le rôle, en assistant à l’inventaire, sera d’estimer les articles à réquisitionner ( 51 ).
Une autre exigence de l’autorité allemande veut le versement immédiat d’un cautionnement de 18.000 marks par l’usine à gaz , si celle-ci entend être livrée d’une commande de charbon pour 3 mois. Il est
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