Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
Tavernier se mirent encore vaillamment en campagne, encouragés par la générosité du Comité, prêchant eux-mêmes d’exemple et faisant appel à de nouveaux élans par la remise d’une persuasive poésie de l’une de nos concitoyennes, M elle M. Tangre :
« ..... Donnons a fin qu’après la guerre
Le père avec bonheur serre encore en ses bras
Tous ceux qu’il a quittés pour courir aux combats.
Et si son nom, grandi par un noble martyre,
Est celui d’un héros que la patrie admire,
Héros obscur tombé dans l’ombre du chemin,
Mais qu’une grande voix glorifiera demain,
Donnons pour que d’en haut il contemple, il bénisse
L’amour qui pour les siens va jusqu’au sacrifice... »
La vision de la douce et compatissante charité console un peu des spectacles de la force brutale et sans entrailles !
Ce fut vraiment miracle qu’en juin 1916 les ressources de la Commission étant épuisées, et leur santé trahissant les deux quêteurs, si méritants, MM. J. Tavernier et A. Pierrot ( 87 ), 5.000 francs purent être derechef réunis ( 88 ) ; et, sur le rapport du secrétaire M. A. Rouy, une somme égale fut obtenue du Conseil municipal.
En 1917-18, la collecte fut faite par M mes Chapsal, Charles Halleux et George Rozoy.
On se trouva, de la sorte, pouvoir aller encore au plus pressé ; et, au mois de janvier 1918, avaient été accordés les importants secours que nous avons dits tout à l’heure. — (Au 31 octobre de la même année, ils atteignaient le chiffre de 51.833 fr.75.)
C
Société civile des Prêts
Quant à la Société civile des prêts , son action était aussi étendue qu’opportune; toutes les classes s’adressaient à elles.
Des actes absolument réguliers ayant été passés, le Conseil municipal avait mis à sa disposition, depuis le 17 novembre 1914 jusqu’en mars 1917, des sommes successives s’élevant ensemble à 550.000 francs, dont les quarante-six sociétaires garantissaient le remboursement à la municipalité, dans l’année de la cessation des hostilités.
Cette coopération effective de la ville permit à l’œuvre des prêts de venir en aide à des situations très gênées, et à beaucoup de nos concitoyens de subsister, tellement l’existence était précaire pour tous ( 89 ).
Mais au printemps de 1917, la Société devait aviser le maire qu’il lui était impossible de prolonger ; car ses prêts atteignaient presque 550.000 francs, et les garanties déposées n’autorisaient plus à s’engager au-delà. — Trop surchargée déjà, la Ville ne pouvait reprendre purement et simplement pour son compte personnel les opérations de la Société. Heureusement, un contrat intervint, aux termes duquel « la Ville de Sedan continuait ces « opérations, en faveur des emprunteurs justifiant des cautions « suffisantes, sous les mêmes conditions et formes que précé-« « demment, et ce par l’entremise de la Commission ( 90 ) ». Une clause expresse notifiait que, par acte séparé, tous les membres de ladite Société civile ou leurs représentants ratifiaient entièrement la convention faite ; et qu’un délégué de la municipalité serait adjoint à la Commission : M. Henri Hubert, chef du Secrétariat de la mairie, fut désigné à ce titre.
Pour l’application de ce nouveau service, un premier crédit de 50.000 francs fut voté, le 20 avril, par le Conseil ; de ce mois d’avril au 31 décembre 1917, la Ville prêta — avec le concours de la Commission — encore 87.000 francs ( 91 ), et au 31 octobre 1918, le chiffre total des prêts était de 654.000 francs.
D
La Maternité .
Entreprendre de retracer le concours excellent de tant d’oeuvres privées, pendant cette abominable guerre, serait au-dessus de notre faiblesse ! Nous laisserions, malgré nous, dans l’ombre trop de dévouements qui se prodiguèrent, trop de bonnes et généreuses volontés qui surent se multiplier. Mais la récompense de ces pieuses initiatives appartient à Celui qui, selon le mot d’Ozanam, ne laisse pas plus se perdre une goutte de nos sueurs qu’une perle de ses rosées.
Ici, la Société de la Maternité se dépense ; elle tient ses réunions comme au temps de la paix, le premier lundi de chaque mois, d’abord chez M me Em. Meyer, vice-présidente ( 92 ), et ensuite chez M me Charles Halleux qui cumule valeureusement la triple charge de présidente, de secrétaire et de trésorière. Laissons-lui la parole pour résumer, par exemple, en quelques mots
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