Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
économiques.
L’action des œuvres de bienfaisance se lie à la pensée de bien des situations gênées, mais en même temps elle est, par son but même, fort belle, et c’est un repos de s’y arrêter.
Déjà nous avons eu l’occasion de parler des Fourneaux économiques ( 78 ) : ils avaient, en 1870-71, rendu de signalés services que nous avons consignés dans notre livre sur Sedan à cette triste époque; mais il n’est pas de comparaison à établir entre leur fonctionnement d’alors et celui de 1914-1918.
Cette institution, naguère si largement soutenue par MM. André et Léon Ninnin, fut dès la première heure de la guerre, reprise par celui-ci, en mémoire, nous pouvons bien le dire, de son regretté frère, et comme impérieusement réclamée par les circonstances.
En 4 ans et 4 mois, du 4 août 1914 au 3 décembre 1918 ( 79 ), les Fourneaux économiques distribuèrent 1.097.486 rations, dont la répartition est intéressante :
775.885 jetons,
103.624 rations aux prisonniers et aux émigrés,
217.977 rations payantes.
1.097.486 rations ( 80 ), comprenant:
1.094.969 rations de bouillon,
690.025 rations de viande,
387.065 rations de pain,
443.835 rations de pommes de terre,
1.097.486 rations d’autres légumes.
soit 3.713.380 rations diverses.
Le bilan des Fourneaux s’établit ainsi:
En caisse au 4 août 1914
fr.
294 25
Souscriptions
—
22.623 40
Vente de jetons
—
6 90
Levée du tronc
—
11.85
Rations payées 217.977 pour
—
32.696.55
Subventions de la Ville
—
176.000 »
fr.
231.632 95
Les dépenses se totalisent comme suit :
Pain
fr.
25.006 20
Viande
—
132.575 90
Légumes
—
48.998 05
Sel
—
1.054 80
Aménagement et matériel
—
993 30
Divers
—
1.061 35
Charbon, bois, éclairage
—
5.815 30
Appointements du personnel
—
14.223 »
En caisse le 3 décembre 1918
—
1.905 05
fr.
231.632 95
EN CAISSE
—
1.905 05
Redû à deux bouchers :
MONTANT DES DÉPENSES
fr.
236.670 30
Si les récompenses sont l’éloge de ceux à qui elles sont décernées, cette gestion et ces chiffres sont à la louange du Comité administrateur chaque jour à la peine pour la préparation, la distribution, la surveillance, les écritures, les approvisionnements de toute espèce, et les mille détails dont on se doute seulement quand on est à la peine. Et il faut en avoir été les témoins édifiés pour féliciter de leur long et énergique dévouement, qui n’a pas connu de défaillance, MM. Léon Ninnin, Pime-Godron, E. Colas, Porte ; M. et M me Hollinger et leurs enfants ; les ouvrières si exactes ; et ces Filles de la Charité quotidiennement de service, levées de grand matin, debout pendant plus de quatre heures, et servant avec un gracieux empressement chaque arrivant.
Dans un beau livre ( 81 ), Maxime du Camp rendait un délicat hommage à« Sœur Marie », qui s’efforçait de dissimuler sa constante abnégation sous les ailes de sa coiffe blanche... « Sœurs Angèle, Elisabeth et Augustine », vous avez été admirables, comme les Filles de Saint-Vincent-de-Paul, dans notre Hospice de Sedan et nos hôpitaux, et sur les champs de bataille, partout enfin où l’on a pu vous voir à l’œuvre; — telles aussi, à toute heure, les Petites Sœurs des pauvres , en leur asile des vieillards à Glaire ( 82 ) !...
B
Commission de Secours.
A côté des Fourneaux, une Commission de Secours , entrée en fonctions le 9 octobre 1914, rendait d’inappréciables services.
Au 10 janvier 1918, elle avait donné. fr. 48.433 35 Et n’avait plus, disponibles, que. . fr. 3.587 50 ( 83 ) La gratitude unanime doit aller à chacun de ses quinze membres ; c’étaient MM. L. Ninnin, vice-président ; A Rouy, secrétaire-trésorier, qui fournit un labeur considérable ( 84 ) ; M. l’archiprêtre Delozanne ; M. le doyen Adam ; M. le pasteur Cosson ; MM. Paul Bacot ; E. Béchet de Balan ; Ad. Benoît, Bourdet, conseiller municipal ( 85 ) ; Guibourg ( 86 ) ; Ch. Lamotte ; Aug. Philippoteaux ; Alfred Pierrot ; J. Tavernier et K. Weill.
Les subventions que nous avons mentionnées (Chapitre I er , passim ), les libéralités de beaucoup de Sedanais, provoquées ou recueillies par des commissaires très dévoués dans cette tâche aussi méritoire qu’essentielle, furent les sources qui permirent au Comité d’agir activement : ses bienfaisants offices suffisent à son panégyrique.
Ajoutons cependant qu’à l’approche du deuxième hiver, angoissant, de la guerre, MM. Alf. Pierrot et J.
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