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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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gravées dans la pierre.
    — Vous disiez que vous aviez découvert le sépulcre, dit-il. Y êtes-vous entrée ?
    — Oui.
    — Alors vous avez lu l’inscription sur le sol, « Fujhi, poudes ; Escapa, non ». Et depuis, ces mots vous hantent, n’est-ce pas ?
    — Oui, mais comment le savez-vous ? s’étonna Léonie en écarquillant les yeux. Je ne comprends même pas leur sens, et pourtant ils se répètent sans cesse dans ma tête.
    — Dites-moi, madomaisèla, reprit-il après un petit silence, que pensez-vous avoir trouvé là-bas ? Dans le sépulcre ?
    — Le lieu où marchent les esprits, s’entendit-elle répondre, et elle sut que ses mots sonnaient juste.
    Baillard resta silencieux pendant ce qui sembla à Léonie durer un siècle.
    — Vous m’avez demandé tout à l’heure si je croyais aux fantômes, madomaisèla, finit-il par dire. Il y a plusieurs sortes de fantômes. Ceux qui ne peuvent reposer en paix parce qu’ils ont mal agi, qui cherchent le pardon ou l’expiation, ou voudraient réparer le mal qu’ils ont fait. Et ceux à qui l’on a fait du tort, et qui sont condamnés à errer jusqu’à ce qu’ils trouvent quelqu’un qui prenne leur défense et leur rende justice.
    Il la regarda.
    — Avez-vous cherché les cartes, madomaisèla Léonie ?
    Elle hocha la tête, puis le regretta, car la pièce se mit aussitôt à tourner autour d’elle, comme si elle se trouvait sur le pont d’un bateau par temps de houle.
    — Mais je ne les ai pas trouvées. Tout ce que j’ai trouvé, c’est une partition de musique pour piano, ajouta-t-elle d’une voix qui lui semblait étrangement cotonneuse.
    — Cette partition, l’avez-vous emportée hors du sépulcre ?
    Léonie se revit fourrer la musique dans la poche de sa veste alors qu’elle descendait la nef pour sortir dans le crépuscule de la forêt. Puis, plus tard, la glisser entre les pages du livre de son oncle.
    — Oui, je l’ai prise, répondit-elle en bredouillant un peu.
    — Léonie, écoutez-moi. Vous avez de la force et du courage. Forca e vertu. Ce sont de grandes qualités quand on en fait bon usage. Vous savez aimer, dit-il, et il jeta un coup d’œil vers l’autre côté de la table où Anatole était assis, puis son regard se posa sur Isolde, avant de revenir à Léonie. De grandes épreuves vous attendent, je le crains. Votre amour sera éprouvé. Vous serez amenée à agir. Les vivants auront besoin de vos services, et non les morts. Ne retournez pas au sépulcre, à moins que cela ne devienne absolument nécessaire.
    — Mais je…
    — Mon conseil, madomaisèla, c’est que vous remettiez Les Tarots dans la bibliothèque. Oubliez tout ce que vous avez lu. C’est à bien des égards un livre captivant, mais pour l’instant, il faut vous sortir tout cela de l’esprit.
    — Monsieur Baillard, je…
    — Vous avez dit que vous aviez peut-être mal compris le contenu du livre… Mais non, Léonie. Vous avez très bien compris.
    Elle tressaillit en l’entendant l’appeler juste par son prénom, sans autre préambule.
    — Alors c’est vrai ? Les cartes peuvent invoquer les esprits des morts ?
    Il ne répondit pas directement.
    — Avec la bonne concordance du son, de l’image et du lieu, de telles choses peuvent en effet se produire.
    La tête lui tournait. Les questions se pressaient sur ses lèvres, mais elle était incapable de les formuler.
    — Léonie, dit-il en la ramenant à lui. Gardez vos forces pour les vivants. Pour votre frère. Pour sa femme et son enfant. Ce sont eux qui auront besoin de vous.
    Sa femme ? Son enfant ?
    La confiance qu’elle avait en M. Baillard faiblit un instant.
    — Non, vous faites erreur. Anatole n’a pas de…
    Alors la voix d’Isolde se fit entendre du bout de la table.
    — Mesdames, si vous voulez bien me suivre ?
    La pièce s’emplit aussitôt du bruit des chaises tirées sur le parquet en bois tandis que les invités se levaient de table.
    Léonie se dressa en chancelant un peu. Les plis de sa robe glissèrent jusqu’au sol en ondoyant.
    — Je ne comprends pas, monsieur Baillard. Un moment, j’ai cru comprendre, mais je m’aperçois que je me suis trompée.
    Elle s’interrompit, se rendant soudain compte de son état. L’alcool lui était monté à la tête et elle avait le plus grand mal à tenir debout. Elle s’appuya sur la chaise de son voisin pour garder l’équilibre.
    — Et vous suivrez mon conseil ? lui dit-il.
    — Je

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