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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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étaient trop occupés à régler leurs problèmes pour s’en soucier. Toujours debout par peur d’avoir l’air sans-gêne en s’asseyant, Meredith joua une ou deux octaves en do mineur de la main gauche, en bas du clavier. Puis elle esquissa un arpège de la main droite. Le toucher était sensible et agréable sous ses doigts.
    Familier, même.
    Le tabouret était en acajou, avec des pieds sculptés et un siège tapissé de velours rouge piqué de clous en cuivre. Meredith ne savait pas résister à la curiosité qui la poussait toujours à regarder chez les gens les rayons de leur bibliothèque, dès qu’ils avaient le dos tourné. Cette fois encore, elle y céda, et souleva le siège qui formait un couvercle. Une odeur de bois, de crayon, de vieux papiers s’échappa du coffre où étaient empilés des recueils et des feuilles volantes de partitions. En fouillant, Meredith découvrit avec un sourire le Clair de Lune et La Cathédrale engloutie de Debussy, bien reconnaissables à leurs couvertures jaune pâle de chez Durant. Elle trouva aussi des sonates connues de Beethoven et de Mozart, ainsi que les volumes un et deux du Clavier bien tempéré. Des classiques, des manuels d’exercices, un ou deux airs d’Offenbach extraits de La Vie parisienne et de Gigi.
    — Surtout, prenez votre temps, dit une voix derrière son dos.
    — Hal !
    Confuse, elle laissa retomber le couvercle du tabouret, puis se tourna vers lui. Il avait bien meilleure mine. Les rides de souci et de chagrin avaient disparu du coin de ses yeux et il avait repris des couleurs.
    — Vous avez l’air surprise, dit-il en lui souriant. Avez-vous cru que je vous avais posé un lapin ?
    — Non… Enfin, disons que cela m’a traversé l’esprit.
    — Eh bien je suis là, tout beau tout neuf, fin prêt et à votre service, dit-il en écartant les bras.
    Comme ils restaient immobiles, un peu gênés, Hal se pencha et l’embrassa sur la joue.
    — Excusez-moi d’être en retard. Mais si vous voulez continuer…, dit-il en indiquant le piano.
    — Non, non, assura Meredith. Peut-être plus tard.
    Ils traversèrent le hall. Meredith sentait sa présence, toute proche, ainsi que l’odeur de son savon et de son après-rasage.
    — Savez-vous par où vous voulez commencer pour retrouver sa trace ? lui demanda-t-il.
    — La trace de qui ?
    — De Lilly Debussy, pardi ! dit-il d’un air surpris. C’est bien ce que vous comptiez faire ce matin ? Un peu de recherche ?
    — Oui, bien sûr, répondit Meredith en rougissant.
    Elle n’avait pas envie d’expliquer la véritable raison de sa présence à Rennes-les-Bains. C’était trop personnel. Mais la question de Hal avait si bien correspondu à ce qui occupait son esprit qu’elle en était troublée, comme s’il était télépathe.
    — Nous partons sur les traces de la première M me  Debussy, confirma-t-elle. Si vraiment Lilly est venue ici, je vais découvrir dans quelles circonstances et pourquoi.
    — Si nous prenions ma voiture ? proposa Hal. Je me ferai un plaisir de vous servir de chauffeur.
    Cela me laisserait la liberté de prendre des notes et de mieux m’orienter en consultant les cartes, se dit Meredith.
    — Volontiers.
    Alors qu’ils sortaient et descendaient les marches du perron, Meredith eut l’impression que, dans son dos, la jeune fille de la photo la suivait du regard.

45.
    L’allée et les terres alentour semblaient très différentes, à la lumière du jour.
    Le soleil d’octobre baignait les jardins, ravivant toutes les couleurs. Par la vitre ouverte, Meredith humait l’odeur de feux de broussailles et celle du soleil sur les feuilles encore humides. Un peu plus loin, une lumière diffuse tombait sur les buissons d’un vert profond et la haute haie de buis. Tout était souligné d’or et d’argent.
    — Je vais prendre par la petite route de campagne, annonça Hal. Pour aller à Rennes-le-Château, c’est bien plus rapide que de passer par Couiza.
    La route montait en lacets à travers des collines où foisonnaient des arbres et des buissons d’essences différentes, châtaigniers, chênes, genêts, noisetiers et bouleaux, dans une symphonie de couleurs chaudes allant du vert au brun, avec çà et là des taches plus vives d’écarlate, de jaune d’or, et des reflets cuivre et argent. Par terre, de grosses pommes de pin tombées semblaient avoir été mises là pour indiquer la route.
    Il y eut un dernier virage, et soudain ils

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