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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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tête en se sentant rougir comme une écolière.
    Georges apporta la bouteille dans un seau à glace et lui versa du vin dans un grand verre en forme de tulipe. Meredith en avala plusieurs gorgées, puis elle prit la carte des cocktails posée sur la table et s’éventa tout en contemplant les rayons chargés de livres qui s’étageaient dans la pièce du sol au plafond. Y avait-il parmi eux des volumes qui avaient survécu à l’incendie ? Elle pourrait toujours poser la question à Hal. La famille Bousquet possédait une imprimerie. Peut-être existait-il des ouvrages ayant un lien avec les familles Lascombe et Vernier ? Ou bien il ne restait plus rien de la bibliothèque d’origine et tous ces livres provenaient en fait d’un vide-grenier.
    Elle regarda par la fenêtre l’obscurité qui s’étendait au-dehors. Tout au fond, on distinguait encore les silhouettes mouvantes des arbres qui oscillaient, telle une armée d’ombres. Fugitivement, elle se sentit épiée, comme si quelqu’un venait juste de passer devant la fenêtre pour regarder à l’intérieur. Elle scruta la pénombre, mais ne vit rien.
    Puis elle entendit des pas se rapprocher derrière elle et, tout émotionnée, elle se retourna, les yeux brillants.
    Mais au lieu de Hal, c’était son oncle, Julian Lawrence, qui se tenait devant elle. Gênée, elle se ressaisit et se leva.
    — Je vous en prie, mademoiselle Martin, restez assise, dit-il en posant une main sur son épaule, et elle sentit dans son haleine une légère odeur de whisky.
    Julian s’affala d’autorité dans le fauteuil en cuir à la droite de Meredith, avant qu’elle puisse lui dire que c’était la place de Hal. Se penchant en avant, il se versa un verre de vin et se radossa.
    — Santé, dit-il en levant son verre. Et mon neveu ? Il s’est encore évaporé ?
    — Il est allé réserver une table pour le dîner, répliqua-t-elle d’un ton courtois, quoique assez peu cordial.
    Julian se contenta de sourire. Il était vêtu d’un costume en lin clair et d’une chemise bleue ouverte au col. Bien calé dans le fauteuil rouge, il semblait toujours aussi à l’aise et sûr de lui, avec son teint hâlé, son allure sportive. Cependant il était un peu congestionné, remarqua Meredith en le détaillant l’air de rien. Et ses mains trahissaient son âge. En fait, il devait avoir la cinquantaine bien sonnée, au lieu des quarante-cinq ans qu’elle lui avait prêtés. Il ne portait pas d’alliance.
    Oppressée par le silence qui s’éternisait, Meredith leva la tête vers son visage. Il la fixait toujours du même regard franc.
    Le même que celui de Hal, songea-t-elle.
    Elle chassa la comparaison de son esprit.
    — Que savez-vous sur les cartes de tarot, mademoiselle Martin ? lui demanda Julian en reposant son verre.
    Sa question la prit complètement au dépourvu. Ébahie, elle le regarda en se demandant pourquoi diable il abordait ce sujet-là, sans préliminaires. Ses pensées allèrent à la photographie qu’elle avait dérobée dans le hall, au jeu de cartes, aux sites qu’elle avait consultés, aux notes musicales, aux arcanes qui leur étaient associés, et elle se sentit rougir comme s’il l’avait prise sur le fait, alors qu’il n’en pouvait rien savoir. Pis, elle vit que son embarras lui faisait manifestement plaisir.
    — Tout ce que j’en connais, c’est ce qu’en dit le personnage de Jane Seymour dans le film Vivre et laisser mourir , répondit-elle, comme par boutade.
    — Ah oui, la belle Solitaire… Personnellement, poursuivit-il, voyant que Meredith restait silencieuse, l’histoire du tarot m’intéresse, même si je ne crois pas un seul instant qu’il faille se fier à la cartomancie pour conduire sa vie.
    Sa voix aussi ressemblait à celle de Hal, se dit Meredith. Ils avaient la même façon de scander leurs phrases en insistant sur chaque mot. Seule différence, et elle était de taille, Hal ne savait pas cacher ses sentiments, alors qu’il y avait toujours une nuance de moquerie dans la voix de Julian. De sarcasme même. Elle jeta un coup d’œil vers la porte du bar, qui restait obstinément close.
    — Connaissez-vous les principes qui sous-tendent l’interprétation des cartes de tarot, mademoiselle Martin ?
    — Non, je n’y connais pas grand-chose, répondit-elle en souhaitant vivement qu’il change de sujet.
    — Ah ? D’après ce que m’a dit mon neveu, j’aurais cru que cela vous intéressait. Il paraît

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