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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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souhaite une bonne fin de séjour parmi nous.
    Il posa la main sur l’épaule de son neveu et Meredith vit que Hal luttait pour ne pas se dégager.
    — Hal, pourrais-tu passer me voir dans mon bureau après le dîner ? Il y a une ou deux choses dont j’aimerais te parler.
    — Ce soir ?
    — Ce soir, répondit Julian en soutenant son regard.
    Hal hésita, puis acquiesça d’un bref hochement de tête.
    Ils restèrent assis en silence jusqu’à ce que Julian soit hors de vue.
    — Je ne sais pas comment tu fais pour…, commença Meredith, puis elle s’interrompit.
    Règle, numéro un : ne jamais critiquer la famille d’autrui.
    — Comment je fais pour le supporter ? compléta Hal d’un air farouche. Je ne le supporte pas. Dès que j’aurai réglé la situation, je me tire d’ici.
    — Et tu approches du but ?
    Meredith vit son humeur belliqueuse le quitter d’un coup, comme si ses pensées passaient de sa haine pour son oncle à la douleur qu’il ressentait d’avoir perdu son père. Il se leva, fourra ses mains dans ses poches, et lui jeta un regard voilé par le chagrin.
    — Je te raconterai ça au dîner.

64.
    Julian ouvrit une nouvelle bouteille, se servit un whisky bien tassé, puis s’assit à son bureau. Le paquet de cartes était posé devant lui.
    Ce n’est qu’une perte de temps, se dit-il.
    Cela faisait des années qu’il épluchait chaque figure du jeu Bousquet à la recherche d’un code ou d’un élément clef qui lui aurait échappé. Quant à la quête du jeu original, elle l’occupait depuis sa première venue dans la vallée de l’Aude, quand il avait eu vent des rumeurs qui circulaient à propos d’un trésor enterré sous les montagnes, les rochers, le lit des rivières.
    Puis Julian avait acquis le Domaine de la Cade, et comme bien d’autres avant lui, il en était vite venu à la conclusion que toutes ces légendes entourant Rennes-le-Château n’étaient qu’un canular, et que les prospections de l’abbé Saunière visaient des trésors plus matériels que spirituels.
    Alors on lui avait parlé à diverses reprises d’un certain jeu de cartes. Selon les histoires qu’il avait glanées ici et là, ces cartes révélaient non pas l’emplacement d’un seul tombeau, mais celui du trésor de l’Empire wisigoth dans son entier. Il s’agissait peut-être même des richesses qu’avait contenues le Temple de Salomon, pillées par les Romains à la fin du 1 er siècle apr. J.-C., et dont les Wisigoths s’étaient à leur tour emparés lors de la chute de Rome, au V e siècle.
    Or, d’après les rumeurs, les cartes étaient cachées dans l’enceinte même du domaine. Julian avait dépensé jusqu’à son dernier sou pour tenter de les retrouver en effectuant des fouilles systématiques à partir des ruines du sépulcre wisigoth et de la zone environnante. Ce n’était pas un terrain facile. Il avait donc fallu engager à grands frais une main-d’œuvre importante.
    Sans résultat.
    Une fois son prêt bancaire épuisé, il avait commencé à se servir dans les caisses de l’hôtel. Heureusement, les rentrées d’argent se faisaient en partie en liquide. Mais les frais généraux étaient lourds, et l’affaire commençait à peine à tourner qu’il avait fallu rembourser les échéances des emprunts. Il avait continué à se servir, en pariant sur l’avenir.
    Ce n’est qu’une question de temps, se rassura-t-il.
    Julian vida son verre d’un trait.
    Seymour aurait dû faire preuve de patience et lui garder sa confiance. Ne pas s’en mêler alors qu’il touchait presque au but. C’était sa faute à lui.
    J’aurais remboursé l’argent, songea-t-il.
    Il hocha la tête, puis alluma une cigarette et inspira une longue bouffée. Il s’était entretenu avec le commissaire de Couiza juste après que Hal eut quitté le poste de police. Le commissaire lui avait vivement conseillé de parler à son neveu, pour qu’il cesse de poser des questions. Cela devenait gênant, à la longue. Julian s’y était engagé, et il l’avait invité à passer chez lui prendre un verre dans le courant de la semaine.
    Il se versa encore une rasade de whisky et se repassa la scène du bar. À vrai dire, il avait manqué de subtilité en insistant aussi lourdement, mais c’était le seul moyen de percer à jour ce que Américaine avait en tête. Elle était vive, la garce. Et séduisante. Il avait dû la pousser dans ses retranchements pour l’obliger à parler du

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