Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
Vom Netzwerk:
Anatole pouvait convaincre leur mère de se joindre à eux pour Noël, Léonie serait enchantée de prolonger son séjour au Domaine de la Cade jusqu’au Nouvel An, voire plus longtemps.
    Ses emplettes furent vite expédiées. À 11 heures, il ne lui restait plus qu’à tromper la vigilance de Pascal assez longtemps pour faire un détour par le bureau de poste. Elle lui demanda de rapporter les paquets au cabriolet, que gardait l’un de ses nombreux neveux près de l’abreuvoir, un peu au sud du square principal, en déclarant qu’elle avait l’intention de présenter ses respects à M. Baillard.
    Les traits de Pascal se durcirent.
    — Je ne savais pas qu’il était rentré à Rennes-les-Bains, madomaisèla Léonie.
    Elle soutint son regard.
    — Je n’en suis pas sûre, avoua-t-elle. Mais ce n’est pas très loin. Je te rejoins place du Pérou tout à l’heure.
    Tout en parlant, Léonie imagina un subterfuge pour lire la lettre sans être épiée.
    — En fait, Pascal, ajouta-t-elle aussitôt, tu peux me laisser ici. Je crois que je vais plutôt rentrer à pied au Domaine de la Cade. Inutile de m’attendre.
    Pascal s’empourpra.
    — Je suis certain que le Sénher Anatole ne souhaiterait pas que je vous abandonne ici pour vous laisser rentrer à pied.
    Son expression en disait long sur la façon dont son frère avait grondé Marieta d’avoir laissé Léonie échapper à sa surveillance à Carcassonne.
    — Mon frère ne t’a pas donné l’ordre de ne pas me laisser seule, n’est-ce pas ? rétorqua-t-elle.
    Pascal fut obligé d’admettre que ce n’était pas le cas.
    — Alors très bien. Je connais le sentier forestier, trancha-t-elle. Quand nous sommes arrivés, Marieta nous a fait entrer par l’arrière du Domaine de la Cade, comme tu le sais. C’est une si belle journée, peut-être la dernière journée ensoleillée de l’année. Je ne peux pas croire que mon frère refuserait que je profite du bon air.
    Pascal ne bougeait pas.
    — Ce sera tout, fit Léonie d’une voix plus cassante qu’elle ne l’aurait souhaité.
    Il la dévisagea encore un moment, d’un air impassible, puis soudain, il sourit.
    — Comme vous voulez, madomaisèla Léonie, déclara-t-il d’une voix calme et ferme, mais c’est vous qui devrez en répondre au Sénher Anatole.
    — Je lui dirai que j’ai insisté pour que tu me laisses ici.
    — Et si vous le permettez, j’enverrai Marieta déverrouiller les grilles et vous rejoindre à mi-chemin. Au cas où vous vous tromperiez de route.
    L’humeur égale et la sollicitude de Pascal face à sa propre mauvaise humeur firent honte à Léonie. En réalité, malgré ses fanfaronnades, elle était un peu inquiète à l’idée de traverser les bois toute seule.
    — Merci, Pascal, répondit-elle d’une voix douce. Je promets de faire vite. Ma tante et mon frère ne remarqueront même pas mon absence.
    Il hocha la tête, puis s’en fut, les bras chargés de colis. Léonie le regarda s’éloigner.
    Lorsqu’il tourna à l’angle, quelque chose attira l’attention de Léonie. Elle avait aperçu du coin de l’œil un homme vêtu d’une cape bleue se faufiler dans une ruelle qui menait à l’église, comme s’il ne voulait pas qu’elle le voie. Léonie fronça les sourcils, mais bientôt, elle n’y songea plus. Elle revint sur ses pas pour se diriger vers le fleuve.
    Par précaution, au cas où Pascal se serait avisé de la suivre, elle avait décidé de se rendre au bureau de poste par la rue où logeait M. Baillard.
    Elle sourit à des connaissances d’Isolde mais ne s’arrêta pas pour bavarder. Quelques minutes plus tard, elle avait atteint sa destination. À son grand étonnement, les volets bleus de la minuscule maisonnette étaient ouverts.
    Léonie s’arrêta. Isolde était certaine que M. Baillard serait absent de Rennes-les-Bains pour quelque temps. Jusqu’à la Saint-Martin, du moins c’était ce qu’on lui avait dit. La maison avait-elle été louée à quelqu’un d’autre en attendant ? Ou était-il rentré plus tôt que prévu ?
    Léonie jeta un coup d’œil vers la rue de l’Hermite qui menait à la rue où était situé le bureau de poste. Elle était fiévreuse à l’idée d’avoir pu recevoir une lettre. Elle ne pensait qu’à cela depuis plusieurs jours. Mais après cette délicieuse attente, elle redoutait soudain que ses espoirs fussent déçus, et qu’il puisse n’y avoir aucune lettre de M. Constant.
    Et

Weitere Kostenlose Bücher