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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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ou jouer du piano. Seulement crier, pleurer, et le reste.
    Pour Meredith, la musique était entrée dans sa vie quand elle avait huit ans. Découvrir qu’en fait, elle avait été présente dès avant sa naissance, cachée sous la surface, bouleversait la donne. En ce week-end neigeux de décembre 2000, le monde de Meredith avait changé de base. Les photos, la musique étaient devenues une ancre qui la reliaient à son passé. Un passé dont elle savait qu’un jour elle partirait à sa recherche.
    Sept ans plus tard, elle s’y mettait enfin. Demain elle serait à Rennes-les-Bains, un lieu qu’elle avait tant de fois imaginé. Elle espérait seulement qu’il y aurait là quelque chose à découvrir.
    Jetant un coup d’œil sur son téléphone portable, elle vit qu’il était minuit passé et sourit.
    Non, pas demain, aujourd’hui, se dit-elle.
    Quand Meredith se réveilla au matin, ses angoisses de la nuit s’étaient évaporées. Elle avait hâte de quitter la ville. Qu’ils se révèlent fructueux ou non, ces quelques jours de relâche dans les montagnes lui feraient du bien. C’était exactement ce dont elle avait besoin.
    Son avion pour Toulouse ne décollait qu’en milieu d’après-midi. Elle avait rempli son programme et n’avait pas envie de se lancer dans une nouvelle recherche, aussi resta-t-elle un moment au lit à bouquiner, puis elle se rendit à la brasserie d’en face prendre un brunch au soleil avant de faire un peu de tourisme.
    Retrouvant les colonnades de la rue de Rivoli, elle se faufila entre des essaims d’étudiants chargés de sac à dos et des groupes de touristes suivant la piste du Da Vinci Code. Elle aurait bien visité le Louvre, mais la longueur de la queue l’en dissuada.
    Un fauteuil en fer resté libre dans les jardins des Tuileries lui tendit les bras et elle s’y laissa choir, en regrettant de n’avoir pas mis une tenue plus légère. Il faisait un drôle de temps pour une fin octobre, très chaud et humide. Elle adorait Paris, mais aujourd’hui, l’air était lourd, chargé des vapeurs de pollution dues aux gaz d’échappement. Elle songea à descendre sur la rive de la Seine pour prendre un bateau-mouche. Ou alors marcher jusqu’à la fameuse librairie Shakespeare & Co, sur la rive gauche, lieu de pèlerinage des Américains en goguette. Mais elle n’en avait pas l’énergie. À dire vrai, elle aurait voulu faire du tourisme sans se mêler aux touristes.
    La plupart des lieux qu’elle aurait pu visiter étant fermés, Meredith revint à Debussy et décida de retourner à la maison de son enfance, dans l’ancienne rue de Berlin. Nouant son blouson autour de ses hanches, elle se mit en route sans même sortir sa carte pour se repérer. Marchant d’un pas vif, elle prit cette fois un autre itinéraire. Cinq minutes plus tard, elle s’arrêta pour lire le nom de la rue inscrit sur la plaque émaillée en s’abritant les yeux des rayons du soleil.
    Tiens, sans l’avoir cherché, voilà qu’elle se retrouvait rue de la Chaussée-d’Antin. Elle regarda de chaque côté. À l’époque de Debussy, le fameux cabaret La Grande Pinte était situé en haut de la rue, près de la place de la Trinité. Un peu plus bas on trouvait le fameux Hôtel-Dieu, datant du XVII e siècle. Et tout en bas, à peu près là où elle se tenait, la célèbre librairie ésotérique d’Edmond Bailly. Là, aux jours glorieux du tournant du siècle, poètes, occultistes et compositeurs se rejoignaient pour échanger des idées nouvelles, parler de mysticisme, de mondes parallèles et d’autres dimensions. Dans l’antre du mystère qu’était la librairie de Bailly, le jeune et ombrageux Debussy n’avait jamais eu à expliquer ni à justifier le caractère obscur de ses œuvres.
    Meredith vérifia les numéros de la rue.
    Aussitôt, son enthousiasme s’effondra. Elle était pile au bon endroit, sauf qu’il n’y avait plus rien à voir. Elle se heurtait au problème qu’elle avait rencontré tout le week-end. De nouveaux immeubles avaient remplacé les anciens, de nouvelles rues s’étaient rallongées, élargies, des adresses avaient été grignotées par la marche inexorable du temps.
    Le numéro 2 rue de la Chaussée-d’Antin était maintenant un immeuble en béton moderne, sans caractère. Il n’y avait plus de librairie. Pas même une plaque en façade évoquant son existence.
    Par contre, il y avait une porte étroite dans un renfoncement du mur, à peine visible

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