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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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s’était adressée à elle était jeune et jolie.
    En gilet sans manches et treillis, avec ses cheveux blonds relevés par un bandana, elle avait l’allure des voyageurs et hippies qui se baladaient nombreux dans les rues de Paris.
    — Je trouve qu’elle vous ressemble, répondit la fille en souriant, et elle lui indiqua le prospectus que Meredith avait à la main.
    C’était une réclame pour des séances de tarot, de chiromancie et de divination, illustrée par l’image d’une femme portant une couronne sur la tête. Dans la main droite elle tenait une épée. Dans la gauche, une échelle. Sur le bord de sa longue jupe couraient des notes de musique.
    — En fait, ce pourrait être vous, ajouta la jeune fille.
    En haut de l’image un peu floue, Meredith devina tout juste le nombre onze en chiffres romains et, en bas, ces mots, « La Justice ». En y regardant de plus près, elle dut reconnaître qu’en effet, il y avait une certaine ressemblance.
    — Vous trouvez ? Moi, cela ne me frappe pas, répliqua-t-elle pourtant, et soudain elle rougit, un peu honteuse d’avoir menti. De toute façon je quitte Paris demain, alors…
    — Gardez-le quand même, insista la fille. Nous sommes ouverts sept jours sur sept et c’est tout près d’ici. À cinq minutes à pied.
    — Merci, mais ce n’est pas mon truc, dit Meredith.
    — Ma mère est très douée.
    — Votre mère ?
    — Elle tire les cartes de tarot et elle les interprète, expliqua la jeune fille, avec un sourire. Vous devriez venir.
    Meredith s’apprêtait à répondre mais se tut. Inutile de s’embarquer dans ce genre de discussion à sens unique. Autant garder le prospectus et le jeter plus tard à la poubelle. Avec un sourire crispé, elle le mit dans la poche intérieure de son blouson.
    — Il n’y a pas de coïncidence, vous savez, ajouta la fille. Chaque chose arrive à son heure.
    Meredith hocha la tête, puis s’éloigna, son portable à la main. Au coin de la rue, elle s’arrêta. La fille n’avait pas bougé, et elle la regardait toujours.
    — Vous lui ressemblez comme deux gouttes d’eau ! lui lança-t-elle. Sérieux, vous devriez venir. Ce n’est qu’à cinq minutes d’ici.

12.
    Cette histoire de prospectus lui sortit aussitôt de la tête.
    Elle s’occupa de rappeler son correspondant, en l’occurrence l’agence de voyages qui l’avait contactée pour lui confirmer sa réservation d’hôtel, puis joignit la compagnie aérienne pour vérifier son heure de départ le lendemain.
    Il était 18 heures quand elle rentra à l’hôtel, fatiguée et moulue d’avoir arpenté les rues tout l’après-midi. Après avoir téléchargé ses photos sur le disque dur de son ordinateur, elle se mit à transcrire les notes qu’elle avait prises ces trois derniers jours. Vers 21 h 30, elle eut un petit creux et alla chercher un sandwich à la brasserie d’en face, qu’elle mangea dans sa chambre, sans s’interrompre. À 23 heures, elle avait fini et s’estimait parfaitement à jour.
    Une fois couchée, elle alluma la télé, zappa un moment en quête des jingles et des voix de CNN qu’elle connaissait bien, mais ne parvint à capter que les chaînes nationales. Il y avait une série policière française sur France3, Columbo sur TF1, et un film érotique à prétention artistique sur la 2… Elle finit par abandonner et lut un moment avant d’éteindre la lumière.
    Allongée dans la semi-pénombre confortable de la chambre, les mains en couronne au-dessus de sa tête, les orteils enfouis dans la fraîcheur des draps, elle contempla le plafond, et ses pensées vagabondes la ramenèrent au week-end où Mary lui avait enfin confié le peu qu’elle savait sur ses origines.
    C’était au Pfister Hôtel, à Milwaukee, en décembre 2000. Le Pfister était l’endroit où ils célébraient les anniversaires, mariages ou autres grandes occasions, généralement en soirée. Mais, cette fois, Mary avait retenu des chambres pour tout le week-end, manière de fêter avec un peu de retard l’anniversaire de Meredith et Thanksgiving, tout en faisant quelques achats en prévision de Noël.
    L’hôtel était de style fin de siècle, d’une élégance discrète. Des couleurs chaudes, des corniches dorées, des piliers, des balustrades en fer forgé, des portes vitrées habillées de rideaux blancs immaculés, qui leur donnaient du chic. Meredith descendit au bar de l’hôtel pour attendre Bill et Mary et s’installa au

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