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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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après-demain.
    — Très bien. Je vais lui envoyer mon médecin personnel.
    — Je suis sûr qu’il en serait très touché. Mais son
docteur a interdit toutes les visites. La maladie pourrait être contagieuse, neh ?
    —  Quelle maladie ?
    — Je ne sais pas, Sire. C’est ce que l’on m’a dit.
    — Le docteur est-il un barbare ?
    — Oui. Je crois que c’est le médecin-chef des
chrétiens. Un prêtre-docteur pour un daimyô chrétien. Les nôtres ne sont
pas assez bons pour un daimyô aussi important », dit ironiquement
Ishido.
    L’inquiétude de Toranaga augmenta. Si le docteur avait été
japonais, il aurait pu faire beaucoup de choses. Mais avec un docteur chrétien,
inévitablement un jésuite, intervenir dans ses affaires pourrait lui mettre
tous les daimyôs chrétiens sur le dos. Il ne
pouvait en prendre le risque. Il savait que son amitié avec Tsukku-san ne
l’aiderait en rien contre les daimyôs chrétiens Onoshi et Kiyama.
C’était leur intérêt que de présenter un front uni. Il devrait bientôt se
rendre auprès des prêtres barbares, pour conclure un accord, déterminer le prix
de leur coopération. Si Ishido a véritablement Onoshi et Kiyama de son côté
(tous les daimyôs chrétiens suivront ces deux-là s’ils agissent
conjointement), je suis isolé, pensa-t-il. Ma seule issue reste Ciel pourpre.
    « J’irai voir sire Kiyama après-demain, dit-il en
fixant ainsi une limite.
    — Et la contagion ? Je ne me pardonnerais jamais
si quelque chose vous arrivait pendant votre séjour à Osaka, Sire. Vous êtes
notre invité. J’insiste pour que vous n’y alliez pas.
    — Vous pouvez dormir tranquille, Sire Ishido. La
contagion qui aura raison de moi n’est pas encore née. Vous oubliez la
prédiction du mage ? Une mission plénipotentiaire chinoise s’était
présentée devant le Taikô, six ans plus tôt, pour trouver une solution au
conflit nippo-sino-coréen. Il y avait parmi les délégués un astrologue fameux.
Ce Chinois avait prédit des tas de choses qui s’étaient vérifiées. Pendant l’un
des incroyables et fastueux dîners offerts par le Taikô, celui-ci avait demandé à cet astrologue de prédire la mort de certains de ses
conseillers. L’astrologue avait annoncé que Toranaga mourrait par l’épée autour
de la cinquantaine, qu’Ishido, le fameux conquérant de la Corée, mourrait de
vieillesse, les pieds fermes en terre, et qu’il serait l’homme le plus célèbre
de son époque. Le Taikô mourrait de vieillesse dans son lit, respecté, révéré , laissant un garçon en pleine santé pour lui succéder.
    « Mais la contagion peut être si
pénible. Pourquoi être si malheureux ? Vous pourriez attraper la petite
vérole comme votre fils Noboru, excusez-moi, ou devenir lépreux comme Sire
Onoshi. Il est encore jeune, mais il souffre beaucoup.
    — Par Bouddha, je ne souhaiterais pas cela à mon pire
ennemi, dit-il.
    — Je suis d’accord avec vous », dit Ishido,
certain que Toranaga lui souhaitait d’avoir ces deux maladies en même temps, si
c’était possible. Il salua encore une fois et sortit.
    Toranaga rompit le silence. « Eh bien ? »
    Hiro-matsu dit : « Que vous restiez ou que vous
partiez, c’est la même chose. C’est le même désastre. Vous avez été trahi et vous êtes isolé, Sire. Si vous restez pour assister à la
rencontre, et il n’y en aura pas avant une semaine, Ishido aura eu le temps de
mobiliser ses troupes autour d’Osaka et vous ne pourrez p lus
vous échapper. Quoi qu’il arrive à la dame Ochiba, à Yedo. Ishido est décidé à
la sacrifier pour vous avoir. Il es t clair que vous avez
été trahi. Les quatre régents vont prendre une décision contre vous. Un vote de
quatre voix contre une au Conseil, et vous êtes récusé. Si vous partez, ils
voteront ce qu’Ishido leur demandera de voter. Vous êtes coincé et obligé d ’essuyer un vote de quatre contre un. Vous
ne pouvez pas allercontre votre vœu solennel de régent.
    — C’est vrai. »
    Le silence se poursuivit.
    Hiro-matsu attendit, de plus en plus inquiet.
« Qu’allez-vous faire ?
    — Je vais d’abord me baigner, dit Toranaga avec une
surprenante gaieté, puis j’irai voir le barbare. »
    La femme traversa tranquillement le jardin privé de
Toranaga et se dirigea vers la petite hutte au toit de chaume, si joliment
installée au milieu des érables. Son kimono de soie et son obi étaient simples,
quoique très élégants. Elle

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