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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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a conseillé à la
dame Sazuko de se reposer pendant un mois. Sa santé, vous êtes au courant. Il a
pensé que le voyage n’était pas très indiqué pour l’enfant. » Il ajouta en
s’adressant à Yabu : « Elle est tombée le soir où vous êtes partis,
n’est-ce pas ?
    — Oui.
    — Rien de sérieux, j’espère, demanda
Naga, particulièrement concerné.
    — Non, Naga-san. Rien de sérieux »,
dit Jozen. Il s’adressa ensuite à Yabu : « Avez-vous mis Sire
Toranaga au courant de mon arrivée ?
    — Bien sûr.
    — Très bien.
    — Les nouvelles que vous nous avez
apportées l’intéresseront énormément.
    — J’ai vu un pigeon tournoyer et filer
vers le nord.
    — Oui, c’est vrai. » Yabu n’ajouta
pas que le pigeon de Jozen avait été également observé, que les faucons
l’avaient intercepté près des montagnes, que le message avait été décodé :
« À Anjiro, tout est vrai comme rapporté. Yabu, Naga, Omi et le barbare
sont ici.
    — Je partirai demain, avec votre
permission, après l’« attaque ». Vous me donnerez des chevaux frais.
Je ne veux pas faire attendre sire Toranaga. Nous avons hâte, mon maître et
moi, de le voir à Osaka. J’espère que vous l’accompagnerez, Naga-san.
    — Si j’ai ordre d’y aller, j’irai. »
Naga garda les yeux baissés. Il explosait d’une rage contenue. Jozen s’en alla
et grimpa au sommet de la colline, sur la crête, avec ses gardes. Il posta des
sentinelles, ordonna à ses hommes de dormir et alla se mettre à l’abri de la
petite cahute de branchages qu’ils avaient construite en prévision de la pluie
imminente. À la flamme d’une bougie, sous une moustiquaire, il réécrivit le
précédent message sur une fine feuille de papier de riz et ajouta :
« Les cinq cents mousquets sont mortels. Attaque surprise mousquets
prévue. Compte rendu complet déjà envoyé. Parti avec Mizumoto. » Il data
son message et souffla la bougie. Il glissa hors de son nid, dans l’obscurité,
sortit l’un des pigeons d’une des nasses, mit le message dans le petit cylindre
attaché à la patte. Il se fraya un chemin discrètement et tendit l’oiseau à
l’un de ses hommes. « Emmène-le dans les buissons, lui murmura-t-il.
Cache-le quelque part, là où il peut rester perché et tranquille, jusqu’à
l’aube. Aussi loin que tu pourras. Sois prudent. Il y a des yeux partout. Si tu
es intercepté, dis que je t’ai ordonné de faire une patrouille, mais cache le
pigeon. »
    L’homme disparut dans la nuit, aussi
silencieusement qu’un cafard. Satisfait, Jozen contempla le village en
contrebas. Des lumières brillaient. Ce petit morveux de Naga a raison, pensa
Jozen, chassant un moustique d’un geste de la main. Ce barbare est une peste.
    « Bonne nuit, Fujiko-san.
    — Bonne nuit, Anjin-san. »
    Le panneau se referma derrière elle.
Blackthorne enleva son kimono, son pagne et enfila un kimono de nuit, plus
léger. Il se glissa sous la moustiquaire, s’allongea et souffla la bougie.
L’obscurité totale l’enveloppa. La maison était silencieuse. Les petits volets
étaient fermés. Il entendait le bruit du ressac sur la plage. Les nuages
obscurcissaient la lune. Le vin et les rires l’avaient rendu euphorique. Il
écoutait le ressac et se sentait partir avec lui. Son esprit était brumeux. Un
chien aboyait de temps à autre. Il me faudrait un chien, pensa-t-il, se
souvenant de son terrier, en Angleterre. Est-il encore vivant ? Il
s’appelait Grog mais Tudor, son fils, l’appelait « Og-Og ». Oh,
Tudor, mon petit gars, ça fait si longtemps… ! J’aimerais tant vous voir…
Peut-être même vous écrire une lettre et vous l’envoyer. Voyons un peu comment
je commencerais ?
    Mes chers tous : c’est la première lettre
que je peux vous envoyer depuis que nous sommes arrivés au Japon. Les choses
vont bien, maintenant que je peux vivre selon leurs coutumes. La nourriture est
horrible mais cette nuit j’ai mangé du faisan. Je récupérerai bientôt mon
bateau et je reviendrai. Par où commencer mon histoire ? Je vis
aujourd’hui comme un seigneur féodal dans ce pays étrange. J’ai une maison, un
cheval, huit serviteurs, une intendante, mon barbier personnel et mon
interprète. Je suis rasé de près tous les jours. Ils ont certainement les
meilleures lames du monde entier. Mon revenu est énorme. Suffisant pour nourrir
deux cent cinquante familles japonaises pendant toute une année. C’est à

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