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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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cents. Soudainement, sur un ordre,
les phalanges se regroupèrent en adoptant une formation en V et les salves
assourdissantes reprirent. L’attaque hésita puis s’arrêta et les mousquets
s’arrêtèrent à leur tour. Tous, sur la hauteur, savaient que, dans de vraies
conditions, les deux mille hommes auraient été massacrés. Dans le silence,
« attaquants » et « défenseurs » se relevèrent. Les
« morts » se remirent à marcher et ramassèrent leurs armes. Des rires
et des grognements s’élevaient du champ de bataille. Plusieurs hommes
boitaient. D’autres étaient sérieusement blessés.
    « Je vous félicite, Yabu-sama, dit Jozen,
sincère. Je comprends maintenant ce que vous vouliez dire.
    — Le feu n’était pas suffisamment nourri,
dit Yabu, intérieurement aux anges. Il faudra des mois pour qu’ils soient au
point. »
    Jozen secoua la tête. « Je n’aimerais pas
les attaquer, même aujourd’hui. En tout cas, pas s’ils avaient de vraies
balles. Aucune armée ne pourrait soutenir cette puissance. Aucune !
C’était terrible ! J’ai cru pendant un moment que c’était une vraie
bataille.
    — Ils avaient ordre de faire en sorte
qu’elle paraisse vraie. Vous pouvez passer mes mousquetaires en revue, si vous
le désirez.
    — Merci. Ce serait un très grand
honneur. »
    Les « défenseurs » s’en allaient
vers leurs cantonnements installés sur le versant éloigné de la colline. Les
cinq cents mousquetaires attendaient dans la vallée, près du chemin qui menait
au village. Ils se regroupèrent par compagnies, Omi et Naga, à leur tête. Tous
deux portaient à nouveau leurs épées.
    « Yabu-sama ?
    — Oui, Anjin-san ?
    — C’était bien, non ?
    — Oui, très bien.
    — Merci, Yabu-sama. Je suis
content. »
    Jozen prit Yabu à part. « Tout ça vient
de l’imagination du barbare ?
    — Non, dit Yabu. Mais c’est la façon dont
se bat le barbare. Il entraîne les hommes et leur apprend à charger et à tirer.
    — Pourquoi ne pas faire comme l’a
conseillé Naga-san ? Vous avez les connaissances du barbare, à présent.
Pourquoi risquer la contamination ? C’est une peste. Il est très
dangereux, Yabu-sama. Naga-san avait raison. C’est vrai… Les paysans pourraient se battre de cette manière. Très facilement.
Débarrassez-vous tout de suite du barbare.
    — Si le sire Ishido veut sa tête, il n’a
qu’à la demander.
    — Je la demande. Maintenant. En son nom.
    — J’y réfléchirai, Jozen-san.
    — Et j’exige que tous les mousquets
soient immédiatement retirés des mains de ces soldats. »
    Yabu fronça les sourcils puis tourna son
attention vers les compagnies qui s’approchaient du sommet de la colline. Leurs
rangs serrés et disciplinés avaient quelque chose de comique. Elles
s’arrêtèrent à cinquante pas. Seuls Omi et Naga s’avancèrent et saluèrent.
    « C’était bien, pour un premier exercice,
dit Yabu.
    — Merci, Sire », répondit Omi. Il
boitait légèrement. Son visage était sale.
    Jozen dit : « Vos troupes devraient
porter des épées dans les vraies batailles, Yabu-sama, neh ? Un samouraï doit porter des épées, au cas où il serait à court de
munitions, neh ?
    —  Les épées le gêneraient lors de
la charge ou de la retraite. Il les portera, bien sûr, au début, pour conserver
l’effet de surprise, mais s’en débarrassera avant la première charge.
    — Un samouraï aura toujours besoin
d’épées, dans une vraie bataille. Je suis heureux de savoir que vous n’aurez
jamais recours à ce genre d’attaque ou à… » Jozen allait ajouter :
« à cette méthode traîtresse et dégoûtante », mais il préféra
dire : « sinon nous n’avons plus qu’à tous nous débarrasser de nos
épées.
    — C’est peut-être ce qui va se passer,
Jozen-san, quand nous entrerons en guerre.
    — Vous abandonneriez votre lame Murasama
ou celle que vous a offerte Toranaga ?
    — Pour gagner une bataille, certainement.
Sinon je ne le ferais pas.
    — Vous devrez alors courir très vite pour
sauver votre peau si vos mousquets se grippent ou si votre poudre est
humide. »
    Jozen rit mais Yabu ne broncha pas.
    « Omi-san !
Montrez-lui ! » ordonna-t-il. Omi donna immédiatement un ordre et ses
hommes exhibèrent une minuscule épée-baïonnette qui pendait dans leurs dos et
que l’on remarquait à peine. Ils l’ajustèrent au canon de leurs mousquets. « Chargez ! »
    Les samouraïs

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