Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
Vom Netzwerk:
déroulait
parfaitement.
    — J’aurais aimé qu’on me tienne au
courant et qu’on me prévienne de cette répétition.
    — Qu’est-ce que ça aurait changé ?
Vous avez fait tout votre possible. »
    Les « attaquants » prirent de la
vitesse. Les « défenseurs » attendaient, debout sous les étendards de
leurs capitaines. Ils insultaient l’« ennemi » comme ils l’auraient
fait en temps normal, alignés en formations éparses sur trois ou quatre rangs.
Les « attaquants » descendirent de selle, hors de portée des flèches.
Des deux côtés, les guerriers les plus courageux s’avançaient hardiment pour
jeter leur gantelet et proclamer l’ancienneté de leur famille et leur
supériorité, ajoutant les insultes les plus évidentes et les plus grossières.
On en vint çà et là à des accrochages individuels qui augmentèrent peu à peu.
Puis un commandant ordonna l’attaque générale. Chaque homme était maintenant
livré à lui-même. La mort était le lot des vaincus. Rapide pour les courageux,
honteuse pour les lâches. Tel était le schéma historique des escarmouches et
batailles de ce pays. Les soldats y étaient les mêmes qu’ailleurs mais plus
féroces et prêts à mourir pour leurs maîtres.
    « Où est le commandant de
l’attaque ? Où est Omi-san ? demanda Jozen.
    — Parmi les hommes. Soyez patient,
répondit Yabu.
    — Mais où est son étendard ?
Pourquoi ne porte-t-il pas une armure et des plumes ? Où est l’étendard du
commandant ? Ça ressemble à une bande de voleurs !
    — Un peu de patience ! Tous les officiers
ont reçu ordre de rester anonymes. Je vous l’ai déjà dit. N’oubliez pas que
c’est un simulacre. Nous faisons comme si la bataille faisait rage, comme si
c’était un épisode d’une grande bataille avec des réserves et… »
    Jozen s’écria : Où sont les épées ?
Aucun ne porte d’épées ! Des samouraïs sans épée ! Ils vont se faire
massacrer !
    — Un peu de patience ! »
    Les premiers « défenseurs »
sortirent des rangs pour montrer leur bravoure. Tout à coup, les
« attaquants » passèrent à la charge : cinq phalanges bien
disciplinées de quatre rangs de vingt-cinq hommes chacune. Deux marchaient en
tête. Deux restaient en réserve, à quarante pas derrière. Ils chargèrent
l’ennemi tous ensemble. À un signal donné, ils s’arrêtèrent sur un seul rang et
tirèrent une salve à vous déchirer les tympans. Hurlements des samouraïs à
l’agonie. Jozen et ses hommes se baissèrent instinctivement puis virent avec
stupéfaction le premier rang s’agenouiller, recharger, tandis que le second
tirait par-dessus leurs têtes. À chaque salve, les « défenseurs »
tombaient en grand nombre et la vallée n’était plus que hurlements, cris et
confusion.
    « Vous tuez vos propres hommes !
cria Jozen au milieu du vacarme.
    — Ce sont des balles à blanc. Ils jouent
tous la comédie mais imaginez seulement que c’est une vraie bataille avec de
vraies balles ! Observez ! »
    Les « défenseurs » commençaient à se
remettre du premier choc. Ils se regroupèrent et lancèrent une attaque
frontale. Le premier rang des « attaquants » avait déjà rechargé et,
au signal, tira une nouvelle salve en position agenouillée. Le second rang,
debout, tira à son tour, s’agenouilla, laissant la place aux troisième et
quatrième rangs. Bien que les mousquetaires fussent lents, il était facile
d’imaginer les dégâts que pouvaient causer des hommes entraînés. La
contre-attaque échoua et les « défenseurs » battirent en retraite
dans une confusion simulée. Ils remontèrent le flanc de la colline et
s’arrêtèrent juste au-dessous des observateurs. De nombreux morts jonchaient le
terrain. Jozen et ses hommes étaient stupéfaits. « Les mousquets
perceraient n’importe quelle ligne !
    — Attendez ! La bataille n’est pas
finie ! »
    Les « défenseurs » se regroupèrent
et, après les avoir exhortés à la victoire, les chefs ordonnèrent l’attaque
finale. Les samouraïs dévalèrent la pente en proférant leurs terribles cris de
guerre.
    « Ils vont tous être écrasés », dit
Jozen, piqué au jeu de cette bataille pour rire.
    Il avait raison. Les phalanges se scindèrent
en deux et prirent la fuite devant les cris de guerre des samouraïs armés de
lances et d’épées.
    Les mousquetaires s’éparpillaient comme les
Mangeurs d’ail, cent pas, deux cents, trois

Weitere Kostenlose Bücher