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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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régent, la connaissiez-vous déjà avant de
recevoir mon message ? » Toranaga garda le silence un moment.
« Des rumeurs avaient circulé. Sire Ito est un choix parfait pour Ishido.
Ce pauvre imbécile d’Ito a toujours adoré se faire empaler en ayant en même
temps son nez fourré dans le cul d’un autre homme. Ils feront d’excellents
compagnons de lit.
    — Son vote va vous éliminer quand même.
    — Si seulement le Conseil existe.
    — Vous avez donc un plan ?
    — J’ai toujours un plan… des plans… Vous
ne le saviez pas ? Et vous, quel est votre plan, cher allié ? Si vous
voulez partir, partez… Si vous voulez rester, restez. Choisissez ! »
Il poursuivit son chemin.
    Mariko tendit un parchemin couvert de
caractères serrés à Toranaga. « Est-ce tout ?
    — Oui, Sire », répondit-elle. Elle
n’aimait pas cette cabine et son odeur de renfermé. Elle n’aimait pas être de
nouveau à bord de la galère, même à quai.
    « Beaucoup d’éléments contenus dans le
manuel de guerre sont répétés ici, mais j’ai pris des notes chaque soir et j’ai
écrit ce qui s’était passé… du moins ai-je essayé. C’est presque un journal qui
relate tout depuis votre départ.
    — Quelqu’un l’a-t-il lu ?
    — Pas à ma connaissance. » Elle
s’éventa. « La concubine de l’Anjin-san et les servantes m’ont vue le
tenir, mais je l’ai toujours caché, loin de leurs regards.
    — Quelles sont vos
conclusions ? »
    Mariko hésita. Elle jeta un coup d’œil vers la
porte de la cabine, vers le hublot fermé.
    « Seuls mes hommes sont à bord. Il n’y a
personne dans l’entrepont, à part nous.
    — Oui, Sire, j’étais seulement en train
de me souvenir de ce que l’Anjin-san m’avait dit : il n’y a pas de secrets
à bord d’un bateau. Excusez-moi. » Elle réfléchit pendant un instant, puis
dit en confiance : « Le Régiment des mousquets ne gagnera qu’une
seule bataille. Les barbares peuvent nous détruire s’ils débarquent en force
avec des mousquets et des canons. Vous devez avoir une marine barbare. Jusqu’à
présent, les connaissances de l’Anjin-san vous ont été très précieuses,
tellement précieuses qu’elles doivent rester secrètes. Dans d’autres mains,
elles pourraient vous être fatales.
    — Qui d’autre partage ces
connaissances ?
    — Yabu-san en sait beaucoup, Omi plus
encore… C’est le plus fin et le plus intelligent. Naga-san et les troupes… les
troupes comprennent bien sûr la stratégie, mais pas les détails subtils ni les
connaissances politiques et générales de l’Anjin-san. Plus que tout autre, j’ai
noté toutes ses paroles, toutes ses questions, tous ses commentaires. Il ne nous
a parlé que de certaines choses, mais ses connaissances sont immenses et sa
mémoire prodigieuse. Avec un peu de patience, il peut vous apporter une image
précieuse du monde, de ses coutumes et de ses dangers. S’il dit la vérité.
    — La dit-il ?
    — Je le crois.
    — Quelle est votre opinion sur
Yabu ?
    — Yabu-san est un homme violent et sans
scrupule. Il n’honore rien en dehors de ses propres intérêts. Devoir, loyauté
sont des mots qui ne veulent rien dire pour lui. Il a de temps à autre des
éclairs de ruse et de finesse, même de génie. Il est aussi dangereux allié
qu’ennemi.
    — Toutes vertus recommandables. Qu’y
a-t-il à dire contre lui ?
    — C’est un mauvais administrateur. Ses
paysans se révolteraient s’ils le pouvaient, s’ils avaient des armes.
    — Pourquoi ?
    — Parce qu’il leur extorque des impôts
illégaux, qu’il leur prend soixante-quinze pour cent des parts de riz, de
poisson et de récoltes. Il lève un impôt par tête, un impôt sur les terres, sur
les bateaux, sur chaque tonneau de saké ; tout est imposé à Izu.
    — Peut-être devrais-je employer Yabu ou
son intendant général pour lever les impôts dans le Kwanto. Ce qu’il fait ici
est son affaire. Ses paysans ne se procureront jamais d’armes. Il n’y a donc
pas lieu de s’inquiéter. Je pourrais toujours me servir d’Izu comme base, si
besoin est.
    — Mais, Sire, soixante parts est la
limite légale.
    — C’était la limite légale. Le Taïkô
l’avait légalement fixée. Il est mort. Quoi d’autre sur Yabu ?
    — Il mange peu, il semble en bonne santé.
Il a de drôles d’habitude.
    — Lesquelles ? »
    Elle lui raconta la nuit des hurlements.
    « Qui vous en a parlé ?
    — La femme

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