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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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sauta sur Ishido, la lame nue prête à asséner le coup mortel.
Ishido ne fit pas un geste pour se défendre. C’était ce qu’il avait prévu,
espéré. Ses hommes avaient reçu l’ordre de ne pas intervenir jusqu’à ce qu’il
soit mort. Si lui, Ishido, était tué ici, maintenant, par un samouraï de
Toranaga, toute la garnison d’Osaka pourrait légitimement tomber sur Toranaga
et l’assassiner, sans penser à l’otage. Dame Ochiba serait exécutée en
représailles par les fils de Toranaga et les régents seraient forcés de s’allier
pour se dresser contre le clan Yoshi qui, alors isolé, serait éliminé. Ce n’est
qu’à ce moment-là que la succession serait garantie et lui, Ishido, aurait fait
son devoir envers le Taikô.
    Mais le coup ne vint pas. Au dernier
moment, Usagi retrouva ses esprits et rengaina son épée en tremblant.
    « Je vous demande pardon, Sire Toranaga », dit-il
en s ’ agenouillant humblement. Je n’ai pas pu supporter la
honte de… d’entendre de telles… de telles insultes. Je vous demande la
permission… je vous demande la permission de me faire immédiatement seppuku,
car je ne peux vivre avec cette honte. »
    Toranaga reporta toute son attention sur le jeune homme à
genoux. « Comment oses-tu insinuer que ce qu’a dit le seigneur Ishido
était une insulte à mon égard ? Il n’aurait sûrement pas osé être
aussi grossier. Comment oses-tu écouter des conversations qui ne te concernent
pas ? Non, tu n’auras pas la permission de te faire seppuku. C’est un
honneur. Tu n’as ni honneur ni autodiscipline. Tu seras crucifié comme un
vulgaire criminel, aujourd’hui même. Ta tête sera fichée sur une pique et toute
la population pourra venir se moquer d’elle. Un écriteau indiquera : “ Cet homme était samouraï par erreur. Son nom a cessé
d’être ! ”  »
    Usagi, dans un sublime effort, contrôla sa respiration, mais
la sueur coulait et la honte le torturait. Hiro-matsu s’avança et arracha les
deux épées que son petit-fils portait à la ceinture.
    « Sire, dit-il gravement, avec votre permission, je
veillerai personnellement à ce que vos ordres soient exécutés. »
    Toranaga acquiesça.
    Le jeune homme s’inclina une dernière fois, puis se leva,
mais Hiro-matsu le jeta au sol : « Les samouraïs marchent, lui
dit-il. Les hommes également. Tu n’es ni l’un ni l’autre. Tu ramperas donc vers
ta mort. » Usagi obéit en silence.

1 3
    Toranaga ne trouva pas le sommeil cette nuit-là. C’était
très rare chez lui, car il pouvait d’habitude remettre au lendemain le problème
le plus urgent, sachant que, s’il était encore vivant, il pourrait le régler au
mieux de sa forme. Il avait depuis longtemps découvert qu’un sommeil tranquille
pouvait lui apporter une solution à la plupart de ses dilemmes. Si tel n’était
pas le cas, qu’est-ce que ça pouvait faire ? La vie n’était-elle pas
seulement une goutte de rosée dans une autre goutte de rosée ?
    Mais cette nuit-là, trop de questions complexes
l’obsédaient.
    Que vais-je faire avec Ishido ?
    Pourquoi Onoshi est-il passé à l’ennemi ?
    Comment vais-je agir avec le Conseil ?
    Les prêtres chrétiens s’en sont-ils encore mêlés ?
    D’où va venir la prochaine tentative d’assassinat ?
    Quand devrai-je m’occuper de Yabu ?
    Que dois-je faire du barbare ?
    Est-ce qu’il disait la vérité ?
    Curieux que le barbare soit justement venu des mers
orientales à ce moment précis. Est-ce un présage ? Est-ce son karma d’être l’étincelle qui mettra le feu aux poudres ?
    Toranaga soupira. Une chose est certaine : le barbare ne partira jamais. Mort ou vivant. Il fait à jamais partie du
royaume. Ses oreilles perçurent des bruits de pas quasiment imperceptibles, et
il tint son épée prête. Chaque nuit, il changeait de chambre à coucher, de
gardes et de mots de passe pour se défendre des assassins, toujours tapis dans
l’ombre, qui attendaient le moment propice. Les pas s’arrêtèrent devant son
panneau coulissant. Il entendit la voix de Hiro-matsu et le début du mot de
passe.
    « Si la vérité est déjà évidente, à quoi sert la
méditation ?
    — Et si la vérité est cachée ? répliqua Toranaga.
    — C’est déjà évident, répondit Hiro-matsu correctement.
    — Entre. »
    Une fois que Toranaga eut vu que c’était bien son
conseiller, son épée retomba. « Assieds-toi.
    — J’ai entendu que vous ne dormiez pas.

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