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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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J’ai pensé que
vous aviez peut-être besoin de quelque chose.
    — Non, merci. » Toranaga étudia les yeux cernés du
vieil homme. « Je suis content que tu sois ici, mon vieil ami, dit-il.
    — Vous êtes sûr que ça va ?
    — Oui.
    — Je vais vous laisser. Désolé de vous avoir dérangé,
Sire.
    — Non, je t’en prie. Je suis content que tu sois là.
Assieds-toi. »
    Le vieil homme s’installa près de la porte, le dos bien droit. « J’ai fait doubler la garde.
    — Bien. »
    Au bout d’un moment, Hiro-matsu dit : « Pour ce
qui est du fou, tout a été fait selon vos ordres. Tout.
    — Merci.
    — Je vous demande officiellement la permission de
mettre fin à mes jours. Ce qu’il a fait vous a mis gravement en danger, mais
c’était ma faute. J’aurais dû repérer sa folie. J’ai trahi votre confiance.
    — Je t’interdis de te faire seppuku.
    — Je vous en prie. Je vous demande la permission.
    — Non. J’ai besoin de toi vivant.
    — Je vous obéirai. Mais acceptez au moins toutes mes
excuses.
    — Tes excuses sont acceptées. »
    Au bout d’un moment, Toranaga dit : « Et le
barbare ?
    — Plusieurs choses, Sire. Premièrement, si vous n’aviez
pas attendu le barbare aujourd’hui, vous seriez parti à la chasse a u faucon aux premières lueurs et Ishido ne vous aurait pas contraint à
une rencontre aussi déshonorante. Vous n’avez plus le choix. Vous devez
maintenant lui déclarer la guerre. Si vous arrivez à sortir de cette forteresse
et si vous parvenez à regagner Yedo.
    — Deuxièmement ?
    — Et troisièmement et quarante troisièmement et cent
quarante-troisièmement ! Je suis loin d’être aussi habile que vous, Sire.
Malgré cela, je me suis rendu compte que tout ce que les barbares du Sud nous
ont fait croire n’est pas vrai. » Hiro-matsu était heureux de parler. Cela
soulageait sa douleur. « Mais s’il existe deux religions
chrétiennes qui se haïssent, si les Portugais font partie de la grande nation
espagnole, si le pays de ce nouveau barbare, quel que soit son nom, fait la
guerre aux deux autres et les bat, si ce même pays est une île comme le nôtre
et, le plus grand de tous les “si”, s’il a dit la vérité
et si le prêtre a correctement traduit ses réponses… alors vous pouvez mettre
tous ces “si” ensemble et en dresser un plan. Moi, je ne
peux pas. J’en suis désolé. Je sais seulement ce que j’ai vu à Anjiro et à bord
du bateau. Je sais que l’Anjin-san est très fort dans la tête et très faible
dans le corps, quoique sa faiblesse puisse être imputée à ce long voyage, et
maître de nous tous en mer. Je ne comprends rien à lui. Comment peut-il être
tout ça et autoriser un homme à lui pisser dans le dos  ?
Pourquoi a-t-il sauvé Yabu après ce qu’il lui avait fait ? Comment a-t-il
pu sauver la vie de son ennemi déclaré, le Portugais Rodrigu ? Toutes ces
questions me font tourner la tête comme si j’avais bu trop de saké. »
Hiro-matsu se tut. Il était très fatigué. « Mais je crois que nous
devrions le garder à terre et ceux de son espèce, s’il en vient d’autres, et
les tuer tous très vite.
    — Et Yabu ?
    — Ordonnez-lui de se faire seppuku cette nuit.
    — Pourquoi ?
    — Il n’a aucun savoir-vivre. Vous aviez prédit ce qui
allait arriver à Anjiro. Il allait voler votre bien. C’est un menteur. Ne vous
inquiétez pas si vous le voyez, demain, comme prévu. Laissez-moi plutôt lui transmettre
vos ordres tout de suite. Vous devrez, tôt ou tard, le tuer. Il vaut mieux que
ce soit maintenant pendant qu’il est accessible, sans ses vassaux autour de
lui. Je vous conseille de ne pas prendre de retard. » Hiro-matsu se mit à
tortiller inconsciemment son fourreau usé. « Vous allez devoir vous
dresser contre Ishido. Tous les autres daimyôs vont être forcés de
prendre parti, une fois pour toutes. Nous finirons par gagner la guerre. Vous
pourrez alors dissoudre le Conseil et devenir Shôgun.
    — Je ne recherche pas cet honneur, dit Toranaga
sèchement. Combien de fois devrai-je te le répéter ?
    — Excusez-moi, Sire. Je le sais. Mais j’ai le sentiment
que ce serait mieux pour le Japon.
    — C’est de la trahison.
    — Contre qui, Sire ? Contre le Taikô ? Il est
mort. Contre ses dernières volontés et son testament ? C’est un morceau de
papier. Contre Yaemon ? Yaemon est le fils d’un paysan qui a usurpé le
pouvoir et l’héritage d’un général

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