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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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débandade et la lutte devint un massacre. Les hommes du prince
bondirent de la poupe, et les nouveaux venus montaient de
l’embelle. Il s’écoula alors cinq horribles minutes de coups, de
hurlements, de prières, avec des silhouettes luttant, accrochées au
bastingage, s’écrasant soudain dans un grand éclaboussement d’eau.
Puis ce fut la fin, et les hommes, éreintés, s’appuyèrent sur leurs
armes pour reprendre leur souffle cependant que d’autres
s’étendaient sur le pont de la caraque conquise.
    Le prince avait relevé sa visière. Il eut un
fier sourire en regardant autour de lui. Puis il s’essuya le visage
ruisselant de transpiration.
    – Où est le nautonier ?
demanda-t-il. Qu’il nous mène vers un autre bateau !
    – Non, monseigneur. Le nautonier et tous
ses hommes ont coulé avec le
Lion
, répondit Thomas de
Mohun, jeune chevalier et porte-étendard du prince. Nous avons
perdu notre bateau et la moitié de nos suivants. Je crains que nous
ne puissions plus combattre.
    – La chose importe peu, puisque la
victoire est nôtre, fit le prince en regardant alentour. Je vois la
bannière royale de mon noble père qui flotte là-bas, sur ce
vaisseau espagnol. Mowbray, Audley, Suffolk, Beauchamp, Namur,
Tracey, Stafford et Arundel ont tous leur bannière flottant au mât
d’une caraque rouge, comme la mienne sur celle-ci. Voyez, cette
escadre là-bas est déjà hors d’atteinte. Mais il nous faut vous
remercier, vous qui êtes venus à notre aide en un moment aussi
critique… J’ai déjà vu votre visage et vos armoiries, jeune
seigneur, bien que ma langue ne se puisse souvenir de votre nom.
Veuillez me le rappeler afin qu’il me soit possible de vous
remercier.
    Il s’était tourné vers Nigel qui se tenait,
rougissant et heureux, à la tête des hommes du
Basilisk
.
    – Je ne suis qu’un écuyer, messire, et je
n’ai aucun droit à vos remerciements, car je n’ai rien fait. Voici
notre commandant.
    Les yeux du prince se portèrent sur un
bouclier chargé du corbeau noir et sur le jeune visage sérieux de
celui qui le portait.
    – Sir Robert Knolles ! Je croyais
que vous faisiez route pour la Bretagne !
    – En effet, messire, je m’y rendais
lorsque j’eus la bonne fortune d’assister à la bataille qui se
déroulait.
    Le prince se mit à rire.
    – C’eût été trop demander, Robert, je
veux le croire, que souhaiter vous voir poursuivre votre chemin
alors qu’un gain d’honneur se trouvait à portée de main. Mais
maintenant je vous prie de revenir avec nous à Winchelsea, car je
suis certain que mon père voudra vous remercier pour ce que vous
avez fait aujourd’hui.
    Mais Robert Knolles secoua la tête.
    – J’ai reçu un ordre de votre père,
messire, et je ne puis changer d’avis sans un autre ordre de lui.
Nos gens sont serrés de près en Bretagne et je n’ai point le droit
de traîner en chemin. Je vous prie donc, bon seigneur, s’il vous
plaît, de parler de moi au roi, de le supplier de me pardonner pour
avoir ainsi interrompu mon voyage.
    – Vous avez raison, Robert. Dieu vous
garde ! Je souhaiterais pouvoir naviguer sous votre bannière,
car je suis sûr que vous allez conduire vos hommes là où il y a de
l’honneur à gagner. Peut-être aurai-je, moi aussi, la chance de me
trouver en Bretagne, avant que l’année soit passée.
    Le prince s’occupa alors de rassembler ses
gens, pendant que les hommes du
Basilisk
regagnaient leur
bord. Ils ôtèrent les grappins à l’espagnol, mirent à la voile et
tournèrent la proue vers le sud. Loin devant eux se trouvaient
leurs deux compagnons qui accouraient à l’aide, tandis qu’une
vingtaine de bateaux espagnols fuyaient plus loin encore,
poursuivis par quelques anglais. Le soleil se couchait sur l’eau et
ses rayons horizontaux faisaient flamboyer la grande caraque rouge
et or sur laquelle flottait la croix de saint Georges. Elle
dominait l’escadre anglaise qui, dans un déploiement d’étendards et
de musique, se dirigeait lentement vers la côte du Kent.

Chapitre 18 COMMENT BLACK SIMON SE FIT PAYER SON GAGE PAR LE ROI DE SERCQ
    Pendant un jour et demi la petite flotte
navigua à bonne allure : mais au deuxième matin, après avoir
repéré le cap de la Hague, elle fut repoussée vers la mer par un
vif vent de terre. Il y eut des rafales, de la pluie et du
brouillard. Après deux journées de ce mauvais temps, elle découvrit
sur son tribord, au milieu d’une mer parsemée de rochers

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