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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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colère !
    Il s’avéra que non seulement les planches
avaient besoin d’être ferrées, mais encore que le
Thomas
devait faire de l’eau. Les bateaux mouillèrent donc près de l’île
de Bréchou, où il y avait des sources. Personne n’habitait ce petit
coin de terre, mais les marins distinguèrent sur l’autre île de
nombreuses silhouettes qui regardaient dans leur direction, et des
cliquetis d’acier leur apprirent qu’il s’agissait d’hommes armés.
Un navire, d’ailleurs, sortit d’une crique et s’aventura vers le
large pour aller les examiner de plus près, mais il fit rapidement
demi-tour après avoir constaté qu’il n’était pas de taille à les
attaquer.
    Black Simon trouva Aylward assis sous la
poupe, adossé contre Bartholomew l’armoïer. Il sifflotait gaiement
tout en sculptant une tête de jeune fille sur le bois de son
arc.
    – Ami, demanda Simon, viendrais-tu ce
soir à terre ? J’ai besoin de ton aide.
    Aylward émit un bon rire.
    – Si je viendrais, Simon ? Par ma
foi, je serais bien content de remettre un pied sur de la bonne
terre solide ! Toute ma vie j’ai marché dessus, et je ne l’ai
jamais tant aimée que depuis que je voyage sur ces maudits bateaux.
Nous irons ensemble sur cette île, Simon, et nous nous mettrons en
quête de femmes, s’il s’en trouve quelqu’une, car voilà bien une
année que je n’ai pas entendu leur doux babil, et j’ai les yeux
fatigués de voir des têtes comme celle de Bartholomew ou la
tienne.
    La physionomie farouche de Simon se
détendit.
    – La seule tête que tu verras à terre,
Samkin, ne t’apportera guère de plaisir. Et je te préviens qu’il ne
s’agit pas d’une promenade de santé. Si ces gens-là nous attrapent,
notre mort sera plutôt cruelle !
    – Bavard, reprit Aylward, je
t’accompagnerai où que tu ailles ! Ne m’en dis donc pas
davantage. Je n’en peux plus de vivre comme un lapin dans son trou,
et je serai ravi de te suivre dans ton expédition.
    Deux heures après, le coucher du soleil, une
petite embarcation quitta le
Basilisk
. Elle avait à bord
Simon, Aylward et deux matelots. Les soldats avaient emporté leurs
glaives, et Black Simon avait jeté sur son épaule un sac à biscuits
marron. Selon ses directives, les nageurs longèrent le dangereux
ressac qui battait contre les falaises jusqu’à un endroit où un
récif écarté faisait office de brise-lames. Derrière, l’eau était
calme, peu profonde, et descendait sur une plage en pente. Le canot
fut halé sur le sable, et les matelots reçurent l’ordre d’attendre
le retour de Simon et d’Aylward qui partirent aussitôt pour leur
mission.
    Avec l’assurance de quelqu’un qui connaît
exactement les lieux, Simon commença à escalader entre les rocs une
crevasse étroite bordée de fougères. Aylward le suivait. Dans le
noir, l’ascension n’était pas simple, mais Simon l’accomplit avec
l’ardeur d’un vieux chien sur une piste chaude. Aylward haletait,
mais il grimpa du mieux qu’il put. Quand ils arrivèrent au sommet,
l’archer se laissa tomber sur l’herbe.
    – Une minute, Simon ! Il ne me
resterait pas assez de souffle pour éteindre une chandelle. Calme
ta hâte, mon ami ! Nous avons toute la nuit devant nous. Pour
que tu sois si pressé de voir cet homme, il faut que tu l’aimes
bien, n’est-ce pas ?
    – Je l’aime tellement, répondit Simon,
que j’ai souvent rêvé à notre prochaine rencontre. Il faut qu’elle
ait lieu avant que la lune soit couchée.
    – Si c’était une fille, dit Aylward, je
te comprendrais. Par les dix doigts de mes mains, si Mary du moulin
ou la petite Kate de Compton m’avait attendu au haut de cette
falaise, je l’aurais gravie sans même m’en rendre compte. Mais
est-ce qu’il n’y a pas des maisons par là ? J’entends parler
dans l’ombre.
    – C’est leur ville, expliqua Simon à voix
basse. Chaque toit abrite un coupe-gorge, avec des murs qui en ont
vu de drôles ! La ville compte une centaine de maisons.
Écoute !
    De l’obscurité avait jailli un éclat de rire
féroce, aussitôt suivi d’un long cri de souffrance.
    – Par tous les saints ! s’exclama
Aylward. Que signifie cela ?
    – Vraisemblablement c’est un pauvre
diable qui est tombé entre leurs griffes, comme moi jadis. Viens
par ici, Samkin : il y a une tranchée où nous pourrons nous
dissimuler. Tiens, la voilà. Mais elle est plus large et plus
profonde qu’autrefois !

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