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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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Français parle avec sagesse.
    – Et puis, lorsque nous aurons pris le
château ?… demanda Knolles.
    – Alors, vous suivrez votre chemin,
messire, et nous, le nôtre. Ou, si vous préférez, vous pourrez vous
rassembler sur cette colline, et nous sur celle-là, en laissant la
vallée entre nous. Ensuite de quoi, si un cavalier désirait
s’avancer, ou accomplir un vœu en l’honneur de sa dame, nous
pourrions le satisfaire. Il serait bien regrettable que tant de
vaillants hommes se trouvent réunis et ne puissent se livrer à
quelque action d’éclat.
    Nigel lui tapota l’épaule pour lui prouver son
admiration et son estime, mais Knolles secoua la tête.
    – Les choses ne se passent point ainsi,
sinon dans les contes de ménestrels, dit-il. Je ne désire nullement
que vos gens à Évran soient au courant du nombre de mes hommes et
de mes projets. Je ne me trouve point dans ce pays en paladin, mais
pour marcher contre des ennemis de mon roi. Quelqu’un désire-t-il
encore parler ?
    Percy désigna la petite forteresse sur le
monticule, au-dessus de laquelle flottait également la bannière à
la tête de sang.
    – Ce châtelet, Robert, ne doit point être
très puissant ; il contient au plus cinquante hommes. Il a été
construit, comme je le crois, afin qu’on ne puisse s’emparer de
cette hauteur et, de là, tirer sur l’autre. Pourquoi ne pas tourner
nos forces contre lui, puisqu’il est le moins fort des
deux ?
    Mais encore une fois, le jeune commandant
secoua la tête.
    – Si même je devais m’en emparer, je n’en
serais guère plus avancé, et cela ne me rendrait point mes archers.
Cela me coûtera peut-être une vingtaine d’hommes ; quel profit
en tirerai-je ? Si j’avais des bombardes, je pourrais les y
poster, mais n’en ayant point, il ne me servirait à rien.
    – Peut-être manquent-ils d’eau et de
nourriture, fit Nigel. Il leur faudra alors sortir et nous attaquer
pour s’en procurer.
    – J’ai interrogé les paysans, répondit
Knolles : ils sont unanimes pour dire qu’il y a une source à
l’intérieur du château et de grandes réserves de nourriture. Non,
messires, il n’est point d’autre moyen pour nous que de le prendre
par les armes et point d’autre endroit pour attaquer que cette
porte. Nous aurons bientôt assez de fagots à jeter dans le fossé
pour penser le franchir. J’ai donné l’ordre d’abattre un pin sur la
colline et de l’élaguer. Nous pourrons nous en servir comme bélier
pour défoncer la porte… Mais que se passe-t-il encore et pourquoi
courent-ils vers le château ?
    Un brouhaha s’était élevé parmi les soldats
dans le camp et tous couraient dans une seule direction : le
château. Les chevaliers et les écuyers les suivirent et comprirent
la raison de ce désordre lorsqu’ils parvinrent en vue de la porte.
Au sommet de la tour surmontant le portail se trouvaient trois
hommes revêtus de l’uniforme des archers anglais, une corde autour
du cou et les mains liées derrière le dos. Leurs compagnons se
pressaient à leurs pieds.
    – C’est Ambrose ! cria l’un d’eux.
C’est Ambrose d’Ingleton.
    – Oui, c’est vrai ! Je vois ses
cheveux blonds. Et l’autre, celui avec la barbe, c’est Lockwood de
Skipton. Quel malheur pour sa femme qui tient la boutique près de
la tête de pont de Ribble ! Mais je ne vois pas qui peut être
le troisième.
    – C’est le petit Johnny Alspaye, le plus
jeune de la compagnie ! cria le vieux Wat, dont les joues
ruisselaient de larmes. C’est moi qui l’ai tiré de chez lui !
Hélas, hélas ! Maudit soit le jour où je l’ai arraché à sa
mère pour l’emmener périr ainsi dans un lointain pays.
    Il y eut soudain une sonnerie de trompe et le
pont-levis s’abaissa. Un homme majestueux revêtu d’un tabard passé
s’avança. Parvenu au bout du pont, il s’arrêta et sa voix sonna
comme un tambour :
    – Je désire parler à votre
commandant !
    Knolles fit un pas.
    – Ai-je votre parole de chevalier que je
puis m’approcher sans danger et que je serai traité avec courtoisie
ainsi qu’il sied à un héraut ?
    Knolles acquiesça de la tête.
    L’homme s’approcha lentement et
majestueusement.
    – Je suis le messager et lige serviteur
du très haut et très honorable baron, Olivier de Saint-Yvon,
seigneur de la Brohinière. Il me prie de vous dire que, si vous
poursuivez votre chemin et ne l’importunez point davantage, il
s’engage pour sa part à ne plus

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