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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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roulant sur le sol dans l’espoir d’éteindre
les flammes. Les chevaliers et les écuyers, abrités par leurs
armures, luttèrent de leur mieux, piétinant et frappant, afin
d’aider ceux qui n’avaient qu’une casaque de cuir pour se protéger
le corps. Traits et pierres pleuvaient sur eux sans arrêt, si bien
que les archers, voyant le danger, se précipitèrent vers le bord du
fossé, tirant au plus vite dès qu’un visage se montrait.
    Écorchés, fatigués et crottés, les survivants
du groupe de choc grimpèrent comme ils purent hors du fossé,
s’accrochant à chaque main secourable qui se tendait vers eux. Ils
se replièrent donc au milieu des rires et des hurlements de leurs
ennemis. Un tas de cendres était tout ce qui restait de leur pont
et Astley y gisait avec six autres hommes carbonisés.
    Knolles serra les poings en regardant les
ruines accumulées derrière lui, puis observa le groupe d’hommes qui
se tenaient debout ou couchés autour de lui, s’affairant à soigner
leurs membres brûlés ou sacrant et maudissant les silhouettes
narquoises qui dansaient en haut des murailles. Grièvement brûlé
lui-même, le jeune commandant n’avait pas songé à ses propres
blessures, tant il était emporté par la rage et les regrets qui lui
rongeaient le cœur.
    – Nous allons construire un nouveau
pont ; cria-t-il. Que les paysans se remettent aussitôt à
faire des fagots !
    Mais une pensée venait de traverser l’esprit
de Nigel.
    – Voyez messire, dit-il, les clous de
cette porte ont été rougis par le feu et le bois en est réduit en
cendres. Nous pourrions bien certainement nous y frayer un
passage.
    – Par la Vierge ! vous dites
vrai ! s’écria à son tour le jeune Français. Si nous arrivons
à franchir le fossé, la porte ne pourra nous arrêter. Nigel, pour
la gloire de nos gentes dames, je vous fais la course à qui y
parviendra le premier, de la France ou de l’Angleterre.
    Hélas, pour tous les conseils de sagesse du
bon Chandos ! Hélas, pour toutes les leçons d’ordre et de
discipline du malheureux Knolles ! En un instant, oubliant
tout pour ce défi, Nigel courait de toutes ses forces vers la porte
calcinée. Le Français se trouvait sur ses talons, soufflant et
suant dans son armure d’airain. Derrière eux arriva un flot hurlant
d’archers et d’hommes d’armes. Tous se laissèrent glisser dans le
fossé, coururent à l’autre paroi et, se faisant la courte échelle,
l’escaladèrent. Nigel, Raoul et deux archers prirent pied en même
temps devant la porte qui brûlait encore. Ils se précipitèrent et
la firent voler en éclats et bondirent avec un cri de triomphe dans
le sombre passage voûté qui lui faisait suite. L’espace d’une
seconde, ils avaient cru que le château était pris. Mais un tunnel
noir s’étendait devant eux ; ils le traversèrent en courant…
Hélas ! l’autre extrémité en était bloquée par une grosse
porte aussi puissante que celle qui avait brûlé. Ce fut en vain
qu’ils la battirent de leurs épées et de leurs haches. À chaque
bout, le tunnel était percé d’une fente au travers de laquelle les
carreaux d’arbalètes, tirés à quelques pas seulement,
transperçaient les armures comme si elles n’eussent été que du
tissu : les hommes tombèrent les uns après les autres. Démonté
par la rage, le reste des hommes se jeta sur cette barrière bardée
de fer, mais autant valait s’attaquer au mur lui-même.
    Il était amer de devoir reculer, et pourtant
c’eût été folie que de rester. Nigel regarda autour de lui et vit
que la moitié de ses hommes gisaient sur le sol. Au même moment,
Raoul s’effondra à ses pieds, un carreau ayant transpercé le camail
qui lui protégeait la nuque. Quelques-uns des archers, voyant
qu’une mort certaine les attendait s’ils restaient là plus
longtemps, s’étaient mis à courir pour s’échapper du passage
fatal.
    – Par saint Paul ! s’écria Nigel
avec chaleur, allez-vous donc abandonner nos blessés ici, où ce
boucher pourra s’en emparer ? Que les archers tirent vers
l’intérieur et les écartent des fentes. Et que chaque homme emporte
l’un de nos camarades, sans quoi nous perdrons notre honneur devant
la porte de ce château.
    Au prix d’un gros effort, il souleva Raoul sur
ses épaules et s’avança en titubant vers le bord du fossé. Quelques
hommes attendaient dans le fond, où le bord abrupt les mettait à
l’abri des flèches. Nigel leur passa

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