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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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shérif de
Guildford.
    – Me donnez-vous votre parole
d’intercéder en ma faveur ?
    – Cela, je vous le promets, si vous me
rendez mon sac, bien que je ne sache point en quoi ma parole puisse
vous servir. Mais vos propos sont vains, car vous ne songez tout de
même pas que nous allons vous laisser partir avec l’espoir de vous
voir revenir.
    – Je ne vous demande point cela, répondit
l’Homme sauvage, car je puis récupérer votre sac sans même bouger
de l’endroit où je me trouve. Ai-je votre parole, sur votre honneur
et tout ce qui vous est cher, de demander ma grâce ?
    – Vous l’avez !
    – Et qu’il ne sera point fait de mal à
mon épouse ?
    – Oui !
    Le hors-la-loi renversa la tête, poussa un
long cri strident semblable au hurlement d’un loup. Il y eut un
moment de silence puis le même cri, clair et perçant, s’éleva à peu
de distance de là dans la forêt. L’Homme sauvage appela de nouveau
et sa compagne lui répondit. Il cria une troisième fois, tout comme
le daim appelle sa femelle. Puis, dans une agitation de
broussailles, la femme reparut devant eux, grande, pâle, dans toute
sa grâce. Sans un regard pour Aylward ni pour Nigel, elle courut
auprès de son époux.
    – Cher et doux seigneur, pleura-t-elle.
J’espère qu’ils ne vous ont point fait de mal. Je vous attendais
près du vieux chêne et mon cœur saignait de ne point vous voir
revenir.
    – J’ai été pris, femme.
    – Jour maudit ! Laissez-le, bons et
gentils seigneurs ! Ne me l’enlevez point.
    – Ils parleront pour moi à Guildford, fit
l’Homme sauvage. Ils l’ont promis, mais rendez-leur d’abord le sac
que vous avez pris.
    Elle le tira de dessous son large jupon.
    – Le voici, doux seigneur. Croyez bien
que cela me fendait le cœur de vous l’enlever, parce que vous aviez
eu pitié de moi. Mais, ainsi que vous le voyez, je me trouve
maintenant dans une réelle et profonde détresse. N’aurez-vous point
pitié encore ? Ne prendrez-vous point compassion, gentils
seigneurs ! Je vous en supplie à genoux, très bon et doux
squire.
    Nigel avait saisi le sac, heureux de sentir
que les objets s’y trouvaient.
    – J’ai donné ma promesse, dit-il, je
ferai mon possible. La suite dépend des autres. Je vous prie donc
de vous relever, car je ne puis promettre davantage.
    – Il me faudra donc me contenter, lui
dit-elle en se relevant, le visage plus calme. Je vous ai prié de
prendre pitié de nous, je ne puis faire plus. Mais avant de
retourner dans la forêt, je vous conseillerai d’être sur vos gardes
afin de ne point perdre votre sac une seconde fois. Savez-vous
comment je l’ai pris, archer ? C’était pourtant bien simple.
Et cela pourrait encore vous arriver, aussi vais-je vous
l’expliquer. J’avais ce couteau dans ma manche. Il est très petit
et très tranchant. Je le fis glisser ainsi. Puis, alors que je
faisais semblant de pleurer contre la selle, j’ai tranché les
courroies de cette façon…
    Au même moment, elle sectionna la lanière qui
attachait son mari et lui, plongeant sous les pattes du cheval, se
glissa tel un serpent dans les buissons. En passant, il avait
frappé Pommers par-dessous et le grand cheval rendu enragé par
l’insulte se cabra, forçant les deux hommes à se cramponner à la
bride. Quand enfin il se calma, il n’y avait plus de trace ni de
l’Homme sauvage ni de sa femme. Ce fut en vain qu’Aylward, son arc
bandé, courut de-ci delà entre les grands arbres, fouillant les
sombres fourrés. Lorsqu’il revint sur la route, son maître et lui
se lancèrent un regard honteux.
    – Je crois que nous sommes meilleurs
guerriers que geôliers, dit Aylward en grimpant sur son poney.
    Mais le froncement de sourcils de Nigel se
détendit en un sourire.
    – Au moins, nous avons retrouvé ce que
nous avions perdu. Je le place ici sur le pommeau de ma selle et je
n’en détacherai plus mes yeux que nous ne soyons à Guildford.
    Ils allèrent ainsi leur chemin jusqu’au moment
où, dépassant la chapelle de Sainte-Catherine, ils traversèrent de
nouveau le Wey serpentant. Ils se trouvèrent alors dans une rue en
pente raide avec ses maisons en encorbellement, son hostellerie de
moines sur la gauche où l’on pouvait encore boire de la bonne ale,
son château de forme quadrilatère à droite, bâtiment non pas en
ruine mais d’une architecture dénotant force et vitalité, avec une
bannière blasonnée qui flottait au vent et des casques de

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