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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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Les tiercelets, fauconniers… un vol de
tiercelets ! Vite ! Vite, la gueuse se sauve vers les
bois ! Va, mon brave faucon pèlerin ! Pousse-la vers tes
compagnons. Servez-la, veneurs ! Battez les buissons !
Elle s’échappe ! Elle s’échappe ! Reviens, alors. Tu ne
reverras plus la pie.
    L’oiseau en effet, avec l’adresse de sa race,
s’était frayé un chemin à travers les buissons vers le bois le plus
proche, si bien que ni le faucon volant sous le couvert de la
forêt, ni ses compagnons, ni les clameurs des rabatteurs ne purent
l’inquiéter. Le roi se rit de cette malchance et poursuivit son
chemin. Sans cesse, des oiseaux de diverses sortes furent levés et
poursuivis, chacun par le faucon approprié : la bécasse par le
tiercelet, la perdrix par l’autour et l’alouette par l’émerillon.
Mais le roi se lassa vite de cet amusement et poursuivit son
chemin, ayant toujours sur la tête son animal favori, serviteur
magnifique et silencieux.
    – N’est-ce point là un noble oiseau,
messire mon fils ? demanda-t-il en levant la tête vers le
volatile dont l’ombre tombait sur lui.
    – En effet, sire. Il n’en est bien
certainement jamais venu de plus beau des îles du Nord.
    – Peut-être, mais j’ai cependant eu un
faucon venant de Barbarie, qui était aussi puissant et volait plus
vite. Un oiseau oriental n’a point son pareil.
    – J’en eus un autrefois qui me venait de
Terre sainte, fit Manny. Il était aussi fier, ardent et vif que les
Sarrasins eux-mêmes. On dit du vieux Saladin que, de son temps, il
avait des oiseaux de chasse, des chiens courants et des chevaux qui
n’avaient point d’égal sur terre.
    – Je crois, mon père, que le jour n’est
plus loin où nous posséderons ces trois merveilles, fit le prince
en regardant timidement le roi. La Terre sainte va-t-elle rester
toujours aux mains de ces sauvages incroyants, et le saint Temple
continuer d’être souillé par leur présence impie ? Ah, bon et
doux seigneur, donnez-moi mille lances et dix mille archers comme
ceux que j’avais à Crécy, et je vous jure sur Dieu que, dans
l’année, je vous fais l’hommage de vous offrir le royaume de
Jérusalem.
    Le roi éclata de rire en se tournant vers
Walter Manny.
    – Les enfants sont toujours des enfants,
dit-il.
    – Les Français n’en diraient point
autant ! s’écria le jeune prince, rouge de colère.
    – Non, mon fils, personne n’estime à un
plus haut point votre courage que votre père. Vous avez l’esprit
alerte et l’imagination vive de la jeunesse, qui laisse les choses
à moitié achevées pour vous jeter dans d’autres tâches. Et que
ferions-nous en Bretagne et en Normandie pendant que mon jeune
paladin, avec ses lances et ses arcs, assiégerait Ascalon ou
attaquerait au bélier les murs de Jérusalem ?
    – Les cieux me viendraient en aide dans
un travail des cieux.
    – D’après ce que j’ai entendu du passé,
répondit le roi sèchement, je ne vois point que le ciel ait compté
beaucoup comme allié dans les guerres d’Orient. Bien que
m’exprimant en toute révérence, il m’est doux de dire que Richard
Cœur de Lion ou Louis de France auraient pu trouver n’importe
quelle petite principauté terrestre qui eût rendu plus de services
que tous les hôtes du ciel. Qu’avez-vous à dire à cela, monseigneur
l’Évêque ?
    Un vigoureux ecclésiastique qui chevauchait
derrière le roi sur un puissant bai, revêtu de son embonpoint et de
sa dignité, remonta jusqu’à hauteur de son souverain.
    – Que disait Votre Majesté ? Je
suivais du regard l’autour qui s’attaquait à une perdrix et je ne
vous ai point ouï.
    – Eussé-je dit que j’ajouterais deux
manoirs à l’évêché de Chichester, je gage que vous m’eussiez
entendu, monseigneur l’Évêque.
    – Eh bien, sire, faites-en donc
l’expérience ! repartit le jovial évêque.
    Le roi se mit à rire à haute voix.
    – Que voilà une franche repartie, mon
Révérend. Par la sainte Croix ! vous avez rompu la lance,
cette fois. Mais la question que je débattais était la
suivante : comment se fait-il que, puisque les croisades ont
été entreprises au nom de Dieu, nous autres chrétiens ayons été si
mal soutenus dans nos combats ? Après tous nos efforts et la
perte de plus d’hommes que nous n’en pourrions compter, nous voilà
chassés du pays, et même les ordres militaires qui ont été
institués dans ce seul but ont grand-peine à tenir pied

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