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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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l’horizon rougeâtre.
    — Je t’interroge, Posidionos ! Le préteur de Rome attend ta réponse.
    — Il se nomme Spartacus, commence à voix basse le rhéteur. Il m’a attaqué sur un chemin de Thrace. Il a tué mes esclaves. Les légionnaires de la VII e Légion l’ont capturé. Je l’ai vu se défendre, combattre.
    Varinius hausse les épaules.
    — Combattre ! Les rats mordent mais ne se battent pas.
    — Demande au tribun Amillus qui commandait la milice de Capoue et aux fantassins de Claudius Glaber !
    Varinius se lève brusquement, bouscule Posidionos, fait quelques pas, puis se ravise et revient vers le rhéteur.
    — Les miliciens d’Amillus ! Les milites de Glaber !
    Il a une grimace de mépris.
    — Des lâches, et non des soldats de Rome ! Ils se sont enfuis sans résister. Les hommes de Glaber ont couru du Vésuve jusqu’ici, à Cumes, comme des moutons poursuivis par des loups. Ils tremblaient. Si je ne les avais pas arrêtés à coups de fouet, ils auraient détalé jusqu’à Rome !
    — Cette peur qu’il inspire, murmure Posidionos, n’est-ce pas Dionysos qui la provoque ? Il y a auprès de lui une prêtresse, une devineresse…
    — Tu es grec, tu crois à toutes les fables, constate Varinius. Balatius et Calvicius Sabinius m’avaient averti. Mais je voulais les entendre de ta bouche. N’oublie jamais que les dieux nous ont donné la puissance. Ils nous ont choisis pour gouverner les peuples. J’ai fait ce matin égorger un taureau. Son sang m’a aspergé. Ces rats ne peuvent rien contre moi ni contre les hommes que je commande. Furius et Martial Cossinius vont écraser ces bêtes sauvages. Et je t’invite à assister à leur châtiment !
    Il pointe l’index sur la poitrine du rhéteur.
    — Tes deux mignons, tes deux épilés, je les veux comme gage de ta fidélité à Rome. Ils ont vu l’incendie. J’exige qu’ils l’oublient. Joue avec eux jusqu’au retour victorieux de Furius. Tu réponds d’eux sur ta tête, Posidionos !
    Le préteur s’éloigne, s’enveloppe de sa cape que soulève le vent chargé de l’âcre odeur d’écorces et d’herbes brûlées.

 
     
32
    Spartacus s’avance dans la fumée brûlante et rousse de l’incendie vers l’homme agenouillé sur la terrasse de la villa.
    — Il est grec, dit Crixos le Gaulois. Il prétend te connaître. Il souhaite te parler.
    Tête baissée, l’homme n’a pas bougé. Spartacus devine peu à peu des touffes de cheveux ébouriffés entourant un crâne chauve. L’homme a le corps lourd, il est comme affaissé. Crixos lui écrase la nuque du plat de la lame de son glaive.
    — Il n’est pas venu seul, reprend-il.
    Il montre deux jeunes hommes qu’encadrent Œnomaus et Vindex.
    — Ils sont à lui. Ils étaient à Cumes. Ils ont vu le camp romain. Le préteur Publius Varinius a chargé son légat et un autre préteur de nous couper les membres, les oreilles, et de nous crever les yeux.
    Crixos s’esclaffe, décoche un coup de pied dans les côtes de l’homme agenouillé.
    — On va leur renvoyer le Grec les poings tranchés.
     
    Les deux jeunes hommes ne disent mot.
    L’un est blond et a la peau blanche et lisse d’une femme dace. L’autre a le teint d’un Espagnol, presque d’un Numide. Ils ont les cheveux rasés, les sourcils épilés, le corps fluet. Le blond dit se nommer Scorpus ; le brun, Alcius.
    Ils se dandinent, tentent de s’approcher de Spar-tacus, puis, quand Œnomaus et Vindex les saisissent par la nuque, les forcent à s’agenouiller, ils geignent puis se mettent à jacasser. Ils sont esclaves, mais le Grec, leur maître Posidionos, leur a promis de les affranchir. Ils veulent être des hommes libres et combattre ; ils se sont enfuis de Cumes avec leur maître pour rejoindre l’armée des esclaves, la cohorte des hommes libres.
    — Ils ont peur. Le préteur a demandé au Grec de les lui livrer. Mais les Grecs aiment leurs mignons.
    D’un geste, Spartacus demande à Œnomaus et à Vindex de s’éloigner avec les deux esclaves.
    Au moment où ils quittent la terrasse et alors que la fumée déjà les dissimule, Spartacus crie qu’il faut les confier à Curius, le maître d’armes, afin qu’il les dresse.
    Puis le Thrace saisit le poignet de Crixos, le soulève, écarte ainsi la lame de la nuque de l’homme agenouillé qui redresse la tête. Et Spartaeus reconnaît le visage de ce voyageur grec de Thrace qu’il avait attaqué pour le dépouiller, puis qu’il

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