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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Teyssier
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gens en âge de se battre. Sans doute, les anciens soldats encore solides ont été rappelés pour encadrer ces jeunes recrues. De toute évidence, Rome ne manque pas d’hommes. C’est ce qui a toujours fait la force de la cité. Même aux pires moments de la seconde guerre punique, lorsque Hannibal écrasait chaque année les armées consulaires envoyées contre lui, Rome relevait toujours la tête et tirait de ses entrailles de quoi lever de nouvelles légions. Au cours de son histoire, la République a toujours pu compter sur des ressources humaines supérieures à ses besoins militaires. En plus de sa vitalité démographique, cette force vient surtout de sa capacité à intégrer les peuples vaincus. Certes, cette intégration n’a jamais rien d’automatique ni de rapide. Par des stades successifs, génération après génération et à condition de se montrer parfaitement fidèle à Rome, un peuple tributaire peut accéder au droit de cité romain. Ce statut envié ouvre aux magistrats provinciaux la possibilité d’entrer dans le jeu politique du Sénat. Le titre de citoyen romain offre aussi aux marchands d’Italie la protection efficace des lois et des légions de Rome. Enfin, les simples citoyens ne sont plus appelés à faire partie des cohortes alliées. Placées sous l’autorité de l’armée romaine, celles-ci ont pour mission essentielle de couvrir les ailes des légions. Du fait de leur fonction de supplétifs, les contingents alliés ne retirent qu’une part relative des bénéfices de la guerre. Avec le droit de cité romain, les nouveaux citoyens sont appelés à prendre place sous les aigles des légions, pour la gloire et le butin.
    En 91 av. J.-C., les peuples d’Italie qui n’avaient pas encore reçu cette précieuse citoyenneté romaine sont entrés en guerre ouverte contre Rome. Cette guerre des socii (c’est-à-dire des alliés), que l’on traduit d’une façon un peu trompeuse par « guerre sociale », peut paraître déroutante à nos yeux. En effet, voici des peuples italiens soumis à Rome depuis parfois plusieurs siècles qui ne se révoltent pas pour secouer le joug du vainqueur mais pour pouvoir être pleinement admis en son sein. Cette guerre difficile, qui témoigne de la fascination exercée par le modèle romain sur les peuples qui vivent dans son orbite, dura trois longues années. Elle aboutit à la lex Plautia Papiria, qui concéda aux populations italiques installées au sud du Pô la citoyenneté romaine, avec ses privilèges et ses devoirs. Quinze ans plus tard, à l’époque de la guerre de Spartacus, Rome compte près d’un million de citoyens mâles adultes. Le sénat peut donc rapidement lever de nouvelles légions pour les confier aux deux consuls de l’année 72, Gellius et Lentulus. Si les hommes ne manquent pas, l’instruction est encore insuffisante. En temps normal il faut des mois, voire des années, pour transformer un tiro , un « bleu », en légionnaire digne de ce nom. Il lui faut apprendre à marcher au pas en ligne puis, au signal, à se mettre sur deux lignes, et ainsi de suite jusqu’à offrir un front profond. Il lui faut apprendre à manœuvrer avec sa centurie, puis par manipule de 160 hommes, puis au sein de la cohorte qui en compte près de 500 et enfin parmi des légions de 5 000 soldats où chaque homme a sa place. Pour chaque mouvement, le combattant de Rome doit connaître les signaux sonores soufflés par le cornicen et les signaux visuels du signifer qui agite son étendard dans chaque centurie. Malheur à celui qui se trompe. Une fausse manœuvre peut ridiculiser la cohorte devant le consul ou, pire, entraîner un désastre à la bataille. Chaque faute est sanctionnée par un coup de vitis. Ce cep de vigne symbolise l’autorité du centurion sur ses hommes et ces sortes d’adjudants romains frappent sans pitié le soldat inattentif. Une fois que les bases sont intégrées, il faut aussi se fortifier pour les combats. Couvrir de longues distances avec un barda de 30 kilos. S’entraîner au maniement des armes, apprendre à lancer sur une ligne entière le pilum , le javelot des légionnaires. Avec ce redoutable dard à la pointe effilée, le jeune soldat doit atteindre sa cible, si possible sans éborgner le légionnaire qui est derrière lui. Ensuite il doit apprendre à dégainer d’un geste vif son glaive suspendu au côté droit et à charger l’ennemi sans rompre la ligne. Arrivé au contact, il doit savoir

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